| [0] Περὶ εἰρήνης.
(1) Ἅπαντες μὲν εἰώθασιν οἱ παριόντες ἐνθάδε ταῦτα μέγιστα φάσκειν εἶναι καὶ μάλιστα 
σπουδῆς ἄξια τῇ πόλει, περὶ ὧν ἂν αὐτοὶ μέλλωσι συμβουλεύσειν· οὐ μὴν ἀλλ' εἰ καὶ 
περὶ ἄλλων τινῶν πραγμάτων ἥρμοσε τοιαῦτα προειπεῖν, δοκεῖ μοι πρέπειν καὶ περὶ 
τῶν νῦν παρόντων ἐντεῦθεν ποιήσασθαι τὴν ἀρχήν. (2) Ἥκομεν γὰρ ἐκκλησιάσοντες 
περὶ πολέμου καὶ εἰρήνης, ἃ μεγίστην ἔχει δύναμιν ἐν τῷ βίῳ τῷ τῶν ἀνθρώπων, καὶ 
περὶ ὧν ἀνάγκη τοὺς ὀρθῶς βουλευομένους ἄμεινον τῶν ἄλλων πράττειν. Τὸ μὲν οὖν 
μέγεθος, ὑπὲρ ὧν συνεληλύθαμεν, τηλικοῦτόν ἐστιν. 
(3) Ὁρῶ δ' ὑμᾶς οὐκ ἐξ ἴσου τῶν λεγόντων τὴν ἀκρόασιν ποιουμένους, ἀλλὰ τοῖς μὲν 
προσέχοντας τὸν νοῦν, τῶν δ' οὐδὲ τὴν φωνὴν ἀνεχομένους. Καὶ θαυμαστὸν οὐδὲν 
ποιεῖτε· καὶ γὰρ τὸν ἄλλον χρόνον εἰώθατε πάντας τοὺς ἄλλους ἐκβάλλειν, πλὴν τοὺς 
συναγορεύοντας ταῖς ὑμετέραις ἐπιθυμίαις. (4) Ὃ καὶ δικαίως ἄν τις ὑμῖν ἐπιτιμήσειεν, 
ὅτι συνειδότες. Πολλοὺς καὶ μεγάλους οἴκους ὑπὸ τῶν κολακευόντων ἀναστάτους 
γεγενημένους, καὶ μισοῦντες ἐπὶ τῶν ἰδίων τοὺς ταύτην ἔχοντας τὴν τέχνην, ἐπὶ τῶν 
κοινῶν οὐχ ὁμοίως διάκεισθε πρὸς αὐτούς, ἀλλὰ κατηγοροῦντες τῶν προσιεμένων καὶ 
χαιρόντων τοῖς τοιούτοις αὐτοὶ φαίνεσθε μᾶλλον τούτοις πιστεύοντες ἢ τοῖς ἄλλοις 
πολίταις. (5) Καὶ γάρ τοι πεποιήκατε τοὺς ῥήτορας μελετᾶν καὶ φιλοσοφεῖν οὐ τὰ 
μέλλοντα τῇ πόλει συνοίσειν, ἀλλ' ὅπως ἀρέσκοντας ὑμῖν λόγους ἐροῦσιν. Ἐφ' οὓς καὶ 
νῦν τὸ πλῆθος αὐτῶν ἐρρύηκεν. Πᾶσι γὰρ ἦν φανερὸν ὅτι μᾶλλον ἡσθήσεσθε τοῖς 
παρακαλοῦσιν ὑμᾶς ἐπὶ τὸν πόλεμον ἢ τοῖς περὶ τῆς εἰρήνης συμβουλεύουσιν. (6) Οἱ 
μὲν γὰρ προσδοκίαν ἐμποιοῦσιν ὡς καὶ τὰς κτήσεις τὰς ἐν ταῖς πόλεσι κομιούμεθα, καὶ 
τὴν δύναμιν ἀναληψόμεθα πάλιν, ἣν πρότερον ἐτυγχάνομεν ἔχοντες· οἱ δ' οὐδὲν 
τοιοῦτον ὑποτείνουσιν, ἀλλ' ὡς ἡσυχίαν ἔχειν δεῖ καὶ μὴ μεγάλων ἐπιθυμεῖν παρὰ τὸ 
δίκαιον, ἀλλὰ στέργειν τοῖς παροῦσιν, ὃ χαλεπώτατον πάντων τοῖς πλείστοις τῶν 
ἀνθρώπων ἐστίν. (7) Οὕτω γὰρ ἐξηρτήμεθα τῶν ἐλπίδων καὶ πρὸς τὰς δοκούσας εἶναι 
πλεονεξίας ἀπλήστως ἔχομεν, ὥστ' οὐδ' οἱ κεκτημένοι τοὺς μεγίστους πλούτους μένειν 
ἐπὶ τούτοις ἐθέλουσιν, ἀλλ' ἀεὶ τοῦ πλέονος ὀρεγόμενοι περὶ τῶν ὑπαρχόντων 
κινδυνεύουσιν. Ὅπερ ἄξιόν ἐστι δεδιέναι, μὴ καὶ νῦν ἡμεῖς ἔνοχοι γενώμεθα ταύταις ταῖς 
ἀνοίαις· (8) λίαν γάρ τινές μοι δοκοῦσιν ὡρμῆσθαι πρὸς τὸν πόλεμον, ὥσπερ οὐ τῶν 
τυχόντων συμβεβουλευκότων, ἀλλὰ τῶν θεῶν ἀκηκοότες ὅτι κατορθώσομεν ἅπαντα καὶ 
ῥᾳδίως ἐπικρατήσομεν τῶν ἐχθρῶν. Χρὴ δὲ τοὺς νοῦν ἔχοντας περὶ μὲν ὧν ἴσασι μὴ 
βουλεύεσθαι περίεργον γάῤ ἀλλὰ πράττειν ὡς ἐγνώκασι, περὶ ὧν δ' ἂν βουλεύωνται, 
μὴ νομίζειν εἰδέναι τὸ συμβησόμενον, ἀλλ' ὡς δόξῃ μὲν χρωμένους, ὅ τι ἂν τύχῃ δὲ 
γενησόμενον ἀγνοοῦντας, οὕτω διανοεῖσθαι περὶ αὐτῶν. 
(9) Ὧν ὑμεῖς οὐδέτερον τυγχάνετε ποιοῦντες, ἀλλ' ὡς οἷόν τε ταραχωδέστατα 
διάκεισθε. Συνεληλύθατε μὲν γὰρ ὡς δέον ὑμᾶς ἐξ ἁπάντων τῶν ῥηθέντων ἐκλέξασθαι 
τὸ βέλτιστον, ὥσπερ δ' ἤδη σαφῶς εἰδότες ὃ πρακτέον ἐστίν, οὐκ ἐθέλετ' ἀκούειν πλὴν 
τῶν πρὸς ἡδονὴν δημηγορούντων. 
 | [0] DISCOURS SUR LA PAIX. 
1. Tous les orateurs qui se présentent à cette tribune ont pour usage d'annoncer 
que les affaires sur lesquelles ils vont offrir des conseils sont les plus importantes et 
les plus dignes de fixer l'attention du pays; si jamais un tel exorde a pu être 
convenablement placé, il me semble que c'est lorsqu'il s'agit des grands intérêts qui 
nous sont soumis aujourd'hui. (2) Nous sommes rassemblés pour délibérer sur la 
guerre et sur la paix; or la paix et la guerre exercent la plus grande influence sur la 
destinée des hommes, et ceux qui prennent  sur ces deux sujets des résolutions 
sagement calculées obtiennent nécessairement des avantages auxquels les autres ne 
peuvent atteindre. Telle est la grandeur de l'objet qui nous réunit en ce moment.
(3) 2. Je sais que vous n'écoutez point avec une égale impartialité ceux qui 
portent la parole devant vous ; qu'aux  uns vous accordez une attention bienveillante, 
tandis que nous ne supportez pas même la voix des autres. Nous ne faites en cela 
rien qui doive étonner, puisque autrefois vous aviez pour habitude de chasser tous les 
orateurs qui ne parlaient pas dans le sens de vos désirs.  (4) Mais il n'en est pas moins 
vrai que vous méritez de justes reproches parce que  sachant que des familles 
puissantes ont souvent péri victimes de la flatterie, et repoussant, lorsqu'il est question 
d'intérêts privés, ceux qui exercent une si funeste influence, vous n'êtes pas à leur 
égard dans les mêmes dispositions lorsqu'il s'agit des intérêts publics : d'une part, 
vous blâmez ceux qui recherchent de tels hommes et qui se plaisent dans leur intimité; 
et de l'autre, vous accordez à ces mêmes hommes plus de confiance qu'à tous les 
autres citoyens. (5) C'est donc vous que l'on doit accuser, si les orateurs, au lieu de 
penser et de réfléchir à ce qui peut être utile à la république, ne sont occupés qu'a 
préparer des discours qui vous plaisent, et si maintenant ils se portent en foule vers 
les compositions de cette nature. Il est d'ailleurs évident que vous prenez plus de 
plaisir à écouter ceux qui vous exhortent à la guerre que ceux qui vous donnent des 
conseils de paix, (6) parce que les premiers vous font entrevoir l'espérance de 
recouvrer celles de nos possessions que retiennent les autres États, et de reprendre la 
puissance que nous avions autrefois; tandis que, loin de vous rien proposer de 
semblable, les seconds vous disent qu'il faut rester en repos, ne pas même souhaiter 
les plus grands avantages, lorsqu'ils sont en opposition avec la justice, et nous 
contenter de notre fortune présente, ce qui pour la plupart des hommes est la chose la 
plus difficile de toutes. (7) Nous avons un tel besoin d'espérance, nous sommes si 
avides de ce qui nous paraît un accroissement de fortune, que ceux mêmes qui 
jouissent des plus grandes richesses ne veulent pas se tenir pour satisfaits, et que 
dominés sans cesse par le désir d'acquérir, ils s'exposent au hasard de perdre ce 
qu'ils possèdent.  Ce qui est surtout à craindre, c'est que nous nous laissions entraîner 
dans de pareilles erreurs ; (8) car il existe aujourd'hui parmi nous des hommes qui 
semblent se précipiter vers la guerre, non comme s'ils eussent reçu le conseil 
d'hommes sans importance, mais comme si les dieux leur avaient promis que, partout 
le succès couronnant nos efforts, il nous serait facile de triompher de nos ennemis. 
Les hommes sages ne doivent pas délibérer sur les affaires dont ils ont une 
connaissance complète; car c'est un soin superflu; ils doivent exécuter les résolutions 
qu'ils ont prises, et quant aux affaires sur lesquelles ils délibèrent, ils ne doivent pas se 
persuader qu'il leur appartient de connaître l'avenir, mais ils doivent procéder par 
conjectures, et s'en remettre pour l'événement à la décision de la fortune. 
(9) 3. Or vous ne faites ni l'un ni l'autre, et votre esprit s'égare au milieu de la plus 
grande confusion. Tous vous êtes assemblés pour choisir, entre toutes les opinions, la 
plus utile au pays ; et, comme si vous saviez déjà d'une manière certaine le parti qu'il 
convient de prendre, vous ne voulez écouter que ceux qui parlent pour vous être 
agréables. 
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