HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Discours contre les juifs (III)

Chapitre 1

  Chapitre 1

[3,0] ΕΙΣ ΤΟΥΣ ΤΑ ΠΡΩΤΑ ΠΑΣΧΑ ΝΗΣΤΕΥΟΝΤΑΣ. Λόγος τρίτος. [3,0] DISCOURS CONTRE LES JUIFS. TROISIÈME DISCOURS. CONTRE CEUX QUI JEUNENT A LA PREMIÈRE PAQUE.
[3,1] (p. 861) αʹ. Πάλιν χρεία τις ἀναγκαία καὶ κατεπείγουσα, τῶν πρῴην εἰρημένων τὴν ἀκολουθίαν διακόψασα, πρὸς ἑαυτὴν ἐπισπᾶται τὸν λόγον, καὶ τῶν πρὸς τοὺς αἱρετικοὺς ἡμᾶς ἀπάγει παλαισμάτων τήμερον. Ἡμεῖς μὲν γὰρ πάλιν περὶ τῆς τοῦ Μονογενοῦς δόξης διαλεχθῆναι πρὸς τὴν ὑμετέραν ἀγάπην παρεσκευαζόμεθα· δὲ τῶν τὰ πρῶτα πάσχα νηστεύειν βουλομένων ἄκαιρος φιλονεικία πρὸς τὴν αὐτῶν θεραπείαν πᾶσαν ἡμῖν ἀσχοληθῆναι καταναγκάζει τὴν διδασκαλίαν τήμερον. Καὶ γὰρ ποιμὴν καλὸς οὐχὶ τοὺς λύκους ἀπελαύνει μόνον, ἀλλὰ καὶ τὰ πρόβατα νενοσηκότα θεραπεύει μετ´ ἐπιμελείας ἁπάσης· ἐπεὶ τί τὸ κέρδος, ὅταν τῶν μὲν θηρίων τὰ στόματα διαφεύγῃ τὰ ποίμνια, ὑπὸ δὲ τῆς ἀῤῥωστίας κατεσθίηται; Οὕτω καὶ στρατηγὸς ἄριστος οὐχὶ τὰ μηχανήματα ἀποκρούεται μόνον, ἀλλὰ πρὸ τούτων τὴν πόλιν στασιάζουσαν πρὸς ἑαυτὴν συνάγει, εἰδὼς ὅτι τὸ πλέον οὐδὲν ἔσται τῆς ἔξωθεν νίκης, ἕως ἂν οἱ ἔνδοθεν ἐμφύλιοι μένωσι πόλεμοι. Καὶ ἵνα μάθῃς, ὅτι στάσεως καὶ φιλονεικίας ἴσον οὐδὲν εἰς καθαίρεσιν, ἄκουσον τί φησιν Χριστός· Βασιλεία μερισθεῖσα ἐφ´ ἑαυτὴν οὐ σταθήσεται. Καίτοι τί βασιλείας δυνατώτερον, ὅπου χρημάτων πρόσοδος, καὶ ὅπλα, καὶ τείχη, καὶ ὀχυρώματα, καὶ στρατιωτῶν ἀριθμὸς τοσοῦτος, καὶ ἵπποι, καὶ μυρία ἕτερα πολλὴν παρέχοντα τὴν ἰσχύν; Ἀλλ´ ὅμως τοσαύτη δύναμις καταλύεται, ὅταν πρὸς ἑαυτὴν στασιάζῃ. Οὐδὲν γὰρ οὕτως ἀσθένειαν ἐργάζεσθαι πέφυκεν, ὡς φιλονεικία καὶ ἔρις· ὥσπερ οὐδὲν (p. 862) οὕτως ἰσχὺν καὶ δύναμιν, ὡς ἀγάπη καὶ ὁμόνοια. Ὅπερ οὖν καὶ Σολομὼν συνιδὼν, ἔλεγεν· Ἀδελφὸς ὑπ´ ἀδελφοῦ βοηθούμενος ὡς πόλις ὀχυρὰ, καὶ μεμοχλευμένη βασιλεία. Εἶδες ὅση τῆς ὁμονοίας ἰσχύς; ὅση τῆς φιλονεικίας βλάβη; Βασιλεία στασιάζουσα καταλύεται, δύο δὲ ἐπὶ ταὐτὸ ὄντες, καὶ συνδεδεμένοι μετ´ ἀλλήλων, παντός εἰσιν ἀῤῥαγέστεροι τείχους. Καὶ οἶδα μὲν ὅτι διὰ τὴν τοῦ Θεοῦ χάριν τὸ πλέον ἡμῖν τῆς ἀγέλης ταύτης ἀπήλλακται τῆς ἀῤῥωστίας, καὶ εἰς ὀλίγους τὸ νόσημα περιέστηκε· πλὴν ἀλλ´ οὐ διὰ τοῦτο ἀμελητέον τῆς θεραπείας. Καὶ γὰρ καὶ εἰ δέκα μόνον, καὶ εἰ πέντε, καὶ εἰ δύο, καὶ εἰ εἷς μόνος κάμνων ἦν, οὐδ´ οὕτω καταφρονῆσαι ἔδει. Εἰ γὰρ καὶ εἷς ἐστι καὶ εὐτελὴς καὶ ἀπεῤῥιμμένος, ἀλλ´ ἀδελφός ἐστι, δι´ ὃν Χριστὸς ἀπέθανε. Καὶ πολὺς τῷ Χριστῷ τῶν εὐτελῶν λόγος. Ὃς ἐὰν σκανδαλίσῃ, φησὶν, ἕνα τῶν μικρῶν τῶν πιστευόντων εἰς ἐμὲ, συμφέρει αὐτῷ ἵνα κρεμασθῇ μύλος ὀνικὸς περὶ τὸν τράχηλον αὐτοῦ, καὶ καταποντισθῇ εἰς τὴν θάλασσαν. Καὶ πάλιν· Ἐφ´ ὅσον οὐκ ἐποιήσατε ἑνὶ τῶν μικρῶν τούτων, οὐδὲ ἐμοὶ ἐποιήσατε· καὶ πάλιν· Οὐκ ἔστι θέλημα ἔμπροσθεν τοῦ Πατρὸς ὑμῶν τοῦ ἐν τοῖς οὐρανοῖς, ἵνα ἀπόληται εἷς τῶν μικρῶν τούτων. Πῶς οὖν οὐκ ἄτοπον, εἰ τοῦ Χριστοῦ τοσαύτην ποιουμένου τῶν μικρῶν πρόνοιαν, ἡμεῖς αὐτῶν καταῤῥᾳθυμήσαιμεν; Μὴ τοῦτο εἴπῃς, ὅτι εἷς ἐστιν, ἀλλ´ ὅτι εἷς ἀμελούμενος, καὶ εἰς τοὺς λοιποὺς παραπέμψει τὸ πάθος· Μικρὰ γὰρ ζύμη, φησὶν, ὅλον τὸ φύραμα ζυμοῖ. Καὶ τοῦτό ἐστιν τὰ πάντα ἀπόλλυσι καὶ ἀνατρέπει, ὅτι τῶν μικρῶν καταμελοῦμεν. Διὰ τοῦτο μεγάλα γίνεται τὰ ἕλκη, ὥσπερ οὖν τὰ μεγάλα ῥᾳδίως (p. 863) ἂν γένοιτο μικρὰ τῆς προσηκούσης ἀπολαύοντα ἐπιμελείας. Τοῦτο τοίνυν πρὸς αὐτοὺς λέγομεν πρότερον, ὅτι οὐδὲν χεῖρον φιλονεικίας καὶ μάχης καὶ τοῦ τὴν Ἐκκλησίαν διασπᾷν, καὶ τὸν χιτῶνα, ὃν οὐκ ἐτόλμησαν οἱ λῃσταὶ διαῤῥῆξαι, τοῦτον εἰς πολλὰ κατατεμεῖν μέρη. Οὐκ ἀρκοῦσιν αἱ λοιπαὶ αἱρέσεις, ἀλλὰ καὶ ἡμεῖς ἑαυτοὺς κατατέμωμεν; Οὐκ ἀκούεις τοῦ Παύλου λέγοντος· Εἰ δὲ ἀλλήλους δάκνετε καὶ κατεσθίετε, βλέπετε μὴ ὑπὸ ἀλλήλων ἀναλωθῆτε; Ἔξω τῆς ἀγέλης βαδίζεις, εἰπέ μοι, καὶ οὐ δέδοικας τὸν λέοντα τὸν ἔξωθεν περιιόντα; ἐχθρὸς γὰρ ὑμῶν, ὡς λέων, περιέρχεται, φησὶν, ὠρυόμενος καὶ ζητῶν τίνα ἁρπάσῃ. Ὅρα σοφίαν ποιμένος· οὔτε ἔνδον ἀφῆκεν εἶναι ἐν τοῖς προβάτοις, ἵνα μὴ καταπλήξηται τὴν ποίμνην· οὔτε ἔξωθεν ἀπήγαγεν, ἵνα τῷ φόβῳ τοῦ θηρίου πάντας ἔσω συναγάγῃ. Οὐκ αἰδῇ τὸν πατέρα; φοβήθητι τὸν ἐχθρόν· εἰ ἀποσχίσῃς σαυτὸν τῆς ἀγέλης, ἐκεῖνός σε δέξεται πάντως. Ἠδύνατο μὲν γὰρ καὶ ἔξωθεν αὐτὸν ἀπαγαγεῖν Χριστὸς, ἀλλ´ ἵνα σε παρασκευάσῃ νήφειν καὶ ἐναγώνιον εἶναι καὶ πρὸς τὴν μητέρα συνεχῶς καταφυγεῖν, ἀφῆκεν ἔξωθεν ὠρύεσθαι, ἵνα οἱ ἔνδοθεν, ἀκούοντες αὐτοῦ τῆς φωνῆς, μᾶλλον συσφίγγωνται, καὶ πρὸς ἀλλήλους καταφεύγωσιν. Οὕτω καὶ μητέρες ποιοῦσι φιλόστοργοι· τὰ παιδία κλαυθμυριζόμενα πολλάκις ἀπειλοῦσι τοῖς στόμασι τῶν λύκων ῥίπτειν, οὐχ ἵνα ῥιφῶσιν, ἀλλ´ ἵνα παύσωσι δυσχεραίνοντα. Πάντα Χριστὸς διὰ τοῦτο ἐποίησεν ἵνα εἰρηνεύωμεν, ἵνα πρὸς ἀλλήλους ὦμεν συνδεδεμένοι. [3,1] 1. Une affaire nécessaire, urgente, interrompant de nouveau la suite de nos instructions contre les Anoméens, demande toute notre attention, toutes nos paroles. Nous étions prêt à vous entretenir encore de la gloire du Fils unique, mais l'obstination malencontreuse de ceux qui veulent jeûner à la première pâque nous oblige d'employer encore aujourd'hui toute cette instruction à les guérir de leur folie. Et en effet le bon pasteur ne chasse pas seulement les loups, mais il soigne encore les brebis malades avec toute sorte de sollicitude. Car, quel profit y a-t-il à ce que les ouailles échappent à la dent des bêtes féroces, si elles sont dévorées par la maladie ? De même encore un excellent général ne repousse pas seulement les attaques du dehors, mais auparavant il réconcilie avec elle-même la ville agitée par des factions, sachant bien que la victoire sur les ennemis du dehors ne servira de rien, tant que les dissensions continueront au dedans. Et afin que vous appreniez que rien ne contribue à la ruine autant que la sédition et la rivalité, écoutez ce que dit Jésus-Christ : Un royaume divisé contre lui-même ne subsistera pas. (Matth. XII, 25) Et pourtant, quoi de plus puissant qu'un royaume avec ses revenus, ses armes, ses murailles, ses forteresses, et le nombre si grand des soldats, et de ses chevaux, et mille autres choses qui lui procurent une force considérable ? Néanmoins, une si grande puissance se dissout quand elle s'insurge contre elle-même. Car rien n'affaiblit autant que la rivalité et les querelles, de même que rien ne produit tant de force et de puissance que la charité et la concorde. C'est aussi ce que sentait Salomon, quand il disait : Le frère secouru par le frère est comme une ville forte et un royaume fermé. (Prov. XVIII, 19) Voyez combien grande est la force de la concorde? combien grand est le dommage causé par la rivalité? Un royaume agité par les factions se dissout, tandis que deux hommes qui sont d'accord et unis ensemble sont plus solides qu'aucune muraille. Je sais bien que, par la grâce de Dieu, la plus grande partie de ce troupeau est exempte de cette infirmité, et que la maladie n'a envahi que le petit nombre; néanmoins, ce n'est pas une raison pour négliger la cure. Quand même il n'y en aurait que dix, ou bien cinq, ou bien deux, ou même un seul qui fût infirme, il ne faudrait pas le mépriser pour cela. Oui, quand même il n'y en aurait qu'un seul, et encore petit et abject, c'est un frère pour lequel Jésus-Christ est mort. Et Jésus-Christ a fait voir qu'il fait grand cas de ceux qui sont petits. Celui, dit-il, qui scandalise un des plus petits qui croient en moi, il lui est avantageux qu'une meule de moulin soit suspendue à son cou, et qu'on le plonge dans la mer. (Matth. XVIII, 6) Et encore : Toutes les fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, vous ne me l'avez pas fait non plus. (Ib. XXV, 45) Et encore : Votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu'un de ces petits périsse. (Ib. XVIII, 14) Comment donc ne serait-t-il pas absurde, tandis que Jésus-Christ fait tant de cas des petits, que nous les abandonnassions par négligence? Ne dites pas : Il n'y en a qu'un; mais, un seul, s'il est négligé, communiquera encore le mal aux autres. Car un peu de levain, est-il dit, fait lever toute la pâte. (Gal. V, 9) Et ce qui perd et détruit tout, c'est que nous dédaignons les petits. C'est pourquoi les plaies deviennent grandes; comme les grandes aussi deviennent facilement petites, quand on leur donne des soins convenables. Voici donc ce que nous leur dirons d'abord: Il n'y a rien de pire que de se livrer à la contention et à la dispute; que de déchirer l'Eglise et de diviser en beaucoup de parties cette tunique que les larrons n'ont pas osé déchirer. N'est-ce pas assez des autres hérésies, sans que nous nous divisions nous-mêmes? N'entendez-vous pas Paul qui dit : Si vous vous mordez et vous mangez les uns les autres, prenez garde d'être détruits les uns par les autres. (Gal. V,15) Dites-moi, vous vous égarez loin du troupeau, et vous ne craignez pas le lion qui rôde au dehors. Car, est-il dit : Notre ennemi, comme un lion, rôde à l'entour en rugissant et en cherchant quelqu'un dont il se saisisse. (I Pierre, V, 8) Voyez la sagesse du pasteur : il ne le laisse pas demeurer au dedans parmi les brebis, afin qu'il n'épouvante pas le troupeau; il ne le chasse pas non plus du dehors, afin de les tenir toutes unies au dedans par la crainte de la bête féroce. Vous ne respectez pas le Père ? craignez l'ennemi. Il vous prendra bon gré mal gré, si vous vous séparez vous-mêmes du troupeau. Il est vrai, Jésus-Christ pouvait le chasser même du dehors; mais pour vous rendre vigilants et prêts à combattre, pour que vous cherchiez constamment un refuge auprès de l'Eglise votre mère, il a permis au lion de rugir au dehors, afin que ceux qui sont au dedans, en entendant sa voix, s'unissent plus fortement, et cherchent un refuge les uns auprès des autres. C'est ainsi qu'agissent les mères qui aiment leurs enfants : quand ces enfants pleurent, elles les menacent souvent de les jeter à la gueule des loups : non qu'elles veuillent les y jeter, mais pour faire cesser leur colère. Jésus-Christ a tout fait pour que nous vivions en paix, et que nous soyons attachés les uns aux autres.


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Dernière mise à jour : 21/04/2009