HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant X

Vers 150-199

  Vers 150-199

[10,150] Κίρκης ἐν μεγάροισι, διὰ δρυμὰ πυκνὰ καὶ ὕλην.
μερμήριξα δἔπειτα κατὰ φρένα καὶ κατὰ θυμὸν
ἐλθεῖν ἠδὲ πυθέσθαι, ἐπεὶ ἴδον αἴθοπα καπνόν.
ὧδε δέ μοι φρονέοντι δοάσσατο κέρδιον εἶναι,
πρῶτἐλθόντἐπὶ νῆα θοὴν καὶ θῖνα θαλάσσης
155 δεῖπνον ἑταίροισιν δόμεναι προέμεν τε πυθέσθαι.
ἀλλὅτε δὴ σχεδὸν ἦα κιὼν νεὸς ἀμφιελίσσης,
καὶ τότε τίς με θεῶν ὀλοφύρατο μοῦνον ἐόντα,
ὅς ῥά μοι ὑψίκερων ἔλαφον μέγαν εἰς ὁδὸν αὐτὴν
ἧκεν. μὲν ποταμόνδε κατήιεν ἐκ νομοῦ ὕλης
160 πιόμενος· δὴ γάρ μιν ἔχεν μένος ἠελίοιο.
τὸν δἐγὼ ἐκβαίνοντα κατἄκνηστιν μέσα νῶτα
πλῆξα· τὸ δἀντικρὺ δόρυ χάλκεον ἐξεπέρησε,
κὰδ δἔπεσἐν κονίῃσι μακών, ἀπὸ δἔπτατο θυμός.
τῷ δἐγὼ ἐμβαίνων δόρυ χάλκεον ἐξ ὠτειλῆς
165 εἰρυσάμην· τὸ μὲν αὖθι κατακλίνας ἐπὶ γαίῃ
εἴασ᾽· αὐτὰρ ἐγὼ σπασάμην ῥῶπάς τε λύγους τε,
πεῖσμα δ᾽, ὅσον τὄργυιαν, ἐυστρεφὲς ἀμφοτέρωθεν
πλεξάμενος συνέδησα πόδας δεινοῖο πελώρου,
βῆν δὲ καταλοφάδεια φέρων ἐπὶ νῆα μέλαιναν
170 ἔγχει ἐρειδόμενος, ἐπεὶ οὔ πως ἦεν ἐπὤμου
χειρὶ φέρειν ἑτέρῃ· μάλα γὰρ μέγα θηρίον ἦεν.
κὰδδἔβαλον προπάροιθε νεός, ἀνέγειρα δἑταίρους
μειλιχίοις ἐπέεσσι παρασταδὸν ἄνδρα ἕκαστον·
" φίλοι, οὐ γάρ πω καταδυσόμεθἀχνύμενοί περ
175 εἰς Ἀίδαο δόμους, πρὶν μόρσιμον ἦμαρ ἐπέλθῃ·
ἀλλἄγετ᾽, ὄφρἐν νηὶ θοῇ βρῶσίς τε πόσις τε,
μνησόμεθα βρώμης, μηδὲ τρυχώμεθα λιμῷ.᾽
"ὣς ἐφάμην, οἱ δὦκα ἐμοῖς ἐπέεσσι πίθοντο,
ἐκ δὲ καλυψάμενοι παρὰ θῖνἁλὸς ἀτρυγέτοιο
180 θηήσαντἔλαφον· μάλα γὰρ μέγα θηρίον ἦεν.
αὐτὰρ ἐπεὶ τάρπησαν ὁρώμενοι ὀφθαλμοῖσιν,
χεῖρας νιψάμενοι τεύχοντἐρικυδέα δαῖτα.
ὣς τότε μὲν πρόπαν ἦμαρ ἐς ἠέλιον καταδύντα
ἥμεθα δαινύμενοι κρέα τἄσπετα καὶ μέθυ ἡδύ·
185 ἦμος δἠέλιος κατέδυ καὶ ἐπὶ κνέφας ἦλθε,
δὴ τότε κοιμήθημεν ἐπὶ ῥηγμῖνι θαλάσσης.
ἦμος δἠριγένεια φάνη ῥοδοδάκτυλος Ἠώς,
καὶ τότἐγὼν ἀγορὴν θέμενος μετὰ πᾶσιν ἔειπον·
"᾽κέκλυτέ μευ μύθων, κακά περ πάσχοντες ἑταῖροι·
190 φίλοι, οὐ γάρ τἴδμεν, ὅπῃ ζόφος οὐδὅπῃ ἠώς,
οὐδὅπῃ ἠέλιος φαεσίμβροτος εἶσὑπὸ γαῖαν,
οὐδὅπῃ ἀννεῖται· ἀλλὰ φραζώμεθα θᾶσσον
εἴ τις ἔτἔσται μῆτις. ἐγὼ δοὔκ οἴομαι εἶναι.
εἶδον γὰρ σκοπιὴν ἐς παιπαλόεσσαν ἀνελθὼν
195 νῆσον, τὴν πέρι πόντος ἀπείριτος ἐστεφάνωται·
αὐτὴ δὲ χθαμαλὴ κεῖται· καπνὸν δἐνὶ μέσσῃ
ἔδρακον ὀφθαλμοῖσι διὰ δρυμὰ πυκνὰ καὶ ὕλην.᾽
"ὣς ἐφάμην, τοῖσιν δὲ κατεκλάσθη φίλον ἦτορ
μνησαμένοις ἔργων Λαιστρυγόνος Ἀντιφάταο
[10,150] dans le manoir de Circé, à travers une épaisse chênaie et un bois. J'hésitai alors dans mon esprit et mon coeur : devais-je aller et m'enquérir, après avoir vu la fumée du feu? A la réflexion, il me parut plus profitable de gagner d'abord ma nef rapide et le rivage de la mer, pour donner leur repas à mes gens, et puis de les envoyer en reconnaissance. Mais, quand j'arrivai près du vaisseau en forme de croissant, alors un dieu prit en pitié mon abandon, et droit dans mon chemin mit un grand cerf à la haute ramure. Des pâturages de la forêt il descendait au fleuve pour y boire; car déjà il sentait l'ardeur du soleil. Et comme il sortait, je le frappai à l'épine, au milieu du dos. Ma javeline de bronze le perça de part en part; il tomba dans la poussière, en bramant, et son âme s'envola. Moi, je mis le pied sur lui et retirai ma javeline de bronze de sa blessure. Je la posai là et la laissai sur le sol. Puis, j'arrachai des ramilles et des osiers, j'en fis une tresse double, longue d'une brasse, et j'en attachai les pieds du terrible monstre; ensuite, le portant sur le cou, j'allai vers le noir vaisseau, en m'appuyant sur ma javeline; car je n'aurais pu le porter sur l'épaule, en le tenant de l'autre main : c'était une très grosse bête. Je la jetai devant la nef et réconfortai mes gens par de douces paroles, venant près de chacun : « Amis, nous ne descendrons pas encore, si navrés que nous soyons, dans les demeures d'Hadès, avant que survienne le jour fatal. Allons, tant qu'il y aura dans le vaisseau à manger et à boire, pensons à notre nourriture; ne nous laissons pas épuiser par la faim. » Ainsi parlai-je, et vite ils obéirent à mes paroles. Ils découvrirent leur visage et le long du rivage de la mer inlassable, ils allèrent admirer le cerf; car c'était une très grosse bête. Quand ils se furent réjouis à le contempler de leurs yeux, après avoir lavé leurs mains, ils préparaient un copieux festin. Alors, tout le jour, jusqu'au coucher du soleil, nous restions assis à nous partager force viandes et vin doux. Quand le soleil fut tombé et les ténèbres venues, nous nous reposâmes au brisement de la mer. Et quand, née au matin, parut Aurore aux doigts de rose, je tins une assemblée et je dis devant tous : « Compagnons, écoutez mes paroles, bien que vous subissiez tant d'épreuves; amis, puisque nous ne savons où est le couchant ni où l'aurore, où le soleil, qui éclaire les mortels, s'en va sous terre, ni où il se lève, hâtons-nous de délibérer : quelle résolution pourra encore être prise? Pour moi, je ne crois pas qu'il y en ait aucune. J'ai vu, étant monté sur un sommet rocheux, l'île autour de laquelle forme une couronne la mer infinie. Elle est plate. Au milieu, j'ai, de mes yeux, vu une fumée, à travers une épaisse chênaie et un bois. Ainsi parlai-je; leur coeur fut brisé au souvenir des actes du Lestrygon Antiphatès, et de la violence du


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Dernière mise à jour : 27/10/2005