HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Isocrate, Sur la paix (texte complet)

Paragraphes 130-139

  Paragraphes 130-139

[130] τοὺς δ' ἀπὸ τῶν δικαστηρίων ζῶντας καὶ τῶν ἐκκλησιῶν καὶ τῶν ἐντεῦθεν λημμάτων ὑφ' αὑτοῖς διὰ τὴν ἔνδειαν ἠναγκασμένους εἶναι, καὶ πολλὴν χάριν ἔχοντας ταῖς εἰσαγγελίαις καὶ ταῖς γραφαῖς καὶ ταῖς ἄλλαις συκοφαντίαις ταῖς δι' αὑτῶν γιγνομέναις. (131) Ἐν οὖν ταῖς ἀπορίαις, ἐν αἷς αὐτοὶ δυναστεύουσιν, ἐν ταύταις ἥδιστ' ἂν ἴδοιεν ἅπαντας ὄντας τοὺς πολίτας. Τεκμήριον δὲ μέγιστον· οὐ γὰρ τοῦτο σκοποῦσιν, ἐξ οὗ τρόπου τοῖς δεομένοις βίον ἐκποριοῦσιν, ἀλλ' ὅπως τοὺς ἔχειν τι δοκοῦντας τοῖς ἀπόροις ἐξισώσουσιν. (132) Τίς οὖν ἀπαλλαγὴ γένοιτ' ἂν τῶν κακῶν τῶν παρόντων; Διείλεγμαι μὲν τὰ πλεῖστα περὶ αὐτῶν τούτων, οὐκ ἐφεξῆς, ἀλλ' ὡς ἕκαστον τῷ καιρῷ συνέπιπτεν· μᾶλλον δ' ἂν ὑμῖν ἐγγένοιτο μνημονεύειν, εἰ συναγαγὼν τὰ μάλιστα κατεπείγοντα πάλιν ἐπανελθεῖν αὐτὰ πειραθείην. (133) Ἔστι δ' ἐξ ὧν ἂν ἐπανορθώσαιμεν τὰ τῆς πόλεως καὶ βελτίω ποιήσαιμεν, πρῶτον μὲν ἢν συμβούλους ποιώμεθα τοιούτους περὶ τῶν κοινῶν, οἵους περ ἂν περὶ τῶν ἰδίων ἡμῖν εἶναι βουληθεῖμεν, καὶ παυσώμεθα δημοτικοὺς μὲν εἶναι νομίζοντες τοὺς συκοφάντας, ὀλιγαρχικοὺς δὲ τοὺς καλοὺς κἀγαθοὺς τῶν ἀνδρῶν, γνόντες ὅτι φύσει μὲν οὐδεὶς οὐδέτερον τούτων ἐστίν, ἐν δ' ἂν ἕκαστοι τιμῶνται, ταύτην βούλονται καθεστάναι τὴν πολιτείαν· (134) δεύτερον δ' ἢν ἐθελήσωμεν χρῆσθαι τοῖς συμμάχοις ὁμοίως ὥσπερ τοῖς φίλοις, καὶ μὴ λόγῳ μὲν αὐτονόμους ἀφιῶμεν, ἔργῳ δὲ τοῖς στρατηγοῖς αὐτοὺς τι ἂν βούλωνται ποιεῖν ἐκδιδῶμεν, μηδὲ δεσποτικῶς ἀλλὰ συμμαχικῶς αὐτῶν ἐπιστατῶμεν, ἐκεῖνο καταμαθόντες, ὅτι μιᾶς μὲν ἑκάστης τῶν πόλεων κρείττους ἐσμέν, (135) ἁπασῶν δ' ἥττους· τρίτον ἢν μηδὲν περὶ πλείονος ἡγῆσθε, μετά γε τὴν περὶ τοὺς θεοὺς εὐσέβειαν, τοῦ παρὰ τοῖς Ἕλλησιν εὐδοκιμεῖν· τοῖς γὰρ οὕτω διακειμένοις ἑκόντες καὶ τὰς δυναστείας καὶ τὰς ἡγεμονίας διδόασιν. (136) Ἢν οὖν ἐμμείνητε τοῖς εἰρημένοις, καὶ πρὸς τούτοις ὑμᾶς αὐτοὺς παράσχητε πολεμικοὺς μὲν ὄντας ταῖς μελέταις καὶ ταῖς παρασκευαῖς, εἰρηνικοὺς δὲ τῷ μηδὲν παρὰ τὸ δίκαιον πράττειν, οὐ μόνον εὐδαίμονα ποιήσετε ταύτην τὴν πόλιν, ἀλλὰ καὶ τοὺς Ἕλληνας ἅπαντας. (137) Οὐδὲ γὰρ ἄλλη τῶν πόλεων οὐδεμία τολμήσει περὶ αὐτοὺς ἐξαμαρτάνειν, ἀλλ' ὀκνήσουσι καὶ πολλὴν ἡσυχίαν ἄξουσιν, ὅταν ἴδωσιν ἐφεδρεύουσαν τὴν δύναμιν τὴν ἡμετέραν καὶ παρεσκευασμένην τοῖς ἀδικουμένοις βοηθεῖν. Οὐ μὴν ἀλλ' ὁπότερον ἂν ποιήσωσι, τό γ' ἡμέτερον καλῶς ἕξει καὶ συμφερόντως. (138) Ἤν τε γὰρ δόξῃ τῶν πόλεων ταῖς προεχούσαις ἀπέχεσθαι τῶν ἀδικημάτων, ἡμεῖς τούτων τῶν ἀγαθῶν τὴν αἰτίαν ἕξομεν· ἤν τ' ἐπιχειρῶσιν ἀδικεῖν, ἐφ' ἡμᾶς ἅπαντες οἱ δεδιότες καὶ κακῶς πάσχοντες καταφεύξονται, πολλὰς ἱκετείας καὶ δεήσεις ποιούμενοι, καὶ διδόντες οὐ μόνον τὴν ἡγεμονίαν ἀλλὰ καὶ σφᾶς αὐτούς. (139) Ὥστ' οὐκ ἀπορήσομεν μεθ' ὧν κωλύσομεν τοὺς ἐξαμαρτάνοντας, ἀλλὰ πολλοὺς ἕξομεν τοὺς ἑτοίμως καὶ προθύμως συναγωνιζομένους ἡμῖν. Ποία γὰρ πόλις τίς ἀνθρώπων οὐκ ἐπιθυμήσει μετασχεῖν τῆς φιλίας καὶ τῆς συμμαχίας τῆς ἡμετέρας, ὅταν ὁρῶσι τοὺς αὐτούς, ἀμφότερα, καὶ δικαιοτάτους ὄντας καὶ μεγίστην δύναμιν κεκτημένους, καὶ τοὺς μὲν ἄλλους σώζειν καὶ βουλομένους καὶ δυναμένους, αὐτοὺς δὲ μηδεμιᾶς βοηθείας δεομένους; [130] tandis que ceux qui vivent des tribunaux, des assemblées et des profits qui s'y rattachent, sont forcés par la misère d'être dans leur dépendance, et d'éprouver de la gratitude pour les avantages qu'ils retirent des dénonciations, des accusations, des calomnies de toute nature, dont ces hommes sont les instigateurs. (131) Aussi verraient-ils avec plaisir tous les citoyens plongés dans une détresse qui fait leur force. En voici la preuve: loin de chercher de quelle manière ils procureront aux pauvres les moyens de vivre, ils cherchent, au contraire, comment ils parviendront a rabaisser ceux qui possèdent quelque chose au niveau de ceux qui ne possèdent rien. (132) 42. Quels seront les moyens de remédier aux maux que nous souffrons? J'ai parlé de la plupart d'entre eux, non dans un ordre suivi, mais à mesure qu'il s'est présenté pour chacun d'eux une occasion favorable ; vous les garderez mieux dans votre mémoire, si, réunissant les plus importants, j'essaye de les replacer sous vos yeux. (133) 43. Le premier moyen de relever notre patrie et de rendre sa position meilleure est de choisir pour guides, dans les affaires publiques, des hommes semblables à ceux que nous voudrions avoir pour conseillers dans nos affaires privées ; et de ne plus regarder les sycophantes comme les amis du peuple, les hommes loyaux et intègres comme les partisans de l'oligarchie, sachant bien que personne n'est par nature ami de l'oligarchie ou du pouvoir populaire, mais que chacun veut établir la forme de gouvernement qui lui offre le plus de chances pour parvenir aux honneurs. (134) 44. Le second moyen est d'agir avec nos alliés comme avec des amis ; de ne pas leur donner la liberté seulement en paroles, les livrant en réalité à la merci de nos généraux, et de nous placer à leur tête, non comme des maîtres, mais comme des alliés véritables, convaincus que, si nous sommes plus forts que chaque ville prise à part, nous sommes plus faibles (135) que toutes les villes réunies. 45. Le troisième moyen est, après la piété envers les dieux, de ne rien estimer plus qu'une bonne renommée parmi les Grecs; car, de leur propre mouvement, ils remettent la suprématie et se remettent eux-mêmes entre les mains de ceux qui sont animés de ces nobles sentiments. (136) 46. Si donc vous vous attachez, aux principes que j'ai développés, et si, de plus, vous vous montrez belliqueux, par les exercices et l'appareil militaire; pacifiques, par le soin que vous mettrez à ne rien entreprendre contre la justice, vous ferez non seulement le bonheur de votre patrie, mais celui de tous les Grecs. (137) Aucune ville n'osera essayer de leur nuire; toutes seront retenues par la crainte, toutes resteront dans une paix profonde, lorsqu'elles verront notre puissance veiller sans cesse sur le salut commun, et se tenir toujours prête à secourir les opprimés. Quelle que soit d'ailleurs la conduite que ces villes adopteront, la nôtre sera toujours aussi noble qu'avantageuse ; (138) car si les États prépondérants s'abstiennent de toute injustice, c'est à nous qu'on attribuera la cause de ce bienfait ; et, s'ils font des entreprises injustes, tous ceux qui éprouveront de leur part des craintes ou des injures se réfugieront vers nous, et nous adresseront des supplications et des prières, remettant entre nos mains, non seulement le commandement, mais leurs propres destinées ; (139) de sorte que, loin de manquer d'auxiliaires pour réprimer les tentatives criminelles, nous aurons de nombreux alliés disposés à s'unir à nous et à nous seconder avec zèle. Quelle ville, quel homme pourrait ne pas désirer d'avoir part à notre amitié et à notre alliance, lorsqu'on verra que nous sommes les plus justes des mortels et les plus puissants à la fois ; et qu'unissant à la volonté le pouvoir de sauver les autres, nous n'avons besoin du secours de personne ?


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Dernière mise à jour : 26/09/2008