HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXII

Vers 50-99

  Vers 50-99

[22,50] οὔ τι γάμου τόσσον κεχρημένος οὐδὲ χατίζων, ἀλλἄλλα φρονέων, τά οἱ οὐκ ἐτέλεσσε Κρονίων, ὄφρἸθάκης κατὰ δῆμον ἐϋκτιμένης βασιλεύοι αὐτός, ἀτὰρ σὸν παῖδα κατακτείνειε λοχήσας. νῦν δ μὲν ἐν μοίρῃ πέφαται, σὺ δὲ φείδεο λαῶν 55 σῶν· ἀτὰρ ἄμμες ὄπισθεν ἀρεσσάμενοι κατὰ δῆμον, ὅσσα τοι ἐκπέποται καὶ ἐδήδοται ἐν μεγάροισι, τιμὴν ἀμφὶς ἄγοντες ἐεικοσάβοιον ἕκαστος, χαλκόν τε χρυσόν τἀποδώσομεν, εἰς κε σὸν κῆρ ἰανθῇ· πρὶν δοὔ τι νεμεσσητὸν κεχολῶσθαι." 60 τὸν δἄρὑπόδρα ἰδὼν προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς· "Εὐρύμαχ᾽, οὐδεἴ μοι πατρώϊα πάντἀποδοῖτε, ὅσσα τε νῦν ὔμμἐστὶ καὶ εἴ ποθεν ἄλλἐπιθεῖτε, οὐδέ κεν ὣς ἔτι χεῖρας ἐμὰς λήξαιμι φόνοιο πρὶν πᾶσαν μνηστῆρας ὑπερβασίην ἀποτῖσαι. 65 νῦν ὑμῖν παράκειται ἐναντίον ἠὲ μάχεσθαι φεύγειν, ὅς κεν θάνατον καὶ κῆρας ἀλύξῃ· ἀλλά τινοὐ φεύξεσθαι ὀΐομαι αἰπὺν ὄλεθρον." ὣς φάτο, τῶν δαὐτοῦ λύτο γούνατα καὶ φίλον ἦτορ. τοῖσιν δΕὐρύμαχος προσεφώνεε δεύτερον αὖτις· 70 " φίλοι, οὐ γὰρ σχήσει ἀνὴρ ὅδε χεῖρας ἀάπτους, ἀλλἐπεὶ ἔλλαβε τόξον ἐΰξοον ἠδὲ φαρέτρην, οὐδοῦ ἄπο ξεστοῦ τοξάσσεται, εἰς κε πάντας ἄμμε κατακτείνῃ· ἀλλὰ μνησώμεθα χάρμης. φάσγανά τε σπάσσασθε καὶ ἀντίσχεσθε τραπέζας 75 ἰῶν ὠκυμόρων· ἐπὶ δαὐτῷ πάντες ἔχωμεν ἀθρόοι, εἴ κέ μιν οὐδοῦ ἀπώσομεν ἠδὲ θυράων, ἔλθωμεν δἀνὰ ἄστυ, βοὴ δὤκιστα γένοιτο· τῷ κε τάχοὗτος ἀνὴρ νῦν ὕστατα τοξάσσαιτο." ὣς ἄρα φωνήσας εἰρύσσατο φάσγανον ὀξὺ 80 χάλκεον, ἀμφοτέρωθεν ἀκαχμένον, ἆλτο δἐπαὐτῷ σμερδαλέα ἰάχων· δἁμαρτῆ δῖος Ὀδυσσεὺς ἰὸν ἀποπροίει, βάλε δὲ στῆθος παρὰ μαζόν, ἐν δέ οἱ ἥπατι πῆξε θοὸν βέλος· ἐκ δἄρα χειρὸς φάσγανον ἧκε χαμᾶζε, περιρρηδὴς δὲ τραπέζῃ 85 κάππεσεν ἰδνωθείς, ἀπὸ δεἴδατα χεῦεν ἔραζε καὶ δέπας ἀμφικύπελλον· δὲ χθόνα τύπτε μετώπῳ θυμῷ ἀνιάζων, ποσὶ δὲ θρόνον ἀμφοτέροισι λακτίζων ἐτίνασσε· κατὀφθαλμῶν δἔχυτἀχλύς. Ἀμφίνομος δὈδυσῆος ἐείσατο κυδαλίμοιο 90 ἀντίος ἀΐξας, εἴρυτο δὲ φάσγανον ὀξύ, εἴ πώς οἱ εἴξειε θυράων. ἀλλἄρα μιν φθῆ Τηλέμαχος κατόπισθε βαλὼν χαλκήρεϊ δουρὶ ὤμων μεσσηγύς, διὰ δὲ στήθεσφιν ἔλασσεν· δούπησεν δὲ πεσών, χθόνα δἤλασε παντὶ μετώπῳ. 95 Τηλέμαχος δἀπόρουσε, λιπὼν δολιχόσκιον ἔγχος αὐτοῦ ἐν Ἀμφινόμῳ· περὶ γὰρ δίε μή τις Ἀχαιῶν ἔγχος ἀνελκόμενον δολιχόσκιον ἐλάσειε φασγάνῳ ἀΐξας ἠὲ προπρηνέα τύψας. βῆ δὲ θέειν, μάλα δὦκα φίλον πατέρεἰσαφίκανεν, [22,50] Il n'était pas bien désireux de ce mariage, n'en avait pas
grande envie. Il avait d'autres pensées, que ne réalisa point le fils
de Cronos : il voulait dans Ithaque, la ville bien bâtie,
régner, lui, sur le peuple et tuer ton fils traîtreusement.
Maintenant le voilà tué et c'est justice : toi, épargne
tes peuples; et nous, nous te donnerons satisfaction,
aux frais des citoyens, pour tout ce que l'on a bu et
mangé dans cette maison; ce n'est pas tout : chacun
t'apportera ici une somme égale au prix de vingt boeufs;
nous te remettrons de l'or et du bronze, autant qu'il en
faudra pour que tu sois content : jusque-là, on ne peut te
faire reproche de ta colère. »
Regardant en dessous, Ulysse l'avisé lui dit : « Eurymaque,
si en réparation vous me remettiez tous les biens
de vos pères, si à tous ceux que vous possédez maintenant
vous ajoutiez d'autres richesses encore, même ainsi
je ne suspendrais point le massacre de mon bras, avant
d'avoir fait payer aux prétendants toutes leurs insolences.
Maintenant, il vous est loisible de combattre
face à vos adversaires ou de fuir, si vous pouvez vous
soustraire à la mort et aux Kères : mais je crois fort
que nul d'entre vous n'échappera au coup funeste. »
Il parla ainsi et à ces mots fléchirent les genoux et le
cœur des prétendants. Alors, reprenant la parole,
Eurymaque s'écria :
« Amis, cet homme ne retiendra pas ses mains sauvages :
maintenant qu'il a pris l'arc bien poli et le carquois,
il tirera du seuil luisant jusqu'à ce qu'il nous ait
tués tous : eh bien, n'ayons plus qu'une pensée : la
bataille. Tirez vos épées et opposez les tables aux flèches,
rapides meurtrières; sur lui jetons-nous en foule, tous
ensemble. Tâchons ainsi de l'écarter du seuil et des portes;
puis allons par la ville et crions : Au secours ! — Alors,
c'en est fait : le misérable aurait bientôt tiré de l'arc
pour la dernière fois. »
Ayant ainsi parlé, il brandit l'épée en bronze aigu,
à double tranchant et s'élança sur Ulysse avec un cri
terrible. Mais en même temps son adversaire, le noble
Ulysse, tira sur lui une flèche qui le frappa à la poitrine,
sous le sein, et s'enfonça rapide dans son foie :
Eurymaque laissa de sa main choir son épée à terre et,
donnant de la tête sur une table, il s'abattit en avant
et fit tomber les mets sur le sol, avec une coupe à deux
anses ; puis il alla du front frapper le sol dans les
affres dernières : ses deux pieds d'un mouvement de
ruade culbutèrent un fauteuil : et sur ses yeux se répandit
un voile ténébreux.
A son tour Amphinomos fondit sur le glorieux Ulysse
pour l'attaquer de front : il avait tiré son épée aiguë et
voulait déloger l'adversaire de la porte. Mais Télémaque
le prévint, le frappant, par derrière, entre les deux
épaules de sa lance garnie de bronze : il lui enfonça
l'arme à travers la poitrine. Amphinomos tomba avec
grand bruit, heurta le sol de tout le front. Télémaque
alors fit un bond en arrière, lui laissant dans le corps
sa lance à l'ombre longue : car il craignait, s'il retirait
cette grande arme, que de son épée quelque Achéen
s'élançant ne le frappât d'estoc ou de taille, tandis qu'il
se pencherait. Il courut et bientôt il eut rejoint son père :


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Dernière mise à jour : 2/02/2006