HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isocrate, Sur la permutation de biens (texte complet)

οὖν



Texte grec :

[0] Περὶ ἀντιδόσεως. (1) Εἰ μὲν ὅμοιος ἦν ὁ λόγος ὁ μέλλων ἀναγνωσθήσεσθαι τοῖς ἢ πρὸς τοὺς ἀγῶνας ἢ πρὸς τὰς ἐπιδείξεις γιγνομένοις, οὐδὲν ἂν οἶμαι προδιαλεχθῆναι περὶ αὐτοῦ· νῦν δὲ διὰ τὴν καινότητα καὶ τὴν διαφορὰν ἀναγκαῖόν ἐστι προειπεῖν τὰς αἰτίας, δι' ἃς οὕτως ἀνόμοιον αὐτὸν ὄντα τοῖς ἄλλοις γράφειν προειλόμην· μὴ γὰρ τούτων δηλωθεισῶν πολλοῖς ἂν ἴσως ἄτοπος εἶναι δόξειεν. (2) Ἐγὼ γὰρ εἰδὼς ἐνίους τῶν σοφιστῶν βλασφημοῦντας περὶ τῆς ἐμῆς διατριβῆς, καὶ λέγοντας ὡς ἔστι περὶ δικογραφίαν, καὶ παραπλήσιον ποιοῦντας ὥσπερ ἂν εἴ τις Φειδίαν τὸν τὸ τῆς Ἀθηνᾶς ἕδος ἐργασάμενον τολμῴη καλεῖν κοροπλάθον, ἢ Ζεῦξιν καὶ Παρράσιον τὴν αὐτὴν ἔχειν φαίη τέχνην τοῖς τὰ πινάκια γράφουσιν, ὅμως οὐδὲ πώποτε τὴν μικρολογίαν ταύτην ἠμυνάμην αὐτῶν, (3) ἡγούμενος τὰς μὲν ἐκείνων φλυαρίας οὐδεμίαν δύναμιν ἔχειν, αὐτὸς δὲ πᾶσι τοῦτο πεποιηκέναι φανερόν, ὅτι προῄρημαι καὶ λέγειν καὶ γράφειν οὐ περὶ τῶν ἰδίων συμβολαίων, ἀλλ' ὑπὲρ τηλικούτων τὸ μέγεθος καὶ τοιούτων πραγμάτων, ὑπὲρ ὧν οὐδεὶς ἂν ἄλλος ἐπιχειρήσειε, πλὴν τῶν ἐμοὶ πεπλησιακότων ἢ τῶν τούτους μιμεῖσθαι βουλομένων. (4) Μέχρι μὲν οὖν πόρρω τῆς ἡλικίας ᾠόμην καὶ διὰ τὴν προαίρεσιν ταύτην καὶ διὰ τὴν ἄλλην ἀπραγμοσύνην ἐπιεικῶς ἔχειν πρὸς ἅπαντας τοὺς ἰδιώτας· ἤδη δ' ὑπογυίου μοι τῆς τοῦ βίου τελευτῆς οὔσης, ἀντιδόσεως γενομένης περὶ τριηραρχίας καὶ περὶ ταύτης ἀγῶνος ἔγνων καὶ τούτων τινὰς οὐχ οὕτω πρός με διακειμένους ὥσπερ ἤλπιζον, ἀλλὰ τοὺς μὲν πολὺ διεΨευσμένους τῶν ἐμῶν ἐπιτηδευμάτων καὶ ῥέποντας ἐπὶ τὸ πείθεσθαι τοῖς ἀνεπιτήδειόν τι λέγουσι, τοὺς δὲ σαφῶς μὲν εἰδότας περὶ ἃ τυγχάνω διατρίβων, φθονοῦντας δὲ καὶ ταὐτὸν πεπονθότας τοῖς σοφισταῖς καὶ χαίροντας ἐπὶ τοῖς Ψευδῆ περί μου δόξαν ἔχουσιν. (5) Ἐδήλωσαν δ' οὕτω διακείμενοι· τοῦ γὰρ ἀντιδίκου περὶ μὲν ὧν ἡ κρίσις ἦν οὐδὲν λέγοντος δίκαιον, διαβάλλοντος δὲ τὴν τῶν λόγων τῶν ἐμῶν δύναμιν καὶ καταλαζονευομένου περί τε τοῦ πλούτου καὶ τοῦ πλήθους τῶν μαθητῶν, ἔγνωσαν ἐμὴν εἶναι τὴν λειτουργίαν. Τὴν μὲν οὖν δαπάνην οὕτως ἠνέγκαμεν, ὥσπερ προσήκει τοὺς μήτε λίαν ὑπὸ τῶν τοιούτων ἐκταραττομένους μήτε παντάπασιν ἀσώτως μηδ' ὀλιγώρως πρὸς χρήματα διακειμένους· (6) ᾐσθημένος δ' ὥσπερ εἶπον πλείους ὄντας ὧν ᾠόμην τοὺς οὐκ ὀρθῶς περί μου γιγνώσκοντας, ἐνεθυμούμην πῶς ἂν δηλώσαιμι καὶ τούτοις καὶ τοῖς ἐπιγιγνομένοις καὶ τὸν τρόπον ὃν ἔχω καὶ τὸν βίον ὃν ζῶ καὶ τὴν παιδείαν περὶ ἣν διατρίβω, καὶ μὴ περιίδοιμι περὶ τῶν τοιούτων ἄκριτον ἐμαυτὸν ὄντα, μηδ' ἐπὶ τοῖς βλασφημεῖν εἰθισμένοις ὥσπερ νῦν γενόμενον. (7) Σκοπούμενος οὖν εὕρισκον οὐδαμῶς ἂν ἄλλως τοῦτο διαπραξόμενος, πλὴν εἰ γραφείη λόγος ὥσπερ εἰκὼν τῆς ἐμῆς διανοίας καὶ τῶν ἄλλων τῶν ἐμοὶ βεβιωμένων· διὰ τούτου γὰρ ἤλπιζον καὶ τὰ περὶ ἐμὲ μάλιστα γνωσθήσεσθαι, καὶ τὸν αὐτὸν τοῦτον μνημεῖόν μου καταλειφθήσεσθαι πολὺ κάλλιον τῶν χαλκῶν ἀναθημάτων. (8) Εἰ μὲν οὖν ἐπαινεῖν ἐμαυτὸν ἐπιχειροίην, ἑώρων οὔτε περιλαβεῖν ἅπαντα περὶ ὧν διελθεῖν προῃρούμην οἷός τε γενησόμενος, οὔτ' ἐπιχαρίτως οὐδ' ἀνεπιφθόνως εἰπεῖν περὶ αὐτῶν δυνησόμενος· εἰ δ' ὑποθείμην ἀγῶνα μὲν καὶ κίνδυνόν τινα περὶ ἐμὲ γιγνόμενον, συκοφάντην δ' ὄντα τὸν γεγραμμένον καὶ τὸν πράγματά μοι παρέχοντα, κἀκεῖνον μὲν ταῖς διαβολαῖς χρώμενον ταῖς ἐπὶ τῆς ἀντιδόσεως ῥηθείσαις, ἐμαυτὸν δ' ἐν ἀπολογίας σχήματι τοὺς λόγους ποιούμενον, οὕτως ἂν ἐκγενέσθαι μοι μάλιστα διαλεχθῆναι περὶ ἁπάντων ὧν τυγχάνω βουλόμενος. (9) Ταῦτα δὲ διανοηθεὶς ἔγραφον τὸν λόγον τοῦτον, οὐκ ἀκμάζων, ἀλλ' ἔτη γεγονὼς δύο καὶ ὀγδοήκοντα. Διόπερ χρὴ συγγνώμην ἔχειν, ἢν μαλακώτερος ὢν φαίνηται τῶν παρ' ἐμοῦ πρότερον ἐκδεδομένων. Καὶ γὰρ οὐδὲ ῥᾴδιος ἦν οὐδ' ἁπλοῦς, ἀλλὰ πολλὴν ἔχων πραγματείαν.

Traduction française :

[0] DISCOURS SUR LA PERMUTATION. (1) 1. Si le discours qui va être lu devant vous était semblable à ceux qui retentissent dans les luttes judiciaires, ou qui ont pour objet de faire ostentation d'éloquence, je me serais abstenu de tout préliminaire. Mais à cause de sa nouveauté et des particularités qui le distinguent, je suis obligé d'expliquer les motifs qui m'ont déterminé à l'écrire, bien qu'il s'éloigne des règles ordinaires. J'aurais craint que, sans, ces éclaircissements, il ne parût peut-être, aux yeux de beaucoup de personnes, contraire aux convenances. (2) 2. Je savais que quelques sophistes calomniaient mes travaux et leur attribuaient pour objet l'art d'écrire des plaidoyers, faisant à peu près la même chose que celui qui oserait appeler Phidias, l'auteur de la statue de Minerve, un sculpteur de poupées; ou comme si l'on prétendait que l'art de Zeuxis et de Parrhasius est le même que celui des peintres les plus vulgaires. (3) Néanmoins je n'avais jamais entrepris de repousser ces puérilités parce que j'étais convaincu que les vaines paroles de ces sophistes étaient sans aucune puissance, et qu'il me semblait avoir rendu évident pour tout le monde le parti que j'avais pris de parler et d écrire, non sur les transactions particulières, mais sur des sujets tels et d'une telle importance qu'aucun autre n'essayerait de les aborder, à l'exception de mes disciples ou de ceux qui voudraient les imiter. (4) Je m'étais donc persuadé, jusqu'à l'âge où je suis parvenu, que ma détermination et l'éloignement où je vivais de toute intrigue m'avaient obtenu quelque bienveillance de la part de mes concitoyens ; mais, à une époque où déjà je touche aux limites de la vie, une demande en permutation, pour la construction d'une galère, ayant été dirigée contre moi et un procès en ayant été la suite, j'ai pu reconnaître que, même parmi les hommes que je viens de désigner, un certain nombre ne m'était pas aussi favorable que je l'espérais ; que les uns, complètement trompés sur les habitudes de ma vie, inclinaient à se laisser persuader par mes détracteurs, et que les autres, sachant, très bien à quelle nature de travaux je voue mon existence, mais dominés par la jalousie, éprouvaient à mon égard le même sentiment que les sophistes, et se plaisaient aux discours de ceux dont l'opinion relativement à moi était contraire à la vérité. (5) Ils ont donné la preuve de cette disposition d'esprit, puisque mon adversaire n'ayant rien articulé de conforme à la justice sur le fond du procès et s'étant borné à accuser la puissance de mes discours, à exagérer ma fortune et le nombre de mes disciples, ils ont décidé que cette charge me resterait imposée. Quant à moi, je l'ai supportée comme il convient aux hommes que ne troublent pas de semblables sacrifices et qui pourtant ne sont disposés ni à la prodigalité ni au mépris des richesses. (6) 3. M'étant aperçu, comme je l'ai dit, que ceux qui portaient de moi un faux jugement étaient plus nombreux que je ne le supposais, je cherchai dans mon esprit, comment je pourrais faire connaître, à eux et à la postérité, mes mœurs, la manière dont je vis et les travaux auxquels je me livre. Je ne pouvais d'ailleurs consentir à être condamné dans une affaire aussi grave, sans que ma cause eût été entendue, et à rester abandonné, comme je le suis maintenant, à la merci des calomniateurs. (7) Examinant donc ma situation, je compris qu'il me serait impossible d'arriver au but que je voulais atteindre, si je ne composais un discours qui fût comme l'image de ma pensée et le tableau de ma vie. J'espérais, de cette manière, faire mieux connaître ce qui me concernait et laisser de moi un monument beaucoup plus glorieux que les statues d'airain. (8) 4. Et si cependant j'entreprenais de me louer moi-même, je sentais l'impossibilité de placer dans mon discours toutes les choses que je voulais faire connaître, d'en parler sans déplaire et sans irriter l'envie; au lieu que si je me supposais engagé dans un procès et menacé d'un danger, je pourrais montrer que mon adversaire est un sycophante, un homme qui cherche à me susciter des difficultés, et qui renouvelle contre moi les calomnies dont il s'est servi dans le plaidoyer de la permutation. Enfin, il me semblait que, si je donnais à mes paroles la forme d'une apologie, je pourrais développer toutes les vérités qu'il m'importait de faire entendre. (9) 5. Telles sont les pensées qui m'occupaient lorsque j'écrivis ce discours, non dans la vigueur delà jeunesse, mais déjà parvenu à l'âge de quatre-vingt-deux ans. Il faut donc m'accorder quelque indulgence, s'il ne paraît pas avoir toute l'énergie de ceux que j'ai publiés dans d'autres temps. Il n'était, d'ailleurs, ni simple ni facile à composer; mais il exigeait beaucoup de travail et de soin.





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Dernière mise à jour : 2/10/2008