HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Jean Chrysostome, Traite des cohabitations illicites, livre II

Chapitre 1

  Chapitre 1

[2,0] ΠΕΡΙ ΤΟΥ ΠΩΣ ΔΕΙ ΦΥΛΑΤΤΕΙΝ ΤΗΝ ΠΑΡΘΕΝΙΑΝ. [2,1] Οἴμοι ψυχή· μετὰ γὰρ τοῦ προφήτου καὶ ἐμοὶ νῦν εὔκαιρον τοῦτο εἰπεῖν, καὶ ἅπαξ καὶ δὶς καὶ πολλάκις, Οἴμοι ψυχή· πρᾶγμα ἡλίκον καὶ ὅσης γέμον φιλοσοφίας, παρθενία, καθύβρισται, καὶ τὸ διεῖργον αὐτὴν ἀπὸ τοῦ γάμου καταπέτασμα ἀνῄρηται, ὑπὸ ἀναισχύντων διασπασθὲν χειρῶν, καὶ τὰ ἅγια τῶν ἁγίων πεπάτηται, καὶ τὰ σεμνὰ καὶ φρίκης γέμοντα γέγονε βέβηλα καὶ πᾶσι βατὰ, καὶ τοῦ γάμου σεμνοτέρα τοσοῦτον καθειλκύσθη καὶ κατηνέχθη κάτω, ὡς τὰς γεγαμημένας μακαρίζεσθαι μᾶλλον. Ἀεὶ μὲν γὰρ παρθενία μετὰ τοῦ γάμου ταττομένη τὰ πρωτεῖα εἶχε καὶ τὴν προεδρίαν ἅπασαν· νυνὶ δὲ οὐδὲ ἐν τῇ δευτέρᾳ τάξει μένειν δεδύνηται, ἀλλὰ πόρρω που καὶ πρὸς τὴν ἐσχάτην ἀπελήλαται τάξιν· καὶ τὸ δὴ χαλεπώτερον, ὅτι οὐ πολέμιοί τινες οὐδὲ ἐχθροὶ, ἀλλ´ αἱ μάλιστα δοκοῦσαι θεραπεύειν αὐτὴν οὕτως αὐτὴν διέθηκαν, καὶ αἱ παρέχουσαι μάλιστα πάντων ἡμῖν πρὸς τοὺς ἀπίστους ἐλευθεροστομεῖν, αὗται μάλιστα πάντων ἡμῖν ἀπέρραψαν τὰ στόματα, καὶ πολλὴν ἡμῶν κατεσκέδασαν αἰσχύνην. Χρημάτων μὲν γὰρ ἕνεκεν ὀλίγους μὲν, εἶχον δὲ ὅμως δεῖξαί τινας Ἕλληνες παρ´ αὐτοῖς φιλοσοφήσαντας, καὶ ὀργῆς δέ τινες ἐν ἐκείνοις περιεγένοντο· παρθενίας δὲ ἄνθος οὐδαμοῦ παρ´ αὐτοῖς, ἀλλ´ ἀεὶ παρεχώρουν ἐνταῦθα τῶν πρωτείων ἡμῖν, ὁμολογοῦντες ἀνωτέρω τῆς φύσεως εἶναι τὸ κατόρθωμα, καὶ οὐδ´ ἀνθρώπινον. Διὰ τοῦτο σφόδρα ἡμῶν τὸ πᾶν ἔθνος ἐθαύμαζον· ἀλλὰ νῦν οὐκέτι, ἀλλὰ καταγελῶσι καὶ κωμῳδοῦσι· Διὰ γὰρ τοῦτο καὶ διάβολος τοσοῦτον κατ´ αὐτῆς ἐνέπνευσε τῆς ἀγέλης, ἐπειδὴ μάλιστα ἀπὸ ταύτης ἑώρα τῆς φάλαγγος λαμπρὸν τοῦ Χριστοῦ τὸ στρατόπεδον, καὶ οὕτως αὐτὴν ἐπεχείρησε καταισχῦναι, ὡς βέλτιον εἶναι λοιπὸν μηδὲ παρθένους εἶναι τὰς οὕτω τὸ πρᾶγμα μετιέναι ἐπιχειρούσας. Τὸ δὲ αἴτιον τῶν κακῶν ἁπάντων, ὅτι μέχρι προσηγορίας τὸ πρᾶγμα ἕστηκε, καὶ ἐν τῷ σώματι τὸ πᾶν περιγέγραπται, ὅπερ ἔσχατον μέρος παρθενίας ἐστί· τὰ δὲ ἀναγκαιότερα καὶ μάλιστα αὐτὴν δεικνύντα ἠμέληται, καὶ οὔτε στολῆς κοσμίας λόγος αὐταῖς, οὐχ ἡσυχίας παρθένοις πρεπούσης, οὐ κατανύξεως, οὐκ ἄλλου τῶν τοιούτων οὐδενός· ἀλλὰ καὶ φθέγγονται εὐκόλως ἅπαντα, καὶ γελῶσιν ἀκαίρως, καὶ κατακλῶνται καὶ θρύπτονται μᾶλλον τῶν ἐπὶ τοῦ τέγους μαλακιζομένων γυναικῶν, πάντοθεν μηχανήματα τοῖς ὁρῶσιν ἐνιεῖσαι, καὶ εἰς τὴν τῶν πορνευομένων γυναικῶν ἀσχημοσύνην εἰσωθεῖν ἑαυτὰς βιάζονται, καθάπερ ἁμιλλώμεναι πρὸς ἐκείνας καὶ φιλονεικοῦσαι τὰ πρωτεῖα εἰς αἰσχύνης δόξαν λαβεῖν. Πόθεν γὰρ, εἰπέ μοι, λοιπὸν δυνησόμεθα τὴν τοιαύτην παρθένον τῆς τάξεως ἐξελέσθαι τῆς ἐκείνων καὶ τῆς κοινωνίας, ὅταν καὶ αὐτὴ τὸ αὐτὸ ποιῇ ἐκείναις νέων ἐξάπτεσθαι καρδίας, ὅταν ἀνεπτερωμένη καὶ ἄσωτος, ὅταν τὰ αὐτὰ φάρμακα τρίβῃ, καὶ τὰ αὐτὰ κεραννύῃ ποτήρια, καὶ τὸ αὐτὸ κατασκευάζῃ κώνειον; Ἀλλ´ οὐ λέγει, »Δεῦρο καὶ ἐγκυλισθῶμεν ἔρωτι«, οὐδὲ »Ἔρρανα τὴν κοίτην μου κρόκῳ, καὶ τὴν κλίνην μου κινναμώμῳΕἴθε τὴν κλίνην καὶ τὴν κοίτην, καὶ μὴ τὰ ἱμάτια καὶ τὸ σῶμα. Ἐκεῖναι μὲν γὰρ οἴκοι τὸ δέλεαρ κατακρύπτουσι, σὺ δὲ πανταχοῦ περιφέρεις τὴν παγίδα, καὶ ἀναπετάσασα τῆς ἡδονῆς τὰ πτερὰ περιάγεις ἐπὶ τῆς ἀγορᾶς. Ἀλλ´ οὐ διελέχθης, οὐδὲ εἶπες ἐκεῖνα τὰ πορνικὰ ῥήματα, »Δεῦρο καὶ ἐγκυλισθῶμεν ἔρωτιΟὐκ εἶπες τῇ γλώττῃ, ἀλλ´ εἶπες τῷ σχήματι· οὐκ ἐφθέγξω τῷ στόματι, ἀλλ´ ἐφθέγξω τῷ βαδίσματι· οὐκ ἐκάλεσας τῇ φωνῇ, ἀλλ´ ἐκάλεσας φωνῆς λαμπρότερον διὰ τῶν ὀφθαλμῶν. Ἀλλὰ καλέσασα οὐκ ἔδωκας ἑαυτήν. Οὐδὲ οὕτως ἀπήλλαξαι τῆς ἁμαρτίας. Καὶ γὰρ καὶ τοῦτο ἕτερον εἶδος πορνείας· καθαρὰ τῆς ὕβρεως ἔμεινας, ἀλλὰ τῆς σωματικῆς, οὐ τῆς ψυχικῆς· καὶ ἀπήρτισταί σοι τὰ τῆς ἁμαρτίας, εἰ καὶ μὴ διὰ τῆς μίξεως, ἀλλὰ διὰ τῆς ὄψεως. Τίνος γὰρ ἕνεκεν, εἰπέ μοι, καλεῖς τοὺς παριόντας; τί δαὶ ἐξάπτεις τὸ πῦρ; πῶς δὲ νομίζεις εἶναι καθαρὰ τῆς ἁμαρτίας, πᾶσαν αὐτὴν ἐργασαμένη; Καὶ γὰρ τέλειον εἰργάσω μοιχὸν τὸν ἁλόντα σου τῷ σχήματι τούτῳ· πῶς οὖν δύνασαι μὴ εἶναι μοιχαλὶς, ὅταν τὸ ἔργον σου μοιχείας ἁλίσκηται; γὰρ ἐκείνου μανία σὸν ἔργον ἐστίν. Ὅτι γὰρ κατασκευάζουσα μοιχοὺς μοιχείας διαφυγεῖν τιμωρίαν οὐκ ἂν δυνηθείη ποτὲ, παντί που δῆλόν ἐστιν. Σὺ τὸ ξίφος ἠκόνησας, σὺ τὴν δεξιὰν ὥπλισας, σὺ τὴν ὡπλισμένην δεξιὰν κατὰ τῆς ἀθλίας ὦσας ψυχῆς· πῶς οὖν δύνασαι τῆς ἐπὶ τῷ φόνῳ τούτῳ τιμωρίας ἀπαλλάττεσθαι; Εἰπὲ γάρ μοι, τίνας μισοῦμεν καὶ ἀποστρεφόμεθα ἡμεῖς, τίνας δὲ οἱ νομοθέται καὶ οἱ δικασταὶ κολάζουσι; τοὺς πίνοντας τὰ δηλητήρια φάρμακα, τοὺς κεραννύντας τὴν κύλικα, καὶ κατασκευάζοντας αὐτὰ, καὶ διὰ τῆς τέχνης ἀπολλύντας τῆς ἑαυτῶν; οὐχὶ τοὺς πίνοντας μὲν καὶ ἐλεοῦμεν ἅτε ἠδικημένους, ἐκείνους δὲ πάσαις καταδικάζομεν ψήφοις; Καὶ οὐκ ἀρκεῖ πρὸς ἀπολογίαν αὐτοῖς τὸ λέγειν, ὅτι οὐκ ἐμαυτὸν ἔβλαψα, ἀλλ´ ἕτερον ἀπώλεσα· ἀλλὰ καὶ δι´ αὐτὸ μὲν οὖν τοῦτο χαλεπωτέραν δίδωσι δίκην. [2,1] Oh ! malheur, ô mon âme ! c'est bien ici le cas de pousser ce cri avec le Prophète, de répéter cette parole, de la répéter encore et à chaque instant, oh ! malheur, ô mon âme ! quelle chose déplorable ! quel oubli de toute sagesse ! La virginité est couverte d'opprobres. Le voile qui la séparait du mariage n'existe plus, des mains criminelles n'ont pas craint de le mettre en pièces. Le saint des saints est profané. Le sanctuaire vénérable et terrible de la virginité n'est plus qu'un lieu public, ouvert à tous les indignes qui veulent le fouler de leurs pieds impurs. Un état plus parfait que le mariage a été tellement dégradé et avili, qu'au lieu de dire comme autrefois : Heureuses les vierges, il faut s'écrier : Heureuses les personnes mariées ! Comparé au mariage, le célibat avait toujours eu la priorité de dignité et d'honneur; mais aujourd'hui il n'est pas même digne d'occuper le second rang, il a été rejeté à la dernière place, bien loin après le mariage; ce qu'il y a de plus malheureux dans cette profanation, c'est qu'elle vient non des ennemis et des détracteurs de la virginité, mais de celles qui s'étaient spécialement vouées à son culte : oui, celles qui nous donnaient autrefois le droit d'être fiers en face des infidèles et de les défier hardiment, sont aujourd'hui celles qui nous ferment la bouche et nous couvrent de confusion. Chez les Grecs, quelques hommes, un très petit nombre, ont été assez sages pour mépriser les richesses et vaincre la colère; mais jamais la fleur de la virginité n'a brillé au milieu d'eux; sous ce rapport, ils nous l'ont toujours cédé, avouant que cette vertu était au-dessus, absolument au-dessus de la nature humaine aussi notre religion était pour eux un objet d'admiration; hélas ! il n'en est pas de même aujourd'hui; ils n'ont plus pour nous que des railleries et des sarcasmes. Le démon n'a si violemment soufflé sa rage contre cette partie du troupeau, que parce qu'il a reconnu dans cette phalange des vierges le bataillon sacré du Christ; il a réussi à rendre la virginité assez méprisable pour nous faire souhaiter qu'il n'y ait plus de vierges, s'il` faut qu'elles soient ce que nous les voyons. La cause de tous ces malheurs, c'est que la virginité n'est plus qu'un nom; tout consiste dans une appellation, ce qui est certainement la partie la moins importante de cette vertu. Quant aux conditions essentielles, on les néglige, on néglige jusqu'aux marques extérieures qui caractérisent cet état. On fait profession de virginité, et l'on n'a nul souci de ce qui sied aux vierges, ni de la décence du vêtement intérieur et extérieur, ni du recueillement, ni de l'esprit de componction, ni des autres qualités qui leur sont propres. On se plaît aux conversations les plus futiles, on se livre à une joie déplacée, on vit dans la dissipation, et on se plonge dans les délices plus que les femmes qui s'étalent dans les lieux de prostitution; des femmes qui se disent vierges usent de toutes sortes d'artifices pour attirer les regards des hommes; elles se jettent dans les turpitudes des courtisanes, comme si elles luttaient avec elles à qui remportera la palme de la honte ! Car enfin, répondez-moi, où trouver quelque chose qui sépare des courtisanes une vierge qui se conduit comme les courtisanes; qui attire dans le piège le coeur des jeunes gens; qui est folâtre, sans retenue, qui présente les mêmes poisons, offre la même coupe et prépare le même breuvage mortel? — Elle ne dit pas, il est vrai : Viens, livrons-nous à l'amour; ni : J'ai parfumé ma demeure de safran, ma couche de cinnamome (Prov. I, 17,18) ; plût au ciel qu'elles eussent embaumé leur demeure et leur couche, et non leurs vêtements et leurs corps ! Les prostituées cachent leurs séductions dans leurs maisons, mais toi, vierge indigne de ce nom, tu jettes partout ton filet; portée sur les ailes de la volupté, tu rôdes impudemment sur les places publiques. Non, tu n'as pas articulé ces paroles de la courtisane : Viens, livrons-nous à l'amour. Non, tu ne les a pas dites par la langue, mais tout ton extérieur les proclame; ta bouche a été muette, mais ta démarche parle; ta voix n'a pas invité, mais tes yeux provoquent plus clairement que ta voix. Diras-tu que si tu as provoqué, tu ne t'es pas livrée; tu n'es pas exempte de péché pour cela; cette conduite. est une fornication d'un autre genre. Tu es restée pure de toute flétrissure dans ton corps, mais non dans ton âme. tu as commis le péché pleinement, sinon par l'acte charnel, du moins par le regard. Pourquoi appelles-tu les passants? pourquoi allumes-tu le feu ? comment te crois-tu exempte d'un péché dont tu es la première cause? cet époux, séduit par ton extérieur immodeste, devient adultère, et toi tu ne le serais pas? que serais-tu donc, lorsque tes oeuvres sont des oeuvres d'adultère? Car la folle passion de ce malheureux est ton ouvrage. Puisque tu pousses à l'adultère, tu n'échapperas en aucune façon au supplice réservé à ce crime. Tu as aiguisé le glaive, tu en as armé ta main; cette main armée, tu l'as poussée contre cette âme infortunée : comment donc pourras-tu échapper au supplice de l'homicide? Dis-moi, quels sont ceux que nous détestons, que nous repoussons avec horreur? quels sont ceux que punissent les législateurs, les juges? Est-ce celui qui boit un poison mortel, ou celui qui apprête le breuvage, prépare la coupe et perd les autres par ses criminels artifices ? Celui qui boit le poison, n'en prenons-nous pas pitié comme d'une victime malheureuse? Mais les empoisonneurs, ne les accablons-nous pas du poids unanime de toutes nos condamnations? Il ne suffit pas à ceux-ci de dire pour s'excuser; je ne me suis point fait de mal à moi-même, j'en ai seulement fait à un autre. C'est précisément ce qui vous expose à un plus rigoureux châtiment.


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Dernière mise à jour : 10/06/2009