HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ISÉE, Plaidoyer pour la succession de Cleonyme

Paragraphes 40-51

  Paragraphes 40-51

[40] Εἰ δ' οὐσία κατελείφθη, δίκαιον ἡγήσεσθ' εἶναι ταύτης ἑτέρους ἡμῶν μᾶλλον κληρονομεῖν; Οὐκ ἄρα δίκαια οὐδ' ὑμῖν αὐτοῖς συμφέροντα οὐδὲ τοῖς νόμοις ὁμολογούμενα ψηφιεῖσθε, εἰ τῶν μὲν συμφορῶν τοὺς ἐγγυτάτω γένει κοινωνεῖν ἀναγκάσετε, χρημάτων δὲ καταλειφθέντων πάντας ἀνθρώπους κυριωτέρους τούτους ποιήσετε. [40] Mais si maintenant il a laissé des biens, considérerez-vous juste que d'autres en héritent plutôt que nous ? Votre verdict, alors, ne serait juste ni dans votre propre intérêt ni pour l'harmonie de la loi, si vous forciez les plus proches parents à partager les malheurs de leurs parents, mais, quand il reste de l'argent, vous le donniez à n'importe qui plutôt qu'à ceux qui ont droit à l'héritage.
[41] Χρὴ δέ, ἄνδρες, καὶ διὰ τὴν συγγένειαν καὶ διὰ τὴν τοῦ πράγματος ἀλήθειαν, ὅπερ ποιεῖτε, τοῖς κατὰ γένος ψηφίζεσθαι μᾶλλον τοῖς κατὰ διαθήκην ἀμφισβητοῦσι. Τὴν μὲν γὰρ τοῦ γένους οἰκειότητα πάντες ἐπιστάμενοι τυγχάνετε, καὶ οὐχ οἷόν τε τοῦτ' ἔστι πρὸς ὑμᾶς ψεύσασθαι· διαθήκας δ' ἤδη πολλοὶ ψευδεῖς ἀπέφηναν, καὶ οἱ μὲν τὸ παράπαν οὐ γενομένας, ἐνίων δ' οὐκ ὀρθῶς βεβουλευμένων. [41] Il faut, juges, que, selon votre habitude, vous rendiez votre verdict, en vous basant sur les raisons d'affinité et sur la véracité des faits, en faveur de ceux qui réclament par droit de parenté plutôt qu'en faveur de ceux qui se réclament d'un testament. Tous connaissent les liens : ce qu'est une famille, et il est impossible de vous tromper sur ce point ; au contraire, on a produit souvent de fausses dernières volontés - parfois des contrefaçons, parfois conçues sans aucun sens.
[42] Καὶ νῦν ὑμεῖς τὴν μὲν συγγένειαν καὶ τὴν οἰκειότητα τὴν ἡμετέραν, οἷς ἡμεῖς ἀγωνιζόμεθα, ἅπαντες ἐπίστασθε· τὰς δὲ διαθήκας, αἷς οὗτοι πιστεύοντες ἡμᾶς συκοφαντοῦσιν, οὐδεὶς ὑμῶν οἶδε κυρίας γενομένας. Ἔπειτα τὴν μὲν ἡμετέραν συγγένειαν εὑρήσετε καὶ παρ' αὐτῶν τῶν ἀντιδίκων ὁμολογουμένην, τὰς δὲ διαθήκας ὑφ' ἡμῶν ἀμφισβητουμένας· οὗτοι γὰρ τὸ ἀνελεῖν αὐτὰς ἐκείνου βουλομένου διεκώλυσαν. [42] Dans le cas présent, vous voyez tous que c'est notre parenté et nos relations avec le défunt, qui sont la base de notre réclamation ; mais aucun de vous n'a aucune idée de la validité du testament, sur lequel nos adversaires s'appuient pour s'attaquer à nous. De plus, vous constaterez que notre parenté avec le défunt est admise même par nos adversaires, alors que le testament est contestée par nous, parce que ils ont empêché le défunt de l'annuler quand il souhaitait le faire.
[43] Ὥσθ' ὑμῖν, ἄνδρες, πολὺ κάλλιόν ἐστι ψηφίσασθαι κατὰ τὸ γένος τὸ παρ' ἀμφοτέρων ἡμῶν ὁμολογούμενον μᾶλλον κατὰ τὰς διαθήκας τὰς οὐ δικαίως γεγενημένας. Πρὸς δὲ τούτοις ἐνθυμήθητε ὅτι αὐτὰς ἔλυσε μὲν Κλεώνυμος εὖ φρονῶν, διέθετο δὲ ὀργισθεὶς καὶ οὐκ ὀρθῶς βουλευόμενος· ὥστε πάντων ἂν εἴη δεινότατον, εἰ κυριωτέραν αὐτοῦ τὴν ὀργὴν τὴν διάνοιαν ποιήσετε. [43] Ainsi, juges, il vaut bien mieux que vous rendiez votre verdict sur base de notre parenté, qui est admise par les deux parties, plutôt que sur base d'un testament qui n'a pas été correctement rédigé. Et si Cléonyme a fait son testament dans un mauvais moment sous l'emprise de la passion et qu'il l'a annulé quand il fut revenu à la raison, il serait donc extraordinaire de prendre plus au sérieux une passion momentanée qu'une décision raisonnée.
[44] Οἶμαι δ' ὑμᾶς καὶ λαμβάνειν παρὰ τούτων ἀξιοῦν καὶ μὴ τυγχάνοντας ἀγανακτεῖν, οἷς ἂν ὑπάρχῃ καὶ παρ' ὑμῶν τῶν αὐτῶν τυχεῖν. Εἰ τοίνυν συνέβη Κλεωνύμῳ μὲν ζῆν, ἐξερημωθῆναι δὲ τὸν ἡμέτερον οἶκον τὸν τούτων, σκέψασθε ποτέρων ἐκεῖνος ἐγίγνετο κληρονόμος· δίκαιον γάρ ἐστι τούτους ἔχειν τὰ ἐκείνου, παρ' ὧν ὠφείλετο καὶ λαβεῖν αὐτῷ. [44] Je pense que vous considérez vous-même comme votre droit d'hériter - et vous considéreriez le contraire comme une injustice - de ceux qui ont le droit d'hériter de vous. Si donc Cléonyme était vivant et que notre famille ou celle de nos adversaires disparaissait, considèrez de qui Cléonyme aurait hérité ; il est donc juste que ses biens reviennent à ceux dont les biens auraient dû lui revenir.
[45] Εἰ μὲν τοίνυν Φερένικος τῶν ἀδελφῶν τις ἐτελεύτησεν, οἱ παῖδες οἱ τούτων, οὐκ ἐκεῖνος ἐγίγνετο κύριος τῶν καταλειφθέντων· ἡμῶν δὲ τοιαύτῃ τύχῃ χρησαμένων Κλεώνυμος ἁπάντων ἐγίγνετο κληρονόμος. Οὔτε γὰρ παῖδες ἡμῖν ἦσαν οὔτ' ἄλλοι συγγενεῖς, ἀλλ' ἐκεῖνος καὶ γένει προσήκων ἐγγυτάτω καὶ τῇ χρείᾳ πάντων ἦν οἰκειότατος· [45] Si Phérénice ou un de ses frères étaient mort, leurs enfants, et non Cléonyme, auraient eu le droit de devenir propriétaires de leurs biens. Si, d'autre part, un tel malheur nous était arrivé, Cléonyme devenait héritier de tout ; nous n'avions pas d'enfants ni d'autres parents, car il était le plus proche parent et il avait le plus de liens d'affection ;
[46] ὥστε διὰ ταῦτα καὶ οἱ νόμοι δεδώκασιν αὐτῷ, καὶ ἡμεῖς οὐδέν' ἄλλον ἠξιώσαμεν ταύτης τῆς δωρεᾶς. Οὐ γὰρ δήπου ζῶντες μὲν οὕτως ἂν ἐνεχειρίσαμεν αὐτῷ τὴν οὐσίαν, ὥστε περὶ τῶν ἡμετέρων κυριωτέραν εἶναι τὴν ἐκείνου διάνοιαν τῆς ἡμετέρας αὐτῶν, ἀποθνῄσκοντες δὲ ἄλλους κληρονόμους ἐβουλήθημεν αὐτῶν μᾶλλον τὸν πάντων οἰκειότατον. [46] C'est pour ces raisons que les lois lui attribuaient le droit à l'héritage, et nous n'aurions jamais pensé donner ce legs à un autre. Nous n'aurions jamais, j'imagine, tant que nous vivions, laissé notre propriété dans ses mains de telle façon qu'il ait eu plus de pouvoir que nous sur nos biens, pour, en mourant, souhaiter d'autres hériters que notre meilleur ami.
[47] Ὥσθ' ἡμᾶς μὲν ἐν ἀμφοτέροις, ἄνδρες, καὶ ἐν τῷ δοῦναι καὶ ἐν τῷ λαβεῖν οἰκείους ὄντας εὑρήσετε, τούτους δὲ νῦν μὲν ἀναισχυντοῦντας καὶ τὴν οἰκειότητα καὶ τὴν ἀγχιστείαν λέγοντας, ὅτι λήψεσθαί τι προσδοκῶσιν· ἐν δὲ τῷ δοῦναι πολλοὺς ἂν καὶ συγγενεῖς καὶ φίλους ἐκείνου προείλοντο οἰκειοτέρους. [47] Ainsi, juges, pour donner ou pour recevoir, vous trouverez en nous des parents qualifiés, alors que mes adversaires agissent avec insolence et parlent d'intimité et d'affinité étroites, parce qu'ils comptent en profiter. S'il s'était agi de donner quelque chose, il y a beaucoup de parents et d'amis qu'ils auraient préférés plus près et plus chers que Cléonyme.
[48] Κεφάλαιον δὲ τῶν εἰρημένων, πάντας ὑμᾶς προσέχειν δεῖ τὸν νοῦν· ὅσῳ γὰρ ἂν ταῦτα λέγοντες ἀποφαίνωσι καὶ πειρῶνται πείθειν ὑμᾶς ὡς ἐκεῖνος διέθετο ταύτας τὰς διαθήκας καὶ οὐδὲ πώποτε ὕστερον αὐτῷ μετεμέλησε, καὶ νῦν ἐβούλετο ἡμᾶς μὲν μηδὲν τῶν αὑτοῦ λαβεῖν, σφίσι δ' αὐτοῖς βεβαιῶσαι τὴν δωρεάν, [48] Voici le réumé ce que j'ai dit, et je vous prie d'y prêter une attention toute particulière. Pendant que mes adversaires essayent par leurs arguments de vous persuader que ce testament représente les volontés de Cléonyme, et qu'il n'a jamais regrétté plus tard de l'avoir rédigé, mais qu'il souhaitait toujours ne rien nous donner de ses biens et leur léguer.
[49] καὶ ταῦτα πάντα λέγοντες καὶ διισχυριζόμενοι μηδέτερον ἀποφαίνωσι μήθ', ὡς ἐγγυτέρω τῷ γένει προσήκουσι μήθ' ὡς οἰκειότερον ἡμῶν πρὸς Κλεώνυμον διέκειντο, ὑμεῖς ἐνθυμεῖσθε ὅτι ἐκείνου κατηγοροῦσιν, ἀλλ' οὐχ ὡς δίκαιόν ἐστι τὸ πρᾶγμα διδάσκουσιν ὑμᾶς. [49] Pendant qu'ils énoncent et insistent sur tous ces points, jamais ils ne prouvent vraiment ni l'un ni l'autre qu'ils sont les plus proches parents de Cléonyme ou qu'ils étaient plus intimes avec lui que nous - rappelez-vous qu'ils l'accusent simplement et ne vous démontrent pas la justice de leur cause.
[50] Ὥσθ' ὑμεῖς ὅταν μὲν τοῖς τούτων λόγοις πιστεύητε, οὐ τούτους προσήκει ποιῆσαι τῶν ἐκείνου κληρονόμους, ἀλλὰ παράνοιαν Κλεωνύμου καταγιγνώσκειν, ὅταν δὲ τοῖς ἡμετέροις, ἐκεῖνόν τε νομίζειν ὀρθῶς βεβουλεῦσθαι λῦσαι τὰς διαθήκας βουλόμενον, ἡμᾶς τε μὴ συκοφαντεῖν ἀλλὰ δικαίως τούτων ἀμφισβητεῖν. [50] Si donc vous croyez ce qu'ils disent, vous ne devez pas les déclarer héritiers des biens de Cléonyme mais considérer Cléonyme comme fou. Mais si vous croyez ce que nous disons, vous devez considérer que Cléonyme a agi sainement quand il a souhaité annuler le testament, et que nous ne cherchons pas de vaines disputes mais que nous ne faisons qu'une juste réclamation.
[51] Ἔπειτα, ἄνδρες, ἐνθυμεῖσθε ὅτι οὐχ οἷόν τε ὑμῖν ἐστι κατὰ τοὺς τούτων λόγους γνῶναι περὶ αὐτῶν. Πάντων γὰρ ἂν εἴη δεινότατον, εἰ τῶν ἀντιδίκων γιγνωσκόντων ἡμᾶς δίκαιον εἶναι τὸ μέρος αὐτῶν λαβεῖν, ὑμεῖς ἅπαντ' αὐτοὺς ἔχειν ψηφιεῖσθε, καὶ τούτους μὲν ἡγήσεσθε χρῆναι πλείω λαβεῖν ὧν αὐτοὶ σφᾶς αὐτοὺς ἠξίωσαν, ἡμᾶς δὲ μηδὲ τούτων ἀξιώσετε ὧν οἱ ἀντίδικοι συγχωροῦσιν ἡμῖν. [51] Pour terminer, juges, rappelez-vous qu'il est impossible que vous portiez un verdict sur la base de leurs arguments ; il serait extraordinaire que quand nos adversaires disent que nous avons droit en justice à une partie de l'héritage, vous décidiez de leur en donner la totalité, et que vous prétendiez qu'ils doivent recevoir plus que la quantité qu'ils ne demandent eux-mêmes, alors que vous ne nous attribuez pas même ce que nos adversaires nous concèdent.


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Dernière mise à jour : 5/04/2007