HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XXI

Vers 100-149

  Vers 100-149

[21,100] ἥμενος ἐν μεγάροις, ἐπὶ δὤρνυε πάντας ἑταίρους.
τοῖσι δὲ καὶ μετέειφἱερὴ ἲς Τηλεμάχοιο·
" πόποι, μάλα με Ζεὺς ἄφρονα θῆκε Κρονίων·
μήτηρ μέν μοί φησι φίλη, πινυτή περ ἐοῦσα,
ἄλλῳ ἅμἕψεσθαι νοσφισσαμένη τόδε δῶμα·
105 αὐτὰρ ἐγὼ γελόω καὶ τέρπομαι ἄφρονι θυμῷ.
ἀλλἄγετε, μνηστῆρες, ἐπεὶ τόδε φαίνετἄεθλον,
οἵη νῦν οὐκ ἔστι γυνὴ κατἈχαιΐδα γαῖαν,
οὔτε Πύλου ἱερῆς οὔτἌργεος οὔτε Μυκήνης·
οὔταὐτῆς Ἰθάκης οὔτἠπείροιο μελαίνης·
110 καὶ δαὐτοὶ τόδε γἴστε· τί με χρὴ μητέρος αἴνου;
ἀλλἄγε μὴ μύνῃσι παρέλκετε μηδἔτι τόξου
δηρὸν ἀποτρωπᾶσθε τανυστύος, ὄφρα ἴδωμεν.
καὶ δέ κεν αὐτὸς ἐγὼ τοῦ τόξου πειρησαίμην·
εἰ δέ κεν ἐντανύσω διοϊστεύσω τε σιδήρου,
115 οὔ κέ μοι ἀχνυμένῳ τάδε δώματα πότνια μήτηρ
λείποι ἅμἄλλῳ ἰοῦσ᾽, ὅτἐγὼ κατόπισθε λιποίμην
οἷός τἤδη πατρὸς ἀέθλια κάλἀνελέσθαι."
καὶ ἀπὤμοιϊν χλαῖναν θέτο φοινικόεσσαν
ὀρθὸς ἀναΐξας, ἀπὸ δὲ ξίφος ὀξὺ θέτὤμων.
120 πρῶτον μὲν πελέκεας στῆσεν, διὰ τάφρον ὀρύξας
πᾶσι μίαν μακρήν, καὶ ἐπὶ στάθμην ἴθυνεν,
ἀμφὶ δὲ γαῖαν ἔναξε· τάφος δἕλε πάντας ἰδόντας,
ὡς εὐκόσμως στῆσε· πάρος δοὐ πώ ποτὀπώπει.
στῆ δἄρἐποὐδὸν ἰὼν καὶ τόξου πειρήτιζε.
125 τρὶς μέν μιν πελέμιξεν ἐρύσσεσθαι μενεαίνων,
τρὶς δὲ μεθῆκε βίης, ἐπιελπόμενος τό γε θυμῷ,
νευρὴν ἐντανύειν διοϊστεύσειν τε σιδήρου.
καί νύ κε δή ἐτάνυσσε βίῃ τὸ τέταρτον ἀνέλκων,
ἀλλὈδυσεὺς ἀνένευε καὶ ἔσχεθεν ἱέμενόν περ.
130 τοῖς δαὖτις μετέειφἱερὴ ἲς Τηλεμάχοιο·
" πόποι, καὶ ἔπειτα κακός τἔσομαι καὶ ἄκικυς,
ἠὲ νεώτερός εἰμι καὶ οὔ πω χερσὶ πέποιθα
ἄνδρἀπαμύνασθαι, ὅτε τις πρότερος χαλεπήνῃ.
ἀλλἄγεθ᾽, οἵ περ ἐμεῖο βίῃ προφερέστεροί ἐστε,
135 τόξου πειρήσασθε, καὶ ἐκτελέωμεν ἄεθλον."
ὣς εἰπὼν τόξον μὲν ἀπὸ ἕο θῆκε χαμᾶζε,
κλίνας κολλητῇσιν ἐϋξέστῃς σανίδεσσιν,
αὐτοῦ δὠκὺ βέλος καλῇ προσέκλινε κορώνῃ,
ἂψ δαὖτις κατἄρἕζετἐπὶ θρόνου ἔνθεν ἀνέστη.
140 τοῖσιν δἈντίνοος μετέφη, Εὐπείθεος υἱός·
"ὄρνυσθἑξείης ἐπιδέξια πάντες ἑταῖροι,
ἀρξάμενοι τοῦ χώρου ὅθεν τέ περ οἰνοχοεύει."
ὣς ἔφατἈντίνοος, τοῖσιν δἐπιήνδανε μῦθος.
Λειώδης δὲ πρῶτος ἀνίστατο, Οἴνοπος υἱός,
145 σφι θυοσκόος ἔσκε, παρὰ κρητῆρα δὲ καλὸν
ἷζε μυχοίτατος αἰέν· ἀτασθαλίαι δέ οἱ οἴῳ
ἐχθραὶ ἔσαν, πᾶσιν δὲ νεμέσσα μνηστήρεσσιν·
ὅς ῥα τότε πρῶτος τόξον λάβε καὶ βέλος ὠκύ.
στῆ δἄρἐποὐδὸν ἰὼν καὶ τόξου πειρήτιζεν,
[21,100] que tout récemment il avait outragé, assis en sa
demeure, et contre qui il excitait tous les autres !
Cependant, le fort et vigoureux Télémaque prit la parole
à son tour :
« Ah ! c'est étrange, Zeus, le fils de Cronos, m'a assurément
dérangé l'esprit. Ma mère que j'aime tant, une
femme si réfléchie, dit qu'elle suivra un autre homme,
qu'elle quittera cette demeure : et je ris, moi, je m'en
réjouis : il faut que j'aie la tête troublée. Eh bien! prétendants,
allons, vous voyez ici le prix du combat : une
femme telle qu'il n'en est pas sur la terre achéenne, ni
à Pylos la Sainte, ni en Argos, ni à Mycènes, ni dans
Ithaque même, ni sur le noir continent. Et cela, vous le
savez vous-mêmes : qu'ai-je besoin de vous vanter ma
mère? Mais, allons, ne tergiversez pas : ne faites pas
traîner l'affaire; ne tardez plus à tendre cet arc. Que l'on
vous voie à l'oeuvre ! Mais, moi aussi, je veux essayer
l'arc, et si je le tends et que ma flèche traverse le fer
jusqu'au bout, je n'aurai pas le chagrin de voir ma mère
vénérée quitter cette maison et s'en aller avec un autre
mari, laissant derrière elle un fils désormais capable,
comme son père, de gagner le prix en de glorieux concours. »
Il dit, et, de ses épaules rejetant sa tunique de pourpre,
il se dresse d'un bond : il détache de son cou l'épée à la
pointe aiguë. Il commence par mettre les haches en
position; il creuse pour elles toutes un long fossé, les
aligne au cordeau, et au pied de chacune amasse la terre
qu'il foule. Tous à ce spectacle sont frappés de stupeur :
il les avait disposées en un si bel ordre, et cependant il
ne les avait jamais vues ! Puis, il va se poster sur le seuil
et fait l'essai de l'arc. Trois fois il l'ébranle, brûlant de
tendre la corde et traverser le fer.
Il était près d'y parvenir, ayant pour la quatrième
fois exercé une tension puissante, quand Ulysse lui fit
signe d'en rester là et l'arrêta dans son ardente tentative.
Prenant de nouveau la parole, le fort et vigoureux
Télémaque dit aux assistants :
« Ah ! c'est bien triste ! je ne serai jamais qu'un pauvre
homme, sans énergie ! ... Je suis peut-être trop jeune et ne
me sens pas encore dans les bras la vigueur nécessaire
pour me venger de l'offenseur qui me provoquerait ! Mais,
allons, vous m'êtes supérieurs en force : essayez l'arc et
achevons cette lutte. »
Il dit et posa l'arc à terre, en l'appuyant contre les
panneaux bien joints et bien polis : il inclina la flèche
rapide sur le bel anneau et retourna s'asseoir sur le fauteuil
d'où il s'était levé.
Alors Antinoos, fils d'Eupithès, dit aux autres :
« Amis, levez-vous, chacun à son tour : commençons
à gauche, côté d'où part l'échanson, pour verser le
vin. » Ainsi dit Antinoos et son avis fut approuvé.
Le premier qui se leva fut Leiôdès, le fils d'Œnops,
leur haruspice, qui s'asseyait toujours au fond de la salle,
près du beau cratère : il était le seul qui ne pût souffrir
l'iniquité, et la conduite de tous les prétendants l'indignait.
Il prit donc le premier l'arc et la flèche rapide. Il
alla se placer sur le seuil et fit l'essai de l'arc.


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Dernière mise à jour : 19/01/2006