HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XIX

Vers 450-499

  Vers 450-499

[19,450] γουνὸς ὕπερ, πολλὸν δὲ διήφυσε σαρκὸς ὀδόντι
λικριφὶς ἀΐξας, οὐδὀστέον ἵκετο φωτός.
τὸν δὈδυσεὺς οὔτησε τυχὼν κατὰ δεξιὸν ὦμον,
ἀντικρὺ δὲ διῆλθε φαεινοῦ δουρὸς ἀκωκή·
κὰδ δἔπεσἐν κονίῃσι μακών, ἀπὸ δἔπτατο θυμός.
455 τὸν μὲν ἄρΑὐτολύκου παῖδες φίλοι ἀμφεπένοντο,
ὠτειλὴν δὈδυσῆος ἀμύμονος ἀντιθέοιο
δῆσαν ἐπισταμένως, ἐπαοιδῇ δαἷμα κελαινὸν
ἔσχεθον, αἶψα δἵκοντο φίλου πρὸς δώματα πατρός.
τὸν μὲν ἄρΑὐτόλυκός τε καὶ υἱέες Αὐτολύκοιο
460 εὖ ἰησάμενοι ἠδἀγλαὰ δῶρα πορόντες
καρπαλίμως χαίροντα φίλην ἐς πατρίδἔπεμπον
εἰς Ἰθάκην. τῷ μέν ῥα πατὴρ καὶ πότνια μήτηρ
χαῖρον νοστήσαντι καὶ ἐξερέεινον ἕκαστα,
οὐλὴν ὅττι πάθοι· δἄρα σφίσιν εὖ κατέλεξεν
465 ὥς μιν θηρεύοντἔλασεν σῦς λευκῷ ὀδόντι,
Παρνησόνδἐλθόντα σὺν υἱάσιν Αὐτολύκοιο.
τὴν γρηῢς χείρεσσι καταπρηνέσσι λαβοῦσα
γνῶ ἐπιμασσαμένη, πόδα δὲ προέηκε φέρεσθαι·
ἐν δὲ λέβητι πέσε κνήμη, κανάχησε δὲ χαλκός,
470 ἂψ δἑτέρωσἐκλίθη· τὸ δἐπὶ χθονὸς ἐξέχυθὕδωρ.
τὴν δἅμα χάρμα καὶ ἄλγος ἕλε φρένα, τὼ δέ οἱ ὄσσε
δακρυόφι πλῆσθεν, θαλερὴ δέ οἱ ἔσχετο φωνή.
ἁψαμένη δὲ γενείου Ὀδυσσῆα προσέειπεν·
" μάλὈδυσσεύς ἐσσι, φίλον τέκος· οὐδέ σἐγώ γε
475 πρὶν ἔγνων, πρὶν πάντα ἄνακτἐμὸν ἀμφαφάασθαι."
καὶ Πηνελόπειαν ἐσέδρακεν ὀφθαλμοῖσι,
πεφραδέειν ἐθέλουσα φίλον πόσιν ἔνδον ἐόντα.
δοὔτἀθρῆσαι δύνατἀντίη οὔτε νοῆσαι·
τῇ γὰρ Ἀθηναίη νόον ἔτραπεν· αὐτὰρ Ὀδυσσεὺς
480 χεῖρἐπιμασσάμενος φάρυγος λάβε δεξιτερῆφι,
τῇ δἑτέρῃ ἕθεν ἆσσον ἐρύσσατο φώνησέν τε.
"μαῖα, τίη μἐθέλεις ὀλέσαι; σὺ δέ μἔτρεφες αὐτὴ
τῷ σῷ ἐπὶ μαζῷ· νῦν δἄλγεα πολλὰ μογήσας
ἤλυθον εἰκοστῷ ἔτεϊ ἐς πατρίδα γαῖαν.
485 ἀλλἐπεὶ ἐφράσθης καί τοι θεὸς ἔμβαλε θυμῷ,
σίγα, μή τίς τἄλλος ἐνὶ μεγάροισι πύθηται.
ὧδε γὰρ ἐξερέω, καὶ μὴν τετελεσμένον ἔσται·
εἴ χὑπἐμοί γε θεὸς δαμάσῃ μνηστῆρας ἀγαυούς,
οὐδὲ τροφοῦ οὔσης σεῦ ἀφέξομαι, ὁππότἂν ἄλλας
490 δμῳὰς ἐν μεγάροισιν ἐμοῖς κτείνωμι γυναῖκας."
τὸν δαὖτε προσέειπε περίφρων Εὐρύκλεια·
"τέκνον ἐμόν, ποῖόν σε ἔπος φύγεν ἕρκος ὀδόντων.
οἶσθα μὲν οἷον ἐμὸν μένος ἔμπεδον οὐδἐπιεικτόν,
ἕξω δὡς ὅτε τις στερεὴ λίθος ἠὲ σίδηρος.
495 ἄλλο δέ τοι ἐρέω, σὺ δἐνὶ φρεσὶ βάλλεο σῇσιν·
εἴ χὑπό σοι γε θεὸς δαμάσῃ μνηστῆρας ἀγαυούς,
δὴ τότε τοι καταλέξω ἐνὶ μεγάροισι γυναῖκας,
αἵ τέ σἀτιμάζουσι καὶ αἳ νηλείτιδές εἰσι."
τὴν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς
[19,450] elle emporte beaucoup de chair, mais sans atteindre l'os du chasseur. Cependant Ulysse ne la manque point, il la blesse à l'épaule droite : de part en part pénètre la pointe de la lance brillante; le sanglier tombe étendu dans la poussière et la vie s'envole de son corps. Alors autour d'Ulysse les fils d'Autolycos s'empressèrent à l'envi : ils bandèrent avec habileté la blessure de l'irréprochable Ulysse, rival des dieux, et arrêtèrent le sang noir en prononçant sur elle des paroles magiques : puis sans tarder ils regagnèrent la demeure de leur père. Quand Ulysse fut guéri par les soins d'Autolycos et de ses fils, ils lui firent, joyeux, de magnifiques présents qu'il reçut avec joie, et se hâtèrent de le renvoyer dans sa chère Ithaque. Son retour réjouit son père et sa vénérable mère qui lui demandèrent maint détail sur sa blessure, le mal qu'il avait eu : il leur raconta donc comment à la chasse un sanglier l'avait frappé de sa blanche défense, que ce fut sur le Parnèse, où il avait accompagné les fils d'Autolycos. La vieille, qui avait pris dans le plat de la main la jambe d'Ulysse, reconnut la blessure qu'elle touchait; elle lâcha le pied qui retomba dans le bassin; l'airain retentit; le vase se renversa et l'eau se répandit sur le sol. Alors son coeur fut à la fois saisi de tristesse et de joie; ses deux yeux se remplirent de larmes; sa voix s'étouffa dans sa gorge. Et lui touchant le menton, elle dit à Ulysse : « Oui, tu es bien Ulysse, mon cher enfant; et je ne t'ai pas reconnu tout de suite : il a fallu pour cela que je touche tout le corps de mon maître. » Elle dit, et porta les yeux vers Pénélope, voulant lui révéler que son mari était là, dans la maison. Mais Pénélope ne put ni rencontrer son regard ni se douter de rien; car Athéné détourna son attention. Cependant Ulysse de la main droite prit sa nourrice à la gorge, de l'autre l'attira près de lui et dit : « Bonne vieille, pourquoi veux-tu me perdre? C'est toi qui m'as élevé, toi qui m'as porté sur ton sein. Aujourd'hui, après tant de souffrances, me voilà enfin au bout de vingt années de retour dans mon pays. Eh bien ! puisque tu m'as reconnu et qu'un dieu t'a fait découvrir la vérité, tais-toi, et que dans la maison nul autre ne soit instruit. Car, je te le déclare — et ce ne sera pas une vaine parole — si un dieu abat sous mes coups les nobles prétendants, je ne t'épargnerai pas, bien que tu sois ma nourrice, lorsque dans ma maison je tuerai les autres femmes à mon service. » La sage Euryclée lui répondit : « Mon enfant, quelle parole a passé la barrière de tes dents ! Tu sais cependant quel est mon coeur, ferme, inébranlable; je serai comme le dur rocher, comme du fer. Mais je te dirai autre chose; mets-la en ton esprit. Si un dieu abat sous tes coups les nobles prétendants, alors je t'indiquerai exactement quelles sont ici les femmes qui te méprisent et celles qui sont sans reproche. »


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Dernière mise à jour : 22/12/2005