[3,2] βʹ. Διὰ τοῦτο καὶ Παῦλος πολλὰ καὶ μεγάλα Κορινθίοις
ἐγκαλεῖν ἔχων, οὐδὲν ἐνεκάλεσε πρὸ τούτου·
ἀλλ´ ἔχων αὐτοῖς ἐγκαλέσαι καὶ περὶ πορνείας, καὶ
περὶ ἀπονοίας, καὶ τῶν ἔξω δικαστηρίων, καὶ τῶν ἐν
τοῖς εἰδωλείοις συμποσίων, καὶ ὅτι γυναῖκες μὲν οὐκ
ἐκαλύπτοντο τὰς κεφαλὰς, ἄνδρες δὲ τοῦτο ἐποίουν,
καὶ μετὰ τούτων ἁπάντων διὰ τὴν τῶν πενήτων
ὑπεροψίαν, καὶ τὴν ἐκ τῶν χαρισμάτων ἐγγινομένην
αὐτοῖς ἀπόνοιαν, καὶ περὶ τῆς τῶν σωμάτων ἀναστάσεως·
ἔχων δὲ μετὰ τούτων ἁπάντων καὶ περὶ τῆς
πρὸς ἀλλήλους φιλονεικίας καὶ διχοστασίας αὐτοῖς
ἐπιτιμῆσαι, πάντα τὰ ἄλλα παραδραμὼν, ἐκεῖνο
διορθοῦται πρότερον. Καὶ εἰ μὴ δοκῶ παρενοχλεῖν,
ἀπ´ αὐτῶν τοῦ Παύλου ῥημάτων τοῦτο ποιήσω φανερὸν,
ὅτι πάντα ἐκεῖνα ἔχων ἐγκαλεῖν, οὐδὲν πρὸ τούτου διώρθωσεν. Ὅτι μὲν γὰρ ἐπόρνευον, ἄκουσον
τί φησιν· Ὅλως ἀκούεται ἐν ὑμῖν πορνεία. Ὅτι
δὲ καὶ πεφυσίωνται καὶ μέγα ἐφρόνουν· Ὡς μὴ
ἐρχομένου δέ μου πρὸς ὑμᾶς ἐφυσιώθησάν τινες.
Ὅτι δὲ καὶ ἔξω πάλιν ἐδικάζοντο· Τολμᾷ τις ἐξ
ὑμῶν, πρᾶγμα ἔχων πρὸς τὸν ἕτερον, κρίνεσθαι
ἐπὶ τῶν ἀπίστων; Ὅτι δὲ καὶ εἰδωλόθυτα ἤσθιον·
Οὐ δύνασθε τραπέζης Κυρίου μετέχειν καὶ τραπέζης
δαιμονίων. Καὶ περὶ τοῦ μὴ
κατακαλύπτεσθαι δὲ τὰς γυναῖκας, ἀλλὰ τοὺς ἄνδρας ἀπ´
ἐναντίας, ἄκουσον πῶς αὐτοῖς ἐπιτιμᾷ λέγων· Πᾶς
ἀνὴρ προσευχόμενος ἢ προφητεύων κατὰ κεφαλῆς ἔχων, καταισχύνει τὴν κεφαλὴν αὐτοῦ·
πᾶσα δὲ γυνὴ προσευχομένη, ἢ προφητεύουσα
ἀκατακαλύπτῳ τῇ κεφαλῇ, καταισχύνει τὴν κεφαλὴν
αὐτῆς. Καὶ ὅτι τῶν πενήτων ὑπερεώρων,
καὶ τοῦτο ἐδήλωσεν εἰπών· Ὃς μὲν πεινᾷ, ὃς δὲ
μεθύει· καὶ πάλιν, Ἢ τῆς Ἐκκλησίας τοῦ Θεοῦ
(p. 864) καταφρονεῖτε, καὶ καταισχύνετε τοὺς μὴ ἔχοντας;
Ἐπειδὴ δὲ καὶ τοῖς μείζοσι τῶν χαρισμάτων
ἅπαντες ἐπεπήδων, καὶ τὸ ἔλαττον οὐδεὶς κατεδέχετο,
φησί· Μὴ πάντες ἀπόστολοι; μὴ πάντες προφῆται;
Ὅτι δὲ καὶ περὶ τῆς ἀναστάσεως ἀμφέβαλλον,
Ἀλλ´ ἐρεῖ τις, φησὶ, Πῶς ἐγείρονται οἱ νεκροί;
ποίῳ δὲ σώματι ἔρχονται; Ἀλλ´ ὅμως τοσαῦτα
ἔχων ἐγκαλέσαι, οὐδὲν πρὸ ἐκείνου πρὸς αὐτοὺς εἶπε
τῆς διαστάσεως καὶ τῆς φιλονεικίας· ἀλλ´ εὐθέως
ἀρχόμενος τῆς ἐπιστολῆς, οὕτω πώς φησι. Παρακαλῶ
δὲ ὑμᾶς, ἀδελφοὶ, διὰ τοῦ ὀνόματος τοῦ
Κυρίου ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστοῦ, ἵνα τὸ αὐτὸ λέγητε
πάντες, καὶ μὴ ᾖ ἐν ὑμῖν σχίσματα. ᾜδει
γὰρ, ᾔδει σαφῶς, ὅτι τοῦτο πρότερον ἦν τὸ κατεπεῖγον.
Ὁ πορνεύων ἂν συνεχῶς εἰς τὴν ἐκκλησίαν
εἰσίῃ, καὶ ὁ ἀλαζὼν, καὶ ὁ ὁτιοῦν ἔχων ἐλάττωμα,
ταχέως αὐτὸ συνεχοῦς ἀπολαύων διδασκαλίας
ἀπωθήσεται, καὶ πρὸς τὴν ὑγίειαν ἐπανήξει· ὁ μέντοι
τῆς συνόδου ταύτης ἑαυτὸν ἀποῤῥήξας, καὶ τῆς τῶν
πατέρων διδασκαλίας ὑπεξαγαγὼν, καὶ τὸ ἰατρεῖον
φυγὼν, κἂν ὑγιαίνειν δοκῇ, ταχέως εἰς ἀῤῥωστίαν
πεσεῖται. Καὶ καθάπερ ἰατρὸς ἄριστος τὸν πυρετὸν
πρῶτον σβέσας, τότε τὰ ἕλκη καὶ τὰ ῥήγματα διορθοῦται·
οὕτω καὶ Παῦλος ἐποίησε, πρότερον τὴν
διάστασιν ἀνελὼν, τότε τὰ καθ´ ἕκαστον μέλος
ἐθεράπευσε τραύματα. Διὰ τοῦτο καὶ ὑπὲρ τούτου
διαλέγεται πρὸ τούτων, μηδὲ στασιάζειν πρὸς ἀλλήλους,
μηδὲ οἰκείους ἄρχοντας ἐπιγράφεσθαι, μηδὲ εἰς πολλὰ
κατατεμεῖν μέρη Χριστοῦ τὸ σῶμα. Ταῦτα δὲ οὐκ
ἐκείνοις ἔλεγε μόνον, ἀλλὰ καὶ τούτοις μετ´ ἐκείνους
τὰ αὐτὰ νοσοῦσιν ἐκείνοις· οὓς ἡδέως ἔγωγε ἂν ἐροίμην,
τί ποτέ ἐστι πάσχα, τί ποτέ ἐστι τεσσαρακοστή· καὶ τί μὲν τὸ Ἰουδαϊκὸν, τί δὲ τὸ ἡμέτερον· καὶ τίνος ἕνεκεν ἐκεῖνο μὲν ἅπαξ τοῦ ἐνιαυτοῦ παντὸς ἐγένετο, τοῦτο δὲ καθ´ ἑκάστην τελεῖται σύναξιν· τί βούλεται τὰ ἄζυμα· καὶ ἕτερα πολλῷ πλείονα τούτων εἰς αὐτὴν ταύτην συντελοῦντα τὴν ὑπόθεσιν. Καὶ
τότε ἂν ἔγνωτε καλῶς αὐτῶν τὴν ἄκαιρον φιλονεικίαν,
οἳ μηδὲ λόγον περὶ ὧν ποιοῦσιν ἀποδοῦναι δυνάμενοι,
καθάπερ ἁπάντων ὄντες σοφώτεροι, οὔτε
παρ´ ἑτέρων μανθάνουσιν, ὅπερ ἐσχάτης ἐστὶ καταγνώσεως
μήτε αὐτοὺς εἰδέναι, μήτε τοῖς ἐπιτεταγμένοις
ἕπεσθαι, ἀλλ´ ἁπλῶς ἀλόγῳ συνηθείᾳ τὰ καθ´ ἑαυτοὺς ἐπιτρέψαντες, κατὰ βαράθρων φέρονται καὶ κρημνῶν.
| [3,2] 2. C'est pourquoi Paul, qui avait des réprimandes aussi graves que nombreuses à faire
aux Corinthiens, n'en trouve pas qui soient plus importantes que celle d'avoir manqué à ce
devoir. Il avait à leur faire des reproches au sujet de la fornication, de leur arrogance, des
tribunaux du dehors, des festins dans les temples d'idoles, et sur ce que les femmes ne se
couvraient pas la tête, tandis que les hommes le faisaient; il en avait encore, des reproches à
leur faire, concernant le mépris des pauvres, l'arrogance que les dons divins avaient fait naître
en eux, et aussi relativement à la résurrection des corps; il avait en outre à les blâmer au sujet
de leurs querelles et de leurs procès ; il passe sur tout le reste , et c'est contre leurs divisions et
leurs schismes qu'il s'élève tout d'abord. Et si vous le permettez, je vous montrerai jusqu'à
l'évidence par les paroles mêmes de saint Paul, que c'est là le reproche auquel il attache le plus
d'importance. Ils s'étaient livrés à la fornication, écoutez comment il en parle : C'est un bruit
constant que la fornication existe parmi vous. (I Cor. V, 1) Ils s'étaient livrés à des pensées
d'orgueil . Quelques-uns se sont enflés comme si je ne devais pas aller vers vous. (Ib. IV, 18)
Ils en avaient appelé, pour juger leurs différends, aux tribunaux du dehors : Quelqu'un d'entre
vous ayant une affaire contre un autre ose faire porter le jugement par des infidèles. (Ib. VI, 1)
Ils avaient mangé des viandes consacrées aux idoles : Vous ne pouvez participer à la table
du Seigneur et à la table des démons. (Ibid. X, 21) Et sur ce que les femmes ne se
voilaient pas, tandis que les hommes le faisaient, écoutez comment il les reprend, quand il dit:
Tout homme qui prie ou qui prophétise, ayant la tête couverte, déshonore sa tête, mais toute
femme qui prie ou qui prophétise sans avoir la tête voilée, déshonore sa tête. (Ibid. XI, 4, 5)
Ils avaient méprisé les pauvres, l'Apôtre le fait voir clairement par ces paroles : L'un a faim et
l'autre est ivre (I Cor. XI, 21); et encore : Ou méprisez-vous l'Église de Dieu, et couvrez-vous
de confusion ceux qui n'ont rien? (Ib. 22) Ils ambitionnaient les plus grands dons du Saint-Esprit et ils dédaignaient les moindres; on le voit par ces paroles de l'Apôtre: Est-ce que tous
sont apôtres ? est-ce que tous sont prophètes ? (Ibid. XII, 29) Ils avaient douté de la
résurrection, en voici la preuve. Mais dira quelqu'un : comment ressuscitent les morts? dans
quel corps viennent-ils ? (Ibid. XV, 35) Ayant à leur reprocher tant de choses, il ne leur en dit
rien cependant avant de leur avoir parlé de la division et du déchirement de l'Église. Dès le
commencement de l'Épître, il leur en parle en ces termes : Je vous conjure, mes Frères, par le
nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de dire tous la même chose, et qu'il n'y ait point de
schisme parmi vous. (Ib. I, 10) Il savait, certes, il savait parfaitement que c'était ce qui
pressait le plus. Le fornicateur, s'il entre habituellement à l'église, celui que l'orgueil ou un
autre vice domine; s'ils profitent des instructions ordinaires, se corrigeront aisément; mais
celui qui s'est séparé lui-même de l'assemblée des fidèles, qui s'est soustrait à l'enseignement
des pères et aux remèdes du médecin, celui-là, encore qu'il paraisse se bien porter, tombera
bientôt malade. Semblable à un médecin habile qui éteint d'abord le feu de la fièvre avant
d'appliquer le remède aux plaies et aux ruptures, saint Paul veut avant tout supprimer les
schismes, et ce n'est qu'après qu'il songe à soigner les blessures de chaque membre. Voilà
pourquoi ce reproche vient avant tous les autres, et pourquoi il leur recommande d'éviter les
divisions, de ne pas se choisir des maîtres particuliers et de ne pas séparer les membres du
corps de Jésus-Christ. Et ce n'est pas seulement aux Corinthiens que s'adressent ces paroles de
l'Apôtre, mais encore, après eux, à ceux dont les âmes sont travaillées des mêmes maladies. Il
en est à qui je demanderais volontiers ce que c'est que la pâque, ce que c'est que le carême,
qu'est-ce que le judaïsme et qu'est-ce que le christianisme; pourquoi telle cérémonie n'arrive
qu'une seule fois dans toute l'année, tandis que telle autre s'accomplit à chaque réunion; que
signifient les azymes et beaucoup d'autres choses semblables? L'embarras où ils seraient de
répondre montrerait clairement qu'ils se livrent mal à propos à la contention, eux qui ne
peuvent pas même rendre raison de ce qu'ils font chaque jour. Cela ne les empêche pas de se
croire plus sages que tous les autres, et, chose extrêmement condamnable, de n'accepter de
leçons de personne, malgré l'excessive ignorance où ils sont de tout; de refuser toute espèce
d'ordres et de conseils, et de faire dépendre témérairement leurs intérêts d'une coutume dont
ils ne peuvent rendre compte, et de rouler ainsi dans les abîmes et les précipices.
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