HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isocrate, Discours trapézitique (texte complet)

Paragraphes 50-58

  Paragraphes 50-58

[50] Πρὸς δὲ τούτοις ἀποστερῶν αὐτὸς τὴν παρακαταθήκην, ἐτόλμησεν ἡμῖν ἐγκαλεῖν ὡς ἔχομεν ἓξ τάλαντ' ἀπὸ τῆς τούτου τραπέζης. Καίτοι ὅστις περὶ πραγμάτων οὕτω φανερῶν ἐπεχείρει ψεύδεσθαι, πῶς χρὴ πιστεύειν αὐτῷ περὶ ὧν μόνος πρὸς μόνον ἔπραξεν; (51) Τὸ τελευταῖον τοίνυν, ἄνδρες δικασταί, ὁμολογήσας ὡς Σάτυρον εἰσπλευσεῖσθαι καὶ ποιήσειν ἅττ' ἂν ἐκεῖνος γνῷ, καὶ ταῦτ' ἐξηπάτησε, καὶ αὐτὸς μὲν οὐκ ἤθελεν εἰσπλεῦσαι πολλάκις ἐμοῦ προκαλεσαμένου, εἰσέπεμψε δὲ τὸν Κίττον· ὃς ἐλθὼν ἐκεῖσ' ἔλεγεν ὅτι ἐλεύθερος εἴη καὶ τὸ γένος Μιλήσιος, εἰσπέμψειε δ' αὐτὸν Πασίων διδάξοντα περὶ τῶν χρημάτων. (52) Ἀκούσας δὲ Σάτυρος ἀμφοτέρων ἡμῶν δικάζειν μὲν οὐκ ἠξίου περὶ τῶν ἐνθάδε γενομένων συμβολαίων, ἄλλως τε καὶ μὴ παρόντος τούτου μηδὲ μέλλοντος ποιήσειν ἐκεῖνος δικάσειεν, οὕτω δὲ σφόδρ' ἐνόμιζεν ἀδικεῖσθαί με, ὥστε συγκαλέσας τοὺς ναυκλήρους ἐδεῖτ' αὐτῶν βοηθεῖν ἐμοὶ καὶ μὴ περιορᾶν ἀδικούμενον, καὶ πρὸς τὴν πόλιν συγγράψας ἐπιστολὴν ἔδωκε φέρειν Θενοτίμῳ τῷ Καρκίνου. Καί μοι ἀνάγνωθι αὐτοῖς. Ἐπιστολή. (53) Οὕτω τοίνυν, ἄνδρες δικασταί, πολλῶν μοι τῶν δικαίων ὑπαρχόντων, ἐκεῖν' ἡγοῦμαι μέγιστον εἶναι τεκμήριον ὡς ἀποστερεῖ με Πασίων τῶν χρημάτων, ὅτι τὸν παῖδ' οὐκ ἠθέλησε βασανίζειν ἐκδοῦναι τὸν συνειδότα περὶ τῆς παρακαταθήκης. Καίτοι περὶ τῶν πρὸς τοὺς ἐπὶ ταῖς τραπέζαις συμβολαίων τίς ἂν ἔλεγχος ἰσχυρότερος τούτου γένοιτο; Οὐ γὰρ δὴ μάρτυράς γ' αὐτῶν ποιούμεθα. (54) Ὁρῶ δὲ καὶ ὑμᾶς καὶ περὶ τῶν ἰδίων καὶ περὶ τῶν δημοσίων οὐδὲν πιστότερον οὐδ' ἀληθέστερον βασάνου νομίζοντας, καὶ μάρτυρας μὲν ἡγουμένους οἷόν τ' εἶναι καὶ τῶν μὴ γενομένων παρασκευάσασθαι, τὰς δὲ βασάνους φανερῶς ἐπιδεικνύναι, ὁπότεροι τἀληθῆ λέγουσιν. οὗτος εἰδὼς ἠβουλήθη εἰκάζειν ὑμᾶς περὶ τοῦ πράγματος μᾶλλον σαφῶς εἰδέναι. Οὐ γὰρ δὴ τοῦτό γ' ἂν εἰπεῖν ἔχοι, ὡς ἔλαττον ἔμελλεν ἕξειν ἐν τῇ βασάνῳ, καὶ διὰ τοῦτ' οὐκ εἰκὸς ἦν αὐτὸν ἐκδοῦναι. (55) Πάντες γὰρ ἐπίστασθ' ὅτι κατειπὼν μὲν ἤμελλε τὸν ἐπίλοιπον χρόνον ὑπὸ τούτου κάκιστ' ἀνθρώπων ἀπολεῖσθαι, διακαρτερήσας δὲ καὶ ἐλεύθερος ἔσεσθαι καὶ μεθέξειν ὧν οὗτός μ' ἀπεστέρησεν. Ἀλλ' ὅμως τοσούτῳ μέλλων πλέον ἕξειν, συνειδὼς αὑτῷ τὰ πεπραγμένα, ὑπέμεινε καὶ δίκας φεύγειν καὶ τὰς ἄλλας αἰτίας ἔχειν, ὥστε μηδεμίαν βάσανον περὶ τοῦ πράγματος τούτου γενέσθαι. (56) Ἐγὼ οὖ ὑμῶν δέομαι μεμνημένους τούτων καταψηφίσασθαι Πασίωνος, καὶ μὴ τοσαύτην πονηρίαν ἐμοῦ καταγνῶναι, ὡς οἰκῶν ἐν τῷ Πόντῳ καὶ τοσαύτην οὐσίαν κεκτημένος ὥστε καὶ ἑτέρους εὖ ποιεῖν δύνασθαι, Πασίων' ἦλθον συκοφαντήσων καὶ ψευδεῖς αὐτῷ παρακαταθήκας ἐγκαλῶν. (57) Ἄξιον δὲ καὶ Σατύρου καὶ τοῦ πατρὸς ἐνθυμηθῆναι, οἳ πάντα τὸν χρόνον περὶ πλείστου τῶν Ἑλλήνων ὑμᾶς ποιοῦνται, καὶ πολλάκις ἤδη διὰ σπάνιν σίτου τὰς τῶν ἄλλων ἐμπόρων ναῦς κενὰς ἐκπέμποντες ὑμῖν ἐξαγωγὴν ἔδοσαν· καὶ ἐν τοῖς ἰδίοις συμβολαίοις, ὧν ἐκεῖνοι κριταὶ γίγνονται, οὐ μόνον ἴσον ἀλλὰ καὶ πλέον ἔχοντες ἀπέρχεσθε. (58) Ὥστ' οὐκ ἂν εἰκότως περὶ ὀλίγου ποιήσαισθε τὰς ἐκείνων ἐπιστολάς. Δέομαι οὖν ὑμῶν καὶ ὑπὲρ ἐμαυτοῦ καὶ ὑπὲρ ἐκείνων τὰ δίκαια ψηφίσασθαι καὶ μὴ τοὺς Πασίωνος λόγους ψευδεῖς ὄντας πιστοτέρους ἡγεῖσθαι τῶν ἐμῶν. [50] Bien plus encore, il me prive de mon dépôt, et il ose nous accuser d'être détenteurs de six talents appartenant à sa banque. Comment celui qui entreprend de mentir sur des choses aussi évidentes mériterait-il d'inspirer quelque confiance pour celles qu'il a traitées seul à seul ? (51) 26. Pour dernier trait, juges, Pasion avait pris l'engagement de s'embarquer, de se rendre auprès de Satyrus, de se soumettre à sa décision : or, en cela, il nous a encore trompés, car il a refusé d'y aller lui-même, bien que je l'eusse sommé plusieurs fois de le faire; et il a envoyé Cittus, qui s'est présenté, en arrivant, comme un homme libre, originaire de Milet, et chargé par Pasion de donner des renseignements sur ce qui concernait le dépôt. (52) Satyrus, après nous avoir entendus l'un et l'autre, a refusé de prononcer un jugement sur des transactions qui avaient eu lieu, ici, Pasion surtout étant absent et n'ayant pas l'intention de se soumettre à sa décision ; mais Satyrus était tellement convaincu que j'étais victime d'une injustice, qu'il convoqua les capitaines de navires, les pria de me secourir, de ne pas me laisser opprimer injustement, et écrivit à la République une lettre qu'il remit à Xénotimus, fils de Carcinus. Lisez la lettre devant les juges. LETTRE DE SATYRUS. (53) 27. Au milieu de tant de preuves qui établissent mes droits, je regarde, juges, comme le témoignage le plus fort de la spoliation exercée par Pasion envers moi, le refus qu'il a fait de livrer à la torture l'esclave qui connaissait les circonstances relatives au dépôt. Et en effet, lorsqu'il s'agit de transactions avec les banquiers, quel moyen de conviction plus puissant que la torture, puisqu'on n'admet pas de témoins dans ces sortes de transactions? (54) Je vous vois d'ailleurs convaincus que, dans les affaires particulières comme dans les affaires publiques, rien n'est plus digne de foi, rien n'est plus vrai que la torture, et persuadés qu'il est toujours possible de se procurer des témoins, même pour les choses qui n'ont jamais existé ; tandis que la torture montre, avec évidence, quels sont ceux qui disent la vérité. C'est donc parce que Pasion avait la conscience de ces faits, qu'il a voulu vous réduire à juger par conjecture, plutôt qu'à prononcer en pleine connaissance de cause. Pasion ne pourrait pas même prétendre qu'il devait y avoir du désavantage pour lui dans l'emploi delà torture, et que c'est pour cela qu'il n'a pas dû y soumettre son esclave. (55) Vous savez tous que cet esclave, s'il déposait contre lui, devait rester en sa puissance et périr de la mort la plus misérable, tandis que, s'il résistait aux tourments, il serait libre, et aurait part à l'argent dont Pasion me dépouillait. C'est cependant lorsque Pasion devait avoir un aussi grand avantage, que, sachant au fond de son âme tout ce qui s'était passé, il a eu le courage de se dérober au jugement, en acceptant toutes les inculpations, pourvu que la torture ne fût pas employée. (56) 28. Juges, je vous demande donc de prononcer contre Pasion, en vous rappelant tous ces faits, et de ne pas me condamner comme atteint d'une telle perversité, qu'habitant le Pont, et possédant une fortune suffisante pour répandre des bienfaits, je fusse venu à Athènes pour calomnier Pasion, et réclamer de lui des dépôts mensongers. (57) 29. Il est juste aussi de vous souvenir de Satyrus et de mon père, qui ont professé, à toutes les époques, plus d'estime pour vous que pour les autres Grecs ; et qui, souvent autrefois, dans les temps où la rareté du blé leur faisait renvoyer sans chargement les vaisseaux des autres commerçants, vous ont accordé, à vous seuls, la faculté d'exporter. Enfin, veuillez vous rappeler que, dans les transactions particulières soumises à leur jugement, vous n'obtenez pas seulement de leur part justice égale, mais faveur. (58) Il serait donc contraire à la raison que vous eussiez peu d'égard pour les lettres qu'ils vous ont écrites. En résumé, je vous demande, et pour moi et à cause d'eux, de donner votre suffrage conformément à l'équité et de ne pas regarder les paroles de Pasion, qui sont autant de mensonges, comme plus vraies que les miennes.


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Dernière mise à jour : 9/10/2008