HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXIII

Vers 50-99

  Vers 50-99

[23,50] ἀθρόοι, αὐτὰρ δῶμα θεειοῦται περικαλλές,
πῦρ μέγα κηάμενος· σὲ δέ με προέηκε καλέσσαι.
ἀλλἕπευ, ὄφρα σφῶϊν ἐϋφροσύνης ἐπιβῆτον
ἀμφοτέρω φίλον ἦτορ, ἐπεὶ κακὰ πολλὰ πέποσθε.
νῦν δἤδη τόδε μακρὸν ἐέλδωρ ἐκτετέλεσται·
55 ἦλθε μὲν αὐτὸς ζωὸς ἐφέστιος, εὗρε δὲ καὶ σὲ
καὶ παῖδἐν μεγάροισι· κακῶς δοἵ πέρ μιν ἔρεζον
μνηστῆρες, τοὺς πάντας ἐτίσατο ἐνὶ οἴκῳ."
τὴν δαὖτε προσέειπε περίφρων Πηνελόπεια·
"μαῖα φίλη, μή πω μέγἐπεύχεο καγχαλόωσα.
60 οἶσθα γὰρ ὥς κἀσπαστὸς ἐνὶ μεγάροισι φανείη
πᾶσι, μάλιστα δἐμοί τε καὶ υἱέϊ, τὸν τεκόμεσθα·
ἀλλοὐκ ἔσθὅδε μῦθος ἐτήτυμος, ὡς ἀγορεύεις,
ἀλλά τις ἀθανάτων κτεῖνε μνηστῆρας ἀγαυούς,
ὕβριν ἀγασσάμενος θυμαλγέα καὶ κακὰ ἔργα.
65 οὔ τινα γὰρ τίεσκον ἐπιχθονίων ἀνθρώπων,
οὐ κακὸν οὐδὲ μὲν ἐσθλόν, ὅτις σφέας εἰσαφίκοιτο·
τῷ διἀτασθαλίας ἔπαθον κακόν· αὐτὰρ Ὀδυσσεὺς
ὤλεσε τηλοῦ νόστον Ἀχαιΐδος, ὤλετο δαὐτός."
τὴν δἠμείβετἔπειτα φίλη τροφὸς Εὐρύκλεια·
70 "τέκνον ἐμόν, ποῖόν σε ἔπος φύγεν ἕρκος ὀδόντων,
πόσιν ἔνδον ἐόντα παρἐσχάρῃ οὔ ποτἔφησθα
οἴκαδἐλεύσεσθαι· θυμὸς δέ τοι αἰὲν ἄπιστος.
ἀλλἄγε τοι καὶ σῆμα ἀριφραδὲς ἄλλο τι εἴπω,
οὐλήν, τήν ποτέ μιν σῦς ἤλασε λευκῷ ὀδόντι.
75 τὴν ἀπονίζουσα φρασάμην, ἔθελον δὲ σοὶ αὐτῇ
εἰπέμεν· ἀλλά με κεῖνος ἑλὼν ἐπὶ μάστακα χερσὶν
οὐκ ἔα εἰπέμεναι πολυϊδρείῃσι νόοιο.
ἀλλἕπευ· αὐτὰρ ἐγὼν ἐμέθεν περιδώσομαι αὐτῆς,
αἴ κέν σἐξαπάφω, κτεῖναί μοἰκτίστῳ ὀλέθρῳ."
80 τὴν δἠμείβετἔπειτα περίφρων Πηνελόπεια·
"μαῖα φίλη, χαλεπόν σε θεῶν αἰειγενετάων
δήνεα εἴρυσθαι, μὰλα περ πολύϊδριν ἐοῦσαν.
ἀλλἔμπης ἴομεν μετὰ παῖδἐμόν, ὄφρα ἴδωμαι
ἄνδρας μνηστῆρας τεθνηότας, ἠδὃς ἔπεφνεν."
85 ὣς φαμένη κατέβαινὑπερώϊα· πολλὰ δέ οἱ κῆρ
ὥρμαιν᾽, ἀπάνευθε φίλον πόσιν ἐξερεείνοι,
παρστᾶσα κύσειε κάρη καὶ χεῖρε λαβοῦσα.
δἐπεὶ εἰσῆλθεν καὶ ὑπέρβη λάϊνον οὐδόν,
ἕζετἔπειτὈδυσῆος ἐναντίη, ἐν πυρὸς αὐγῇ,
90 τοίχου τοῦ ἑτέρου· δἄρα πρὸς κίονα μακρὴν
ἧστο κάτω ὁρόων, ποτιδέγμενος εἴ τί μιν εἴποι
ἰφθίμη παράκοιτις, ἐπεὶ ἴδεν ὀφθαλμοῖσιν.
δἄνεω δὴν ἧστο, τάφος δέ οἱ ἦτορ ἵκανεν·
ὄψει δἄλλοτε μέν μιν ἐνωπαδίως ἐσίδεσκεν,
95 ἄλλοτε δἀγνώσασκε κακὰ χροῒ εἵματἔχοντα.
Τηλέμαχος δἐνένιπεν ἔπος τἔφατἔκ τὀνόμαξε·
"μῆτερ ἐμή, δύσμητερ, ἀπηνέα θυμὸν ἔχουσα,
τίφθοὕτω πατρὸς νοσφίζεαι, οὐδὲ παραὐτὸν
ἑζομένη μύθοισιν ἀνείρεαι οὐδὲ μεταλλᾷς;
[23,50] en foule pressée; Ulysse purifie par le soufre la salle magnifique : un grand feu est allumé et il m'a envoyée te chercher. Suis-moi donc, afin qu'une même joie unisse vos deux coeurs, après tant de souffrances ! Oui, en ce jour, il est réalisé, le voeu si longtemps caressé ! Ulysse est venu, Ulysse lui-même; il est à son foyer et dans son manoir il t'a retrouvée toi, et retrouvé son fils; et ceux qui lui ont fait tant de mal, ces prétendants, il les a tous punis dans sa maison. La prudente Pénélope lui dit alors : « Bonne mère, n'éclate pas encore en transports et en rires. Tu sais combien tous seraient heureux, s'il paraissait dans la maison, moi surtout et ce fils qui nous doit la naissance : mais le récit que tu fais n'est pas exact de tout point : c'est un des immortels qui a tué les prétendants illustres, un dieu que révoltaient leur insolence, cruelle au coeur, et leurs actes indignes. Car ils n'avaient égard pour nul entre les hommes qui habitent cette terre; qu'on fût vilain ou même noble, on était méprisé quand on les abordait : de leur folie injuste ils ont payé la peine. Quant à Ulysse, il a, loin de cette île, vu périr pour lui le retour en terre achéenne; il a péri lui-même. » Alors la nourrice, la bonne Euryclée, lui repartit : « Mon enfant quelle parole a passé la barrière de tes dents ! Quoi ! ton mari est ici auprès de son foyer, et tu as affirmé que jamais il ne viendrait en sa maison ! et ton coeur toujours demeure incrédule. Eh bien, que je te dise un autre signe, un signe sans réplique : c'est la cicatrice de cette blessure qu'un sanglier jadis lui fit de sa blanche défense; je lui lavais les pieds, quand je la reconnus ; je voulais te le dire, à toi aussi ; mais lui, m'ayant fermé la bouche de ses mains, me défendit de parler : il avait dans la tête une sage pensée. Suis-moi donc et moi, telle que tu me vois, je mets ma vie en gage : si je te trompe, tue-moi de la mort la plus cruelle. » La prudente Pénélope lui dit alors : « Bonne vieille, il est difficile que tu pénètres les secrets desseins des dieux éternels, si grande que soit ta clairvoyance. Mais laissons cela : allons près de mon fils pour que je voie les prétendants morts et celui qui les a tués. » Ayant ainsi parlé, elle descendit de l'étage supérieur. Son âme était perplexe : devait-elle l'interroger de loin, ce mari bien-aimé, ou s'approcher de lui et lui prendre pour les baiser la tête et les mains? Lorsqu'elle fut entrée et eut franchi le seuil de pierre, alors elle s'assit en face d'Ulysse, dans la lueur du foyer, contre le mur opposé : lui était assis contre une haute colonne, les yeux baissés, attendant ce que lui dirait sa noble compagne, en le voyant de ses yeux. Mais elle se tint longtemps silencieuse sur son siège; une stupeur lui avait pris le coeur tantôt elle attachait sur lui d'ardents regards, tantôt elle le méconnaissait, sous les misérables vêtements de son corps. Alors Télémaque lui adressa ces paroles de vif reproche : « Ma mère, méchante mère, dont le coeur est cruel, pourquoi donc te tiens-tu ainsi à l'écart de mon père, et ne viens-tu pas t'asseoir à ses côtés, le presser de questions?


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Dernière mise à jour : 7/12/2005