HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXIV

Vers 400-449

  Vers 400-449

[24,400] " φίλ᾽, ἐπεὶ νόστησας ἐελδομένοισι μάλἡμῖν
οὐδἔτὀϊομένοισι, θεοὶ δέ σἀνήγαγον αὐτοί,
οὖλέ τε καὶ μάλα χαῖρε, θεοὶ δέ τοι ὄλβια δοῖεν.
καί μοι τοῦτἀγόρευσον ἐτήτυμον, ὄφρἐῢ εἰδῶ,
ἤδη σάφα οἶδε περίφρων Πηνελόπεια
405 νοστήσαντά σε δεῦρ᾽, ἄγγελον ὀτρύνωμεν."
τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς
" γέρον, ἤδη οἶδε· τί σε χρὴ ταῦτα πένεσθαι;"
ὣς φάθ᾽, δαὖτις ἄρἕζετἐϋξέστου ἐπὶ δίφρου.
ὣς δαὔτως παῖδες Δολίου κλυτὸν ἀμφὈδυσῆα
410 δεικανόωντἐπέεσσι καὶ ἐν χείρεσσι φύοντο,
ἑξείης δἕζοντο παραὶ Δολίον, πατέρα σφόν.
ὣς οἱ μὲν περὶ δεῖπνον ἐνὶ μεγάροισι πένοντο·
Ὄσσα δἄρἄγγελος ὦκα κατὰ πτόλιν ᾤχετο πάντη,
μνηστήρων στυγερὸν θάνατον καὶ κῆρἐνέπουσα.
415 οἱ δἄρὁμῶς ἀΐοντες ἐφοίτων ἄλλοθεν ἄλλος
μυχμῷ τε στοναχῇ τε δόμων προπάροιθὈδυσῆος,
ἐκ δὲ νέκυς οἴκων φόρεον καὶ θάπτον ἕκαστοι,
τοὺς δἐξ ἀλλάων πολίων οἶκόνδε ἕκαστον
πέμπον ἄγειν ἁλιεῦσι θοῇς ἐπὶ νηυσὶ τιθέντες·
420 αὐτοὶ δεἰς ἀγορὴν κίον ἀθρόοι, ἀχνύμενοι κῆρ.
αὐτὰρ ἐπεί ἤγερθεν ὁμηγερέες τἐγένοντο,
τοῖσιν δΕὐπείθης ἀνά θἵστατο καὶ μετέειπε·
παιδὸς γάρ οἱ ἄλαστον ἐνὶ φρεσὶ πένθος ἔκειτο,
Ἀντινόου, τὸν πρῶτον ἐνήρατο δῖος Ὀδυσσεύς·
425 τοῦ γε δάκρυ χέων ἀγορήσατο καὶ μετέειπεν·
" φίλοι, μέγα ἔργον ἀνὴρ ὅδἐμήσατἈχαιούς·
τοὺς μὲν σὺν νήεσσιν ἄγων πολέας τε καὶ ἐσθλοὺς
ὤλεσε μὲν νῆας γλαφυράς, ἀπὸ δὤλεσε λαούς·
τοὺς δἐλθὼν ἔκτεινε Κεφαλλήνων ὄχἀρίστους,
430 ἀλλἄγετε, πρὶν τοῦτον ἐς Πύλον ὦκα ἱκέσθαι
καὶ ἐς Ἤλιδα δῖαν, ὅθι κρατέουσιν Ἐπειοί,
ἴομεν· καὶ ἔπειτα κατηφέες ἐσσόμεθαἰεί·
λώβη γὰρ τάδε γἐστὶ καὶ ἐσσομένοισι πυθέσθαι,
εἰ δὴ μὴ παίδων τε κασιγνήτων τε φονῆας
435 τισόμεθ᾽. οὐκ ἂν ἐμοί γε μετὰ φρεσὶν ἡδὺ γένοιτο
ζωέμεν, ἀλλὰ τάχιστα θανὼν φθιμένοισι μετείην.
ἀλλἴομεν, μὴ φθέωσι περαιωθέντες ἐκεῖνοι."
ὣς φάτο δάκρυ χέων, οἶκτος δἕλε πάντας Ἀχαιούς.
ἀγχίμολον δέ σφἦλθε Μέδων καὶ θεῖος ἀοιδὸς
440 ἐκ μεγάρων Ὀδυσῆος, ἐπεί σφεας ὕπνος ἀνῆκεν,
ἔσταν δἐν μέσσοισι· τάφος δἕλεν ἄνδρα ἕκαστον.
τοῖσι δὲ καὶ μετέειπε Μέδων πεπνυμένα εἰδώς·
"κέκλυτε δὴ νῦν μευ, Ἰθακήσιοι· οὐ γὰρ Ὀδυσσεὺς
ἀθανάτων ἀέκητι θεῶν τάδἐμήσατο ἔργα·
445 αὐτὸς ἐγὼν εἶδον θεὸν ἄμβροτον, ὅς Ὀδυσῆϊ
ἐγγύθεν ἑστήκει καὶ Μέντορι πάντα ἐῴκει.
ἀθάνατος δὲ θεὸς τοτὲ μὲν προπάροιθὈδυσῆος
φαίνετο θαρσύνων, τοτὲ δὲ μνηστῆρας ὀρίνων
θῦνε κατὰ μέγαρον· τοὶ δἀγχιστῖνοι ἔπιπτον."
[24,400] «Ami, puisque tu nous es revenu, quand nous le
désirions vivement sans l'espérer, puisque les dieux eux-mêmes
t'ont ramené, porte-toi bien, aie grande joie et puissent
les dieux te combler de leurs biens ! Mais dis-moi exactement
une chose que je voudrais savoir. La prudente Pénélope est-elle
déjà instruite de ton retour, ou devons-nous lui envoyer la nouvelle? »
Ulysse l'avisé lui répondit : « Elle le sait, vieillard; ne
t'inquiète pas davantage de cela. »
Il dit; Dolios s'assit sur un siège poli. Comme lui, les
enfants de Dolios entourant le glorieux Ulysse lui
souhaitaient la bienvenue, lui prenaient les mains; puis
les uns à côté des autres, ils s'assirent auprès de leur père Dolios.
Tandis qu'ils faisaient ce repas dans la grand'salle,
la Renommée, messagère rapide, s'en allait partout dans
la ville, racontant la mort des prétendants et leur affreux
destin. Les citoyens à cette nouvelle accouraient de toutes
parts, criant et gémissant devant la demeure d'Ulysse :
ils emportaient les cadavres et les ensevelissaient avec
zèle : les morts des autres villes furent placés sur des
vaisseaux rapides et des pêcheurs furent chargés de
ramener chacun d'eux dans son pays. Puis les Ithaciens
se rendirent en foule au lieu de l'assemblée, le coeur
affligé. Quand ils y furent réunis en grand nombre,
Eupithès se leva pour parler : car il avait dans l'âme un
deuil infini : son fils Antinoos était le premier que le divin
Ulysse avait frappé à mort. Pleurant sur lui, il harangua
le peuple en ces termes :
« Amis, ils sont terribles les coups que cet homme a
portés aux Achéens. Que de braves il emmena sur ses
vaisseaux! par lui les vaisseaux ont péri, les hommes
ont péri. Il est revenu et en a tué d'autres, la fleur de la
noblesse céphallénienne. Mais, allons, sans attendre qu'il
se sauve à la hâte à Pylos ou dans la divine Élide, royaume
des Épéens, marchons, si nous ne voulons pas être déshonorés
à jamais : car, nous nous couvrons d'une honte que
la postérité même n'oubliera pas, si les meurtriers de nos
fils, de nos frères demeurent impunis. Pour moi je ne trouverais
plus aucun charme à la vie : puissé-je plutôt mourir
sans retard, être du nombre de ceux qui ne sont plus!
Marchons, ne leur laissons pas le temps de s'enfuir par
mer ! » Il parla ainsi; les larmes qu'il versa touchèrent
de pitié tous les Achéens. Cependant s'avancèrent vers
eux Médon et le divin aède, sortant du manoir d'Ulysse,
où ils venaient de s'éveiller. Ils s'arrêtèrent au milieu
de la foule et chacun à leur vue fut frappé d'étonnement.
Le sage Médon leur dit alors :
« Écoutez-moi, habitants d'Ithaque. Ce n'est pas sans
l'agrément des dieux immortels qu'Ulysse a accompli
ces actions. J'ai vu, moi que voici, un dieu immortel
qui se tenait près d'Ulysse et ressemblait tout à fait à
Mentor. Ce dieu immortel tantôt paraissait devant
Ulysse et excitait son ardeur, tantôt, pour jeter le
trouble parmi les prétendants, se précipitait à travers la
salle : ils tombaient en foule. »


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Dernière mise à jour : 2/02/2006