HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XVIII

Vers 350-399

  Vers 350-399

[18,350] κερτομέων Ὀδυσῆα· γέλω δἑτάροισιν ἔτευχε.
"κέκλυτέ μευ, μνηστῆρες ἀγακλειτῆς βασιλείης,
ὄφρεἴπω τά με θυμὸς ἐνὶ στήθεσσι κελεύει.
οὐκ ἀθεεὶ ὅδἀνὴρ Ὀδυσήϊον ἐς δόμον ἵκει·
ἔμπης μοι δοκέει δαίδων σέλας ἔμμεναι αὐτοῦ
355 κὰκ κεφαλῆς, ἐπεὶ οὔ οἱ ἔνι τρίχες οὐδἠβαιαί."
᾽, ἅμα τε προσέειπεν Ὀδυσσῆα πτολίπορθον·
"ξεῖν᾽, ἄρ κἐθέλοις θητευέμεν, εἴ σἀνελοίμην,
ἀγροῦ ἐπἐσχατιῆς - μισθὸς δέ τοι ἄρκιος ἔσται -
αἱμασιάς τε λέγων καὶ δένδρεα μακρὰ φυτεύων;
360 ἔνθα κἐγὼ σῖτον μὲν ἐπηετανὸν παρέχοιμι,
εἵματα δἀμφιέσαιμι ποσίν θὑποδήματα δοίην.
ἀλλἐπεὶ οὖν δὴ ἔργα κάκἔμμαθες, οὐκ ἐθελήσεις
ἔργον ἐποίχεσθαι, ἀλλὰ πτώσσειν κατὰ δῆμον
βούλεαι, ὄφρἄν ἔχῃς βόσκειν σὴν γαστέρἄναλτον."
365 τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
"Εὐρύμαχ᾽, εἰ γὰρ νῶϊν ἔρις ἔργοιο γένοιτο
ὥρῃ ἐν εἰαρινῇ, ὅτε τἤματα μακρὰ πέλονται,
ἐν ποίῃ, δρέπανον μὲν ἐγὼν εὐκαμπὲς ἔχοιμι,
καὶ δὲ σὺ τοῖον ἔχοις, ἵνα πειρησαίμεθα ἔργου
370 νήστιες ἄχρι μάλα κνέφαος, ποίη δὲ παρείη.
εἰ δαὖ καὶ βόες εἶεν ἐλαυνέμεν, οἵ περ ἄριστοι,
αἴθωνες, μεγάλοι, ἄμφω κεκορηότε ποίης,
ἥλικες, ἰσοφόροι, τῶν τε σθένος οὐκ ἀλαπαδνόν,
τετράγυον δεἴη, εἴκοι δὑπὸ βῶλος ἀρότρῳ·
375 τῷ κέ μἴδοις, εἰ ὦλκα διηνεκέα προταμοίμην.
εἰ δαὖ καὶ πόλεμόν ποθεν ὁρμήσειε Κρονίων
σήμερον, αὐτὰρ ἐμοὶ σάκος εἴη καὶ δύο δοῦρε
καὶ κυνέη πάγχαλκος, ἐπὶ κροτάφοις ἀραρυῖα,
τῷ κέ μἴδοις πρώτοισιν ἐνὶ προμάχοισι μιγέντα,
380 οὐδἄν μοι τὴν γαστέρὀνειδίζων ἀγορεύοις.
ἀλλὰ μάλὑβρίξεις, καί τοι νόος ἐστὶν ἀπηνής·
καί πού τις δοκέεις μέγας ἔμμεναι ἠδὲ κραταιός,
οὕνεκα πὰρ παύροισι καὶ οὐκ ἀγαθοῖσιν ὁμιλεῖς.
εἰ δὈδυσεὺς ἔλθοι καὶ ἵκοιτἐς πατρίδα γαῖαν,
385 αἶψά κέ τοι τὰ θύρετρα, καὶ εὐρέα περ μάλἐόντα,
φεύγοντι στείνοιτο διὲκ προθύροιο θύραζε."
ὣς ἔφατ᾽, Εὐρύμαχος δἐχολώσατο κηρόθι μᾶλλον,
καί μιν ὑπόδρα ἰδὼν ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
" δείλ᾽, τάχα τοι τελέω κακόν, οἷἀγορεύεις
390 θαρσαλέως πολλοῖσι μετἀνδράσιν, οὐδέ τι θυμῷ
ταρβεῖς· ῥά σε οἶνος ἔχει φρένας, νύ τοι αἰεὶ
τοιοῦτος νόος ἐστίν· καὶ μεταμώνια βάζεις.
ἀλύεις, ὅτι Ἶρον ἐνίκησας τὸν ἀλήτην;"
ὣς ἄρα φωνήσας σφέλας ἔλλαβεν· αὐτὰρ Ὀδυσσεὺς
395 Ἀμφινόμου πρὸς γοῦνα καθέζετο Δουλιχιῆος,
Εὐρύμαχον δείσας· δἄροἰνοχόον βάλε χεῖρα
δεξιτερήν· πρόχοος δὲ χαμαὶ βόμβησε πεσοῦσα,
αὐτὰρ γοἰμώξας πέσεν ὕπτιος ἐν κονίῃσι.
μνηστῆρες δὁμάδησαν ἀνὰ μέγαρα σκιόεντα,
[18,350] accabla Ulysse de sarcasmes qui provoquèrent le rire de ses compagnons : «Écoutez, prétendants de l'illustre reine, ce que dans ma poitrine mon coeur me pousse à vous dire : ce n'est pas sans la volonté des dieux que cet homme est venu dans la demeure d'Ulysse; en tout cas, il me semble vraiment qu'une lumière de torches lui sort du crâne; car il n'a point de cheveux, pas un poil.» Il dit, et, là-dessus, il adressa ces paroles à Ulysse, saccageur de villes : «Étranger, dis-moi : si je te prenais à mon service, tu consentirais sans doute à travailler au loin, dans mes terres, — tu auras un beau salaire; — tu ramasserais des épines et planterais de grands arbres; là, je te fournirais du pain sans compter, je te donnerais des vêtements pour te couvrir, et des chaussures pour les pieds. Mais, non : tu ne sais rien faire de bon; tu ne voudras pas te mettre à l'ouvrage; tu préfères mendier dans le pays de quoi remplir ton insatiable ventre.» Ulysse aux mille ruses lui dit en réponse : «Eurymaque, comme je voudrais, dans la saison printanière, à l'époque des longs jours, rivaliser avec toi à couper l'herbe; j'aurais une faux bien courbée, tu en aurais une semblable, et l'on se tiendrait à l'ouvrage, sans manger jusqu'à la nuit, dans une herbe riche et drue. Comme je voudrais encore avoir à mener des boeufs, très beaux, au poil fauve, grands, tous deux gorgés d'herbe, de même âge, et de même force, et d'une puissante vigueur; j'aurais à labourer quatre arpents, dont les mottes céderaient sous la charrue; alors tu verrais si je coupe mon sillon bien droit, de bout en bout ! Comme je voudrais aussi que le fils de Cronos suscitât quelque guerre, ce jour même; j'aurais un bouclier, deux javelines et un casque tout en bronze, bien ajusté aux tempes; alors tu me verrais combattant avec les guerriers des premiers rangs, et tu ne ferais point tes railleries sur mon ventre. Mais tu n'es qu'insolent et tu as le coeur dur. Tu t'imagines être grand et fort : tu n'as pour société que des gens peu nombreux et des gens sans courage. Mais si Ulysse venait, s'il arrivait au pays de ses pères, aussitôt les portes, si larges qu'elles soient, deviendraient trop étroites pour Eurymaque fuyant au dehors par le vestibule !» Ainsi parla-t-il; Eurymaque n'en fut que plus courroucé en son coeur, et, lui jetant un regard en dessous, il lui adressa ces mots ailés : «Misérable, je vais sur-le-champ te punir des paroles que tu profères, avec aplomb, devant tous ces hommes, sans éprouver de crainte; sans doute, le vin te trouble la tête ou tu as toujours l'esprit égaré et ne sais tenir que propos en l'air; ou bien es-tu hors de sens pour avoir vaincu un mendiant, Iros? Ayant ainsi parlé, il saisit une escabelle; mais Ulysse s'assit aux genoux d'Amphinomos de Doulichion, par crainte d'Eurymaque, qui atteignit l'échanson à la main droite; le vase à vin résonna, en roulant sur le sol, et l'homme, avec un gémissement, tomba sur le dos dans la poussière. Les prétendants firent grand bruit dans la salle qui s'emplissait d'ombre;


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Dernière mise à jour : 14/12/2005