HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXIV

Vers 450-499

  Vers 450-499

[24,450] ὣς φάτο, τοὺς δἄρα πάντας ὑπὸ χλωρὸν δέος ᾕρει.
τοῖσι δὲ καὶ μετέειπε γέρων ἥρως Ἁλιθέρσης
Μαστορίδης· γὰρ οἶος ὅρα πρόσσω καὶ ὀπίσσω·
σφιν ἐϋφρονέων ἀγορήσατο καὶ μετέειπε·
"κέκλυτε δὴ νῦν μευ, Ἰθακήσιοι, ὅττι κεν εἴπω·
455 ὑμετέρῃ κακότητι, φίλοι, τάδε ἔργα γένοντο·
οὐ γὰρ ἐμοὶ πείθεσθ᾽, οὐ Μέντορι ποιμένι λαῶν,
ὑμετέρους παῖδας καταπαυέμεν ἀφροσυνάων,
οἳ μέγα ἔργον ἔρεξαν ἀτασθαλίῃσι κακῇσι,
κτήματα κείροντες καὶ ἀτιμάζοντες ἄκοιτιν
460 ἀνδρὸς ἀριστῆος· τὸν δοὐκέτι φάντο νέεσθαι.
καὶ νῦν ὧδε γένοιτο. πίθεσθέ μοι ὡς ἀγορεύω·
μὴ ἴομεν, μή πού τις ἐπίσπαστον κακὸν εὕρῃ."
ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δἄρἀνήϊξαν μεγάλῳ ἀλαλητῷ
ἡμίσεων πλείους· τοὶ δἀθρόοι αὐτόθι μίμνον·
465 οὐ γὰρ σφιν ἅδε μῦθος ἐνὶ φρεσίν, ἀλλΕὐπείθει
πείθοντ᾽· αἶψα δἔπειτἐπὶ τεύχεα ἐσσεύοντο.
αὐτὰρ ἐπεί ἕσσαντο περὶ χροῒ νώροπα χαλκόν,
ἀθρόοι ἠγερέθοντο πρὸ ἄστεος εὐρυχόροιο.
τοῖσιν δΕὐπείθης ἡγήσατο νηπιέῃσι·
470 φῆ δ γε τίσεσθαι παιδὸς φόνον, οὐδἄρἔμελλεν
ἂψ ἀπονοστήσειν, ἀλλαὐτοῦ πότμον ἐφέψειν.
αὐτὰρ Ἀθηναίη Ζῆνα Κρονίωνα προσηύδα·
" πάτερ ἡμέτερε, Κρονίδη, ὕπατε κρειόντων,
εἰπέ μοι εἰρομένῃ, τί νύ τοι νόος ἔνδοθι κεύθει;
475 προτέρω πόλεμόν τε κακὸν καὶ φύλοπιν αἰνὴν
τεύξεις, φιλότητα μετἀμφοτέροισι τίθησθα;"
τὴν δἀπαμειβόμενος προσέφη νεφεληγερέτα Ζεύς·
"τέκνον ἐμόν, τί με ταῦτα διείρεαι ἠδὲ μεταλλᾷς;
οὐ γὰρ δὴ τοῦτον μὲν ἐβούλευσας νόον αὐτή,
480 ὡς τοι κείνους Ὀδυσεὺς ἀποτίσεται ἐλθών;
ἔρξον ὅπως ἐθέλεις· ἐρέω τέ τοι ὡς ἐπέοικεν.
ἐπεὶ δὴ μνηστῆρας ἐτίσατο δῖος Ὀδυσσεύς,
ὅρκια πιστὰ ταμόντες μὲν βασιλευέτω αἰεί,
ἡμεῖς δαὖ παίδων τε κασιγνήτων τε φόνοιο
485 ἔκλησιν θέωμεν· τοὶ δἀλλήλους φιλεόντων
ὡς τὸ πάρος, πλοῦτος δὲ καὶ εἰρήνη ἅλις ἔστω."
ὣς εἰπὼν ὤτρυνε πάρος μεμαυῖαν Ἀθήνην,
βῆ δὲ κατΟὐλύμποιο καρήνων ἀΐξασα.
οἱ δἐπεὶ οὖν σίτοιο μελίφρονος ἐξ ἔρον ἕντο,
490 τοῖς δἄρα μύθων ἦρχε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς·
"ἐξελθών τις ἴδοι μὴ δὴ σχεδὸν ὦσι κιόντες."
ὣς ἔφατ᾽· ἐκ δυἱὸς Δολίου κίεν, ὡς ἐκέλευεν·
στῆ δἄρἐποὐδὸν ἰών, τοὺς δὲ σχεδὸν ἔσιδε πάντας·
αἶψα δὈδυσσῆα ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
495 "οἵδε δὴ ἐγγὺς ἔασ᾽· ἀλλὁπλιζώμεθα θᾶσσον."
ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δὤρνυντο καὶ ἐν τεύχεσσι δύοντο,
τέσσαρες ἀμφὈδυσῆ᾽, ἓξ δυἱεῖς οἱ Δολίοιο·
ἐν δἄρα Λαέρτης Δολίος τἐς τεύχεἔδυνον,
καὶ πολιοί περ ἐόντες, ἀναγκαῖοι πολεμισταί.
[24,450] Il parla ainsi, et tous en l'entendant étaient verts de peur.
A son tour le vieux héros, Halithersès, fils de Mastor,
prit la parole; seul de tous, il connaissait le passé, l'avenir.
Il leur dit dans une pensée de bienveillance :
« Écoutez, habitants d'Ithaque; entendez ma voix.
C'est votre apathie, mes amis, qui est cause des maux
présents. Vous ne suiviez pas mes avis, non plus que ceux
de Mentor pasteur des peuples, quand nous vous conseillions
de mettre un terme à la folie de vos enfants qui,
en proie à une rage funeste, ont commis l'iniquité,
dévorant les biens, outrageant l'épouse d'un homme du
plus haut rang : ils pensaient qu'il ne reviendrait plus !
Maintenant, puisse ma parole être entendue; suivez le
conseil que je vous donne. Ne marchons pas contre
Ulysse; que chacun craigne d'attirer le malheur sur lui-même. »
Il dit, et plus de la moitié des citoyens se hâta de quitter
la place, en poussant de grands cris. Les autres ne bougèrent
pas : ils restèrent en rangs serrés. Car ce discours
ne répondait pas à leurs dispositions. Dociles au contraire
à la voix persuasive d'Eupithès, sans retard ils coururent
aux armes. Le corps revêtu du bronze étincelant, ils se
rassemblaient devant la ville aux vastes dimensions.
Eupithès marchait à leur tête, l'insensé; il croyait venger
le meurtre de son fils; sans revenir, il devait en ce lieu
rencontrer son destin.
Cependant Athéné dit à Zeus, fils de Cronos :
« Fils de Cronos, notre père, souverain suprême, réponds
à ma question : Quelle pensée renferme ton esprit?
Vas-tu laisser se prolonger cette guerre funeste, de terribles
combats, ou veux-tu rétablir la concorde entre les deux partis? »
En réponse, Zeus assembleur de nuages lui dit :
« Mon enfant, pourquoi m'interroger à ce sujet? Pourquoi
ces questions? N'est-ce pas toi-même qui as décidé
qu'Ulysse reviendrait à Ithaque et punirait ses ennemis?
Agis comme il te plaît; mais, connais mon avis. Puisque
le noble Ulysse s'est vengé des prétendants, que les deux
partis prêtent un serment solennel; qu'Ulysse règne
toujours. Nous, mettons dans les âmes l'oubli de fils et
de frères massacrés; que l'amitié renaisse entre les
citoyens et qu'avec la paix fleurisse la richesse ! »
Il dit, et ces paroles avivèrent encore le zèle d'Athéné;
elle partit, s'élançant des cimes de l'Olympe.
Lorsqu'Ulysse et les siens eurent apaisé le désir de la
nourriture douce au coeur de l'homme, le noble Ulysse,
modèle d'endurance, prit la parole :
« Que quelqu'un sorte et regarde; il se peut que l'ennemi
ne soit pas loin. »
Alors un fils de Dolios sortit, suivant son ordre : au
seuil il s'arrêta et les vit tous qui approchaient; aussitôt
il adressa à Ulysse ces paroles ailées :
« Les voilà : ils sont tout près; armons-nous bien vite. »
Il dit; en hâte Ulysse et ses compagnons, au nombre
de quatre, et les six fils de Dolios revêtirent leurs armes.
Laerte et Dolios s'armèrent également, soldats aux
cheveux gris, contraints par la nécessité.


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Dernière mise à jour : 2/02/2006