[2,12] Καίτοι γε οὐδὲ τρυφὴ τὸ πρᾶγμά ἐστιν· πῶς γάρ, ὅπου
κατάγνωσις καὶ κατηγορίαι καὶ σκώμματα καὶ λοιδορίαι
καὶ σκάνδαλα; Πλὴν ἀλλ´ εἰ καὶ τρυφὴ ἦν, τί σταγὼν
ὕδατος μικρὰ πρὸς ἄπειρον πέλαγος;
»Ἄκουσον, θύγατερ, καὶ ἴδε, καὶ κλῖνον τὸ οὖς σου,
καὶ ἐπιλάθου τοῦ λαοῦ σου, καὶ τοῦ οἴκου τοῦ πατρός σου,
καὶ ἐπιθυμήσει ὁ βασιλεὺς τοῦ κάλλους σου«, πρὸς τὴν
οἰκουμένην ποτὲ κακῶς διακειμένην ἔλεγεν ὁ Δαυίδ. Τοῦτο
τοίνυν καὶ ἡμεῖς ἐπᾴδομέν σοι, τὸ ῥῆμα μικρὸν παραλλάξαντες
τοῦ προφήτου, καὶ ἐροῦμεν μετὰ τοῦ προφήτου·
»Ἄκουσον, θύγατερ, καὶ ἴδε, καὶ κλῖνον τὸ οὖς σου, καὶ
ἐπιλάθου τῆς πονηρᾶς συνηθείας, καὶ τῶν ἐπὶ κακῷ συνοικούντων,
καὶ ἐπιθυμήσει ὁ βασιλεὺς τοῦ κάλλους σου.«
Τί σοι τούτου πλέον, τί δὲ ἴσον ἔχοιμεν ἂν εἰπεῖν,
ἀλλ´ ἢ ὅταν τὸν οὐρανοῦ καὶ γῆς, καὶ ἀγγέλων τε καὶ
ἀρχαγγέλων καὶ τῶν ἄνω δυνάμεων Δεσπότην ἐραστὴν
λάβῃς, ἀπαλλαγεῖσα τούτων τῶν εὐτελῶν ὁμοδούλων καὶ
καταισχυνόντων σου τὴν εὐγένειαν; Διὸ δὴ καὶ ἐνταῦθα
καταλῦσαι τὸν λόγον καλόν· οὐδὲν γὰρ ἴσον εἰπεῖν ταύτης
ἔχομεν τῆς τιμῆς. Εἰ γὰρ Βασιλέα τῶν ἐπὶ γῆς λαβοῦσά
τις νυμφίον, πάντων ἡγεῖται ἑαυτὴν εἶναι μακαριωτέραν,
σὺ δὲ οὐ τὸν ἐπὶ γῆς, οὐδὲ τὸν ὁμόδουλον, ἀλλὰ τὸν ἐν τοῖς
οὐρανοῖς, τὸν ὑπεράνω πάσης ἀρχῆς καὶ ἐξουσίας καὶ
δυνάμεως καὶ παντὸς ὀνόματος ὀνομαζομένου, τὸν ἐπάνω
τῶν Χερουβὶμ καθήμενον, τὸν σείοντα τὴν γῆν, τὸν ἐκτείναντα
τὸν οὐρανὸν, τὸν φοβερὸν μὲν τοῖς Χερουβὶμ, ἀπρόσιτον δὲ τοῖς
Σεραφὶμ, οὐχὶ νυμφίον ἔχουσα μόνον, ἀλλὰ
καὶ ἐραστὴν, καὶ ἐραστὴν παντὸς ἀνθρώπου σφοδρότερον,
πῶς οὐ πάντα ἀφήσεις τὰ ἐνταῦθα, εἰ καὶ αὐτὴν δέοι
προέσθαι τὴν ψυχήν; Ἐπεὶ οὖν τοῦτο ἀρκεῖ τὸ ῥῆμα
μόνον καὶ τὸν μολύβδου παντὸς βαρύτερον ὀρθῶσαι, καὶ
πρὸς τὰς ἄνω πτερῶσαι διατριβὰς, καὶ ἡμεῖς ἐνταῦθα
καταλύομεν, καὶ σοὶ παραινοῦμεν; καθάπερ τινὰ θείαν
ταύτην ἐπᾴδειν τὴν ἐπῳδὴν καὶ ἐν οἰκίᾳ καὶ ἐν ἀγορᾷ, καὶ
ἐν ἡμέρᾳ καὶ ἐν νυκτὶ, καὶ ἐν ὁδῷ καὶ ἐν θαλάμῳ, καὶ διὰ
φωνῆς καὶ κατὰ διάνοιαν, καὶ συνεχῶς ἐπιλέγειν τῇ ψυχῇ·
Ἄκουσον, ψυχή μου, καὶ ἴδε, καὶ κλῖνον τὸ οὖς σου, καὶ ἐπιλάθου
τῆς πονηρᾶς σου συνηθείας, καὶ ἐπιθυμήσει ὁ Βασιλεὺς τοῦ κάλλους
σου· κἂν τοῦτο ἐπιλέγῃς διηνεκῶς τὸ
ῥῆμα, χρυσοῦ παντὸς καθαρωτέραν ἐργάσῃ τὴν ψυχὴν,
πυρὸς σφοδρότερον τῆς λέξεως ταύτης τοῖς τῆς διανοίας
ἐμπνεούσης λογισμοῖς, καὶ πᾶσαν ἐκκαθαιρούσης σου κηλῖδα.
{Ἐν Χριστῷ Ἰησοῦ τῷ κυρίῳ ἡμῶν ᾧ ἡ δόξα καὶ τὸ
κράτος εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Ἀμήν.}
| [2,12] Mais que parlé-je de se réjouir? quelle joie pourriez-vous rencontrer là où vous
trouvez votre condamnation, et les reproches, et les injures, et les scandales? et quand même
il y aurait une certaine jouissance, qu'est-ce qu'une goutte d'eau auprès d'un océan sans
bornes? Ecoutez, ma fille, et voyez; prêtez l'oreille, et oubliez votre peuple et la maison de
votre père, et le roi désirera votre beauté. (Psal. XLIV, 11, 12) Telles sont les paroles que
David adressait à toutes les âmes entraînées par des affections coupables. Voilà ce que nous
vous dirons en introduisant un léger changement dans les paroles du Prophète : Ecoutez, ma
fille, et voyez, prêtez l'oreille et laissez de côté votre mauvaise habitude, oubliez ceux qui font
votre malheur en habitant avec vous, et alors le roi désirera votre beauté. Que peut-on désirer
de plus grand? que peut-on même comparer à la gloire d'avoir pour partage et pour ami le
Maître de la terre, le Roi des anges et des archanges, le Souverain du ciel et des Vertus des
cieux? quoi de plus heureux pour vous que d'être complètement délivrée des vils compagnons
de votre servitude qui avilissent votre dignité ! Nous ne saurions mieux faire que de terminer
ici ce discours tout ce que nous ajouterions serait faible à côté de cette gloire qui vous est
promise. Celle qui épouse un roi de la terre se croit au comble du bonheur, et vous, vous aurez
non un roi de la terre, non un homme ordinaire; mais celui qui règne dans le ciel, qui est élevé
au-dessus de toute principauté, de toute puissance, de toute vertu, de tout ce qui a un
nom dans l'univers entier, celui qui repose sur les chérubins, qui ébranle la terre, qui déroule
le ciel comme un pavillon, celui que les chérubins eux-mêmes et les séraphins n'abordent et
ne contemplent qu'en tremblant, vous l'aurez pour époux, vous l'aurez pour amant, amant
beaucoup plus passionné qu'aucun homme ne peut l'être; comment pour en jouir ne quittez-vous
pas tout ce qu'il y a sur la terre, fallût-il sacrifier votre vie?
Cette parole du Prophète doit suffire pour corriger notre mauvaise habitude, et
fussions-nous plus lourds que le plomb, pour nous soulever jusqu'au ciel; aussi nous finissons
et nous vous prions de chanter ce divin cantique à la maison, dans les rues, le jour, la nuit; en
voyage et sur votre lit de repos, parlez à votre âme et de bouche et de coeur en répétant
"Ecoute, ô mon âme, et vois, prête l'oreille et oublie cette détestable habitude, et le roi
désirera ta beauté." Bien pénétrée de cette parole, vous rendrez votre âme plus pure que l'or.
Cette parole, plus brûlante, plus active que le feu, aura assez de vertu pour dissiper vos
pensées criminelles et pour purifier votre cœur de toutes ses taches, par la grâce de Jésus-Christ
Notre-Seigneur, à qui appartient la gloire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
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