HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XII

Vers 1-49

  Vers 1-49

[12,0] Οδύσσεια ιβ'
1 "αὐτὰρ ἐπεὶ ποταμοῖο λίπεν ῥόον Ὠκεανοῖο
νηῦς, ἀπὸ δἵκετο κῦμα θαλάσσης εὐρυπόροιο
νῆσόν τΑἰαίην, ὅθι τἨοῦς ἠριγενείης
οἰκία καὶ χοροί εἰσι καὶ ἀντολαὶ Ἠελίοιο,
5 νῆα μὲν ἔνθἐλθόντες ἐκέλσαμεν ἐν ψαμάθοισιν,
ἐκ δὲ καὶ αὐτοὶ βῆμεν ἐπὶ ῥηγμῖνι θαλάσσης·
ἔνθα δἀποβρίξαντες ἐμείναμεν Ἠῶ δῖαν.
"ἦμος δἠριγένεια φάνη ῥοδοδάκτυλος Ἠώς,
δὴ τότἐγὼν ἑτάρους προΐειν ἐς δώματα Κίρκης
10 οἰσέμεναι νεκρόν, Ἐλπήνορα τεθνηῶτα.
φιτροὺς δαἶψα ταμόντες, ὅθἀκροτάτη πρόεχἀκτή,
θάπτομεν ἀχνύμενοι θαλερὸν κατὰ δάκρυ χέοντες.
αὐτὰρ ἐπεὶ νεκρός τἐκάη καὶ τεύχεα νεκροῦ,
τύμβον χεύαντες καὶ ἐπὶ στήλην ἐρύσαντες
15 πήξαμεν ἀκροτάτῳ τύμβῳ ἐυῆρες ἐρετμόν.
"ἡμεῖς μὲν τὰ ἕκαστα διείπομεν· οὐδἄρα Κίρκην
ἐξ Ἀίδεω ἐλθόντες ἐλήθομεν, ἀλλὰ μάλὦκα
ἦλθἐντυναμένη· ἅμα δἀμφίπολοι φέρον αὐτῇ
σῖτον καὶ κρέα πολλὰ καὶ αἴθοπα οἶνον ἐρυθρόν.
20 δἐν μέσσῳ στᾶσα μετηύδα δῖα θεάων·
"᾽σχέτλιοι, οἳ ζώοντες ὑπήλθετε δῶμἈίδαο,
δισθανέες, ὅτε τἄλλοι ἅπαξ θνῄσκουσἄνθρωποι.
ἀλλἄγετἐσθίετε βρώμην καὶ πίνετε οἶνον
αὖθι πανημέριοι· ἅμα δἠοῖ φαινομένηφι
25 πλεύσεσθ᾽· αὐτὰρ ἐγὼ δείξω ὁδὸν ἠδὲ ἕκαστα
σημανέω, ἵνα μή τι κακορραφίῃ ἀλεγεινῇ
ἁλὸς ἐπὶ γῆς ἀλγήσετε πῆμα παθόντες.᾽
"ὣς ἔφαθ᾽, ἡμῖν δαὖτἐπεπείθετο θυμὸς ἀγήνωρ.
ὣς τότε μὲν πρόπαν ἦμαρ ἐς ἠέλιον καταδύντα
30 ἥμεθα δαινύμενοι κρέα τἄσπετα καὶ μέθυ ἡδύ·
ἦμος δἠέλιος κατέδυ καὶ ἐπὶ κνέφας ἦλθεν,
οἱ μὲν κοιμήσαντο παρὰ πρυμνήσια νηός,
δἐμὲ χειρὸς ἑλοῦσα φίλων ἀπονόσφιν ἑταίρων
εἷσέ τε καὶ προσέλεκτο καὶ ἐξερέεινεν ἕκαστα·
35 αὐτὰρ ἐγὼ τῇ πάντα κατὰ μοῖραν κατέλεξα.
καὶ τότε δή μἐπέεσσι προσηύδα πότνια Κίρκη·
"᾽ταῦτα μὲν οὕτω πάντα πεπείρανται, σὺ δἄκουσον,
ὥς τοι ἐγὼν ἐρέω, μνήσει δέ σε καὶ θεὸς αὐτός.
Σειρῆνας μὲν πρῶτον ἀφίξεαι, αἵ ῥά τε πάντας
40 ἀνθρώπους θέλγουσιν, ὅτις σφεας εἰσαφίκηται.
ὅς τις ἀιδρείῃ πελάσῃ καὶ φθόγγον ἀκούσῃ
Σειρήνων, τῷ δοὔ τι γυνὴ καὶ νήπια τέκνα
οἴκαδε νοστήσαντι παρίσταται οὐδὲ γάνυνται,
ἀλλά τε Σειρῆνες λιγυρῇ θέλγουσιν ἀοιδῇ
45 ἥμεναι ἐν λειμῶνι, πολὺς δἀμφὀστεόφιν θὶς
ἀνδρῶν πυθομένων, περὶ δὲ ῥινοὶ μινύθουσι.
ἀλλὰ παρεξελάαν, ἐπὶ δοὔατἀλεῖψαι ἑταίρων
κηρὸν δεψήσας μελιηδέα, μή τις ἀκούσῃ
τῶν ἄλλων· ἀτὰρ αὐτὸς ἀκουέμεν αἴ κἐθέλῃσθα,
[12,0] CHANT XII Quand la nef eut quitté le cours du fleuve Océan et atteint les houles de la mer aux larges voies, puis l'île d'Aiaié, où séjourne avec ses choeurs Aurore, qui naît de grand matin, où se lève Hélios, on échoua dès l'arrivée le vaisseau sur les sables, on prit pied au brisement de la mer. Puis, nous nous endormîmes en attendant la brillante Aurore. Dès que parut Aurore aux doigts de rose, qui naît de grand matin, j'envoyai mes compagnons au manoir de Circé, pour emporter le corps sans vie d'Elpénor. Ayant coupé des bûches, à l'endroit le plus haut du cap, nous le brûlons, navrés et versant de grosses larmes. Quand le cadavre fut consumé avec les armes du mort, on lui élève un tertre, on lui dresse une stèle et au sommet du tombeau nous plantons une rame bien maniable. Nous accomplissions donc tous les rites; mais Circé n'ignora point notre retour de chez Hadès et, bien vite, elle accourut toute parée; avec elle étaient des suivantes, qui portaient du pain, force viandes et vin rouge aux reflets de feu. Se plaçant au milieu de nous, l'illustre déesse nous dit : « Malheureux, qui êtes entrés vivants dans la demeure d'Hadès, et qui mourrez deux fois, quand tous les autres hommes ne trépassent qu'une seule, allons, mangez de ces vivres, buvez du vin, ici, tout le jour. Dès que poindra Aurore, vous reprendrez la mer. Je vous montrerai votre route et vous renseignerai sur tout, pour que nul artifice funeste, ou sur mer, ou sur terre, ne vous suscite encore d'autres souffrances. » Elle dit, et notre coeur viril lui obéit. Ainsi tout le jour, jusqu'au coucher du Soleil, nous restions, nous partageant viandes à foison et doux vin. Le Soleil couché et les ténèbres venues, unes gens allèrent dormir au long des amarres; mais Circé, me prenant par la main, me fit asseoir loin d'eux, se coucha près de moi et m'interrogea sur chaque point. Je lui contai tout, comme il convenait. Et l'auguste Circé alors m'adressa ces paroles : « Voilà donc cette épreuve subie jusqu'au bout. Toi, écoute tout ce que je vais te dire; d'ailleurs, un dieu même t'en fera souvenir. Tu arriveras d'abord chez les Sirènes, dont la voix charme tout homme qui vient vers elles. Si quelqu'un les approche sans être averti et les entend, jamais sa femme et ses petits enfants ne se réunissent près de lui et ne fêtent son retour; le chant harmonieux des Sirènes le captive. Elles résident dans une prairie, et tout alentour le rivage est rempli des ossements de corps qui se décomposent; sur les os la peau se dessèche. Passe sans t'arrêter; pétris de la cire douce comme le miel et bouche les oreilles de tes compagnons, pour qu'aucun d'eux ne puisse entendre. Toi-même, écoute, si tu veux;


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Dernière mise à jour : 27/10/2005