[3,7] Τί τοίνυν τῷ λύχνῳ προσεδρεύεις,
τοῦ ἡλίου φανέντος; τί δὲ τῷ γάλακτι τρέφεσθαι βούλει,
στερεᾶς σοι διδομένης τροφῆς; Διὰ τοῦτο ἐτράφης γάλακτι,
ἵνα μὴ μένῃς ἐν τῷ γάλακτι· διὰ τοῦτό σοι ὁ λύχνος
ἐφάνη, ἵνα πρὸς τὸν ἥλιον χειραγωγηθῇς. Μὴ
τοίνυν, τῶν τελειοτέρων παραγενομένων πραγμάτων,
πρὸς τὰ πρότερα ἐπανατρέχωμεν, μηδὲ ἡμέρας καὶ
καιροὺς καὶ ἐνιαυτοὺς παρατηρῶμεν, ἀλλὰ πανταχοῦ τῇ Ἐκκλησίᾳ μετ´ ἀκριβείας ἑπώμεθα, τὴν
ἀγάπην καὶ τὴν εἰρήνην προτιμῶντες ἁπάντων.
Εἰ γὰρ καὶ ἐσφάλλετο ἡ Ἐκκλησία, οὐ τοσοῦτον κατόρθωμα
ἀπὸ τῆς τῶν χρόνων ἀκριβείας ἦν, ὅσον
ἔγκλημα ἀπὸ τῆς διαιρέσεως καὶ τοῦ σχίσματος τούτου·
(p. 871) νυνὶ δὲ οὐδείς μοι περὶ καιροῦ λόγος, ἐπειδὴ
οὐδὲ τῷ Θεῷ, καθάπερ ἀπεδείξαμεν, ἐπεὶ καὶ ὑπὲρ
τούτου πολλοὺς ἀνήλωσα λόγους· ἀλλὰ ἓν μόνον ζητῶ,
ὅπως ἐν εἰρήνῃ καὶ ὁμονοίᾳ ἅπαντα ποιῶμεν,
ὅπως μὴ, νηστευόντων ἡμῶν καὶ τοῦ δήμου παντὸς,
καὶ τῶν ἱερέων τὰς κοινὰς ποιουμένων ὑπὲρ τῆς
οἰκουμένης ἱκετηρίας, σὺ μένῃς μεθύων ἐπὶ τῆς
οἰκίας. Ἐννόησον πῶς διαβολικῆς τοῦτό ἐστιν ἐνεργείας,
καὶ ὡς οὐχ ἓν μόνον, οὐδὲ δύο, οὐδὲ τρία
ἐστὶ τὰ ἁμαρτήματα, ἀλλὰ πολλῷ πλείω. Ἀποσχίζει σε τῆς ἀγέλης, καὶ καταγινώσκειν σε παρασκευάζει πατέρων
τοσούτων, εἰς φιλονεικίαν ἐμβάλλει, πρὸς Ἰουδαίους ὠθεῖ, σκάνδαλόν σε αὖ πάλιν προτίθησι καὶ τοῖς οἰκείοις καὶ τοῖς
ἀλλοτρίοις.
Πῶς γὰρ δυνησόμεθα ἐγκαλεῖν ἐκείνοις μένουσιν ἐπὶ
τῆς οἰκίας, ὅταν σὺ πρὸς ἐκείνους τρέχῃς; Οὐ
ταῦτα δὲ μόνον ἐστὶ τὰ ἁμαρτήματα, ἀλλ´ ὅτι καὶ
μεγάλη βλάβη γένοιτ´ ἂν, ὅταν μήτε Γραφῶν, μήτε
συνόδων, μήτε εὐλογίας, μήτε κοινῶν εὐχῶν ἀπολαύῃς
ἐν ταῖς νηστείαις ἐκείναις, ἀλλὰ μετὰ πονηροῦ
συνειδότος ἅπαντα τοῦτον διάγῃς τὸν χρόνον, δεδοικὼς
καὶ τρέμων μὴ γένῃ κατάφωρος, καθάπερ τις ἀλλόφυλος
καὶ ἀλλογενὴς, δέον μετὰ παῤῥησίας, μεθ´
ἡδονῆς, μετὰ εὐφροσύνης, μετ´ ἐλευθερίας ἁπάσης
κοινῇ μετὰ τῆς Ἐκκλησίας πάντα ἐπιτελεῖν. Οὐδὲ
γὰρ ἡ Ἐκκλησία χρόνων ἀκρίβειαν οἶδεν· ἀλλ´ ἐπειδὴ
παρὰ τὴν ἀρχὴν πᾶσιν ἔδοξε τοῖς πατράσι διῃρημένοις
(p. 872) ὁμοῦ συνελθεῖν, καὶ ταύτην ὁρίσαι τὴν ἡμέραν,
τὴν συμφωνίαν πανταχοῦ τιμῶσα καὶ τὴν ὁμόνοια
ἀγαπῶσα, κατεδέξατο τὸ ἐπιταχθέν. Ὅτι γὰρ ἀδύνατον
ἢ ἡμᾶς, ἢ ὑμᾶς, ἢ ἕτερον ὁντιναοῦν αὐτῆς ἐπιλαβέσθαι τῆς κυριακῆς ἡμέρας, ἱκανῶς ἐν τοῖς ἔμπροσθεν
ἀποδέδεικται. Μὴ τοίνυν σκιομαχῶμεν, μηδὲ
ὑπὲρ τῶν τυχόντων φιλονεικοῦντες, ἐν τοῖς μεγάλοις
ἑαυτοὺς καταβλάπτωμεν. Τὸ μὲν γὰρ τῷδε ἢ τῷδε
χρόνῳ νηστεῦσαι οὐκ ἔγκλημα, τὸ δὲ σχίσαι Ἐκκλησίαν, καὶ φιλονείκως διατεθῆναι, καὶ διχοστασίας
ἐμποιεῖν, καὶ τῆς συνόδου διηνεκῶς ἑαυτὸν ἀποστερεῖν, ἀσύγγνωστον καὶ κατηγορίας ἄξιον, καὶ πολλὴν
ἔχει τὴν τιμωρίαν. Ἐνῆν μὲν οὖν καὶ πλείονα τούτων
εἰπεῖν, ἀλλὰ τοῖς μὲν προσέχουσι καὶ τὰ εἰρημένα
ἀρκεῖ, τοῖς δὲ μὴ προσέχουσιν οὐδὲ εἰ πλείω τούτων
λεχθείη, ἔσται τι πλέον. Διόπερ ἐνταῦθα καταλύσαντες
τὸν λόγον, κοινῇ πάντες εὐξώμεθα τοὺς ἀδελφοὺς
τοὺς ἡμετέρους ἐπανελθεῖν πρὸς ἡμᾶς, καὶ τὴν εἰρήνην
ἀσπάσασθαι, καὶ τῆς ἀκαίρου φιλονεικίας
ἀποστῆναι, καὶ τῆς ψυχρότητος ταύτης καταγελάσαντας,
ὑψηλήν τινα καὶ μεγάλην λαβεῖν διάνοιαν,
καὶ τῆς τῶν ἡμερῶν ἀπαλλαγῆναι παρατηρήσεως,
ἵνα ὁμοθυμαδὸν πάντες ἐν ἑνὶ στόματι δοξάζωμεν
τὸν Θεὸν καὶ Πατέρα τοῦ Κυρίου ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστοῦ,
ᾧ ἡ δόξα καὶ τὸ κράτος, νῦν καὶ ἀεὶ, καὶ εἰς
τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Ἀμήν.
| [3,7] Pourquoi donc demander encore la lumière à la lampe, quand le soleil a lui? Pourquoi
vouloir encore vous nourrir de lait, quand on vous présente une nourriture plus solide? C'est
pour que vous ne vous en teniez pas au lait, qu'on vous a d'abord nourris de lait; c'est pour
vous diriger vers le soleil, que le flambeau a été allumé. Quand un état plus parfait est arrivé,
ne demeurons pas obstinément attachés à ce qui existait d'abord, ne nous occupons plus de
jours, de saisons et d'années, mais suivons partout l'Eglise avec ardeur; préférant la charité et
la paix à toutes choses. Quand même l'Eglise se tromperait dans l'observation des jours,
l'avantage qu'on retirerait de l'exactitude la plus grande en cette matière ne serait pas assez
considérable pour compenser le dommage résultant de la division et du schisme. Je ne tiens
aucun compte du temps, parce que Dieu lui-même, non plus, n'y a nul égard, comme je vous
l'ai démontré assez longuement; je ne demande qu'une seule chose, c'est que, dans toutes nos
actions, nous soyons fidèles à la paix et à la concorde; et que, tandis que nous jeûnons, ainsi
que tout le peuple, et que les prêtres font des prières communes pour le monde entier, vous ne
restiez pas, vous, à vous enivrer à la maison. Pensez que c'est là le fruit de l'opération du
diable, et qu'agir de la sorte ce n'est pas commettre seulement un péché, ni deux, ni trois, mais
beaucoup plus. C'est vous séparer du troupeau, c'est condamner les décisions de nos Pères
spirituels, vous jeter dans la contention, vous précipiter dans le judaïsme, et vous exposer
comme un scandale, et à ceux de la maison et aux étrangers. Comment pourrons-nous, nous
qui sommes chargé d'annoncer la parole de Dieu, faire un reproche à tels ou tels, de ce qu'ils
demeurent nonchalamment dans leurs maisons pendant les offices de l'Eglise, quand vous
courez, vous autres, vous mêler aux fêtes des Juifs? Ce sont là des fautes graves; ajoutez-y le
tort immense que vous vous faites à vous-mêmes, puisque pendant ces jeûnes vous ne profitez
ni des Ecritures, ni des réunions, ni de la bénédiction, ni des prières communes; mais que vous
passez tout ce temps avec une conscience mauvaise, craignant et tremblant d'être surpris,
comme un homme d'une autre race et d'un autre pays, tandis qu'il faudrait avec confiance,
avec plaisir, avec joie et en toute liberté, accomplir tous les exercices religieux en union avec
l'Eglise. L'Eglise ne s'occupe pas d'observer exactement les temps; mais puisqu'il a plû à tous
les Pères de se réunir ensemble, de toutes les régions de la terre, et de fixer un jour,
comme l'Eglise estime pardessus tout l'unité, l'harmonie et la concorde, elle a admis ce qui a
été ordonné par un concile. Car, il est impossible, à nous comme à vous, comme à tout autre,
de célébrer les mystères les jours mêmes où ils furent accomplis, nous l'avons suffisamment
démontré dans ce qui précède. Ne nous battons donc pas contre des fantômes; et ne nous
nuisons pas dans des choses importantes, en querellant sur des choses de peu de valeur.
Jeûner en tel ou tel temps importe peu; mais diviser l'Eglise, se tenir dans des dispositions
querelleuses, faire naître des dissensions, se priver constamment soi-même de la réunion :
voilà ce qui est impardonnable, digne d'accusation et puni d'une grande peine.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce sujet; mais, pour ceux qui sont attentifs, ce qui
a été dit suffit; quant à ceux qui ne sont pas attentifs, en vain en dirions-nous davantage, ils
n'en profiteraient pas. C'est pourquoi, mettant fin ici à ce discours, supplions ensemble tous
nos frères de revenir à nous, de s'attacher à la paix, de renoncer aux contentions et aux
querelles inutiles. Exhortons-les à se moquer de ces misères, à prendre des pensées plus
hautes et plus grandes, et à se délivrer de l'observation judaïque des jours ; afin que tous,
unanimement et d'une seule voix, nous glorifiions Dieu, le Père de Notre-Seigneur Jésus-
Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance, maintenant et toujours, et dans les siècles
des siècles. Ainsi soit-il.
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