HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant IX

Vers 350-399

  Vers 350-399

[9,350] οἴκαδε πέμψειας· σὺ δὲ μαίνεαι οὐκέτἀνεκτῶς.
σχέτλιε, πῶς κέν τίς σε καὶ ὕστερον ἄλλος ἵκοιτο
ἀνθρώπων πολέων, ἐπεὶ οὐ κατὰ μοῖραν ἔρεξας;"
"ὣς ἐφάμην, δἔδεκτο καὶ ἔκπιεν· ἥσατο δαἰνῶς
ἡδὺ ποτὸν πίνων καὶ μᾔτεε δεύτερον αὖτις·
355 "᾽δός μοι ἔτι πρόφρων, καί μοι τεὸν οὔνομα εἰπὲ
αὐτίκα νῦν, ἵνα τοι δῶ ξείνιον, κε σὺ χαίρῃς·
καὶ γὰρ Κυκλώπεσσι φέρει ζείδωρος ἄρουρα
οἶνον ἐριστάφυλον, καί σφιν Διὸς ὄμβρος ἀέξει·
ἀλλὰ τόδἀμβροσίης καὶ νέκταρός ἐστιν ἀπορρώξ.᾽
360 "ὣς φάτ᾽, ἀτάρ οἱ αὖτις ἐγὼ πόρον αἴθοπα οἶνον.
τρὶς μὲν ἔδωκα φέρων, τρὶς δἔκπιεν ἀφραδίῃσιν.
αὐτὰρ ἐπεὶ Κύκλωπα περὶ φρένας ἤλυθεν οἶνος,
καὶ τότε δή μιν ἔπεσσι προσηύδων μειλιχίοισι·
"Κύκλωψ, εἰρωτᾷς μὄνομα κλυτόν, αὐτὰρ ἐγώ τοι
365 ἐξερέω· σὺ δέ μοι δὸς ξείνιον, ὥς περ ὑπέστης.
Οὖτις ἐμοί γὄνομα· Οὖτιν δέ με κικλήσκουσι
μήτηρ ἠδὲ πατὴρ ἠδἄλλοι πάντες ἑταῖροι.᾽
"ὣς ἐφάμην, δέ μαὐτίκἀμείβετο νηλέι θυμῷ·
"Οὖτιν ἐγὼ πύματον ἔδομαι μετὰ οἷς ἑτάροισιν,
370 τοὺς δἄλλους πρόσθεν· τὸ δέ τοι ξεινήιον ἔσται.
" καὶ ἀνακλινθεὶς πέσεν ὕπτιος, αὐτὰρ ἔπειτα
κεῖτἀποδοχμώσας παχὺν αὐχένα, κὰδ δέ μιν ὕπνος
ᾕρει πανδαμάτωρ· φάρυγος δἐξέσσυτο οἶνος
ψωμοί τἀνδρόμεοι· δἐρεύγετο οἰνοβαρείων.
375 καὶ τότἐγὼ τὸν μοχλὸν ὑπὸ σποδοῦ ἤλασα πολλῆς,
ἧος θερμαίνοιτο· ἔπεσσι δὲ πάντας ἑταίρους
θάρσυνον, μή τίς μοι ὑποδείσας ἀναδύη.
ἀλλὅτε δὴ τάχ μοχλὸς ἐλάινος ἐν πυρὶ μέλλεν
ἅψεσθαι, χλωρός περ ἐών, διεφαίνετο δαἰνῶς,
380 καὶ τότἐγὼν ἆσσον φέρον ἐκ πυρός, ἀμφὶ δἑταῖροι
ἵσταντ᾽· αὐτὰρ θάρσος ἐνέπνευσεν μέγα δαίμων.
οἱ μὲν μοχλὸν ἑλόντες ἐλάινον, ὀξὺν ἐπἄκρῳ,
ὀφθαλμῷ ἐνέρεισαν· ἐγὼ δἐφύπερθεν ἐρεισθεὶς
δίνεον, ὡς ὅτε τις τρυπῷ δόρυ νήιον ἀνὴρ
385 τρυπάνῳ, οἱ δέ τἔνερθεν ὑποσσείουσιν ἱμάντι
ἁψάμενοι ἑκάτερθε, τὸ δὲ τρέχει ἐμμενὲς αἰεί.
ὣς τοῦ ἐν ὀφθαλμῷ πυριήκεα μοχλὸν ἑλόντες
δινέομεν, τὸν δαἷμα περίρρεε θερμὸν ἐόντα.
πάντα δέ οἱ βλέφαρἀμφὶ καὶ ὀφρύας εὗσεν ἀυτμὴ
390 γλήνης καιομένης, σφαραγεῦντο δέ οἱ πυρὶ ῥίζαι.
ὡς δὅτἀνὴρ χαλκεὺς πέλεκυν μέγαν ἠὲ σκέπαρνον
εἰν ὕδατι ψυχρῷ βάπτῃ μεγάλα ἰάχοντα
φαρμάσσων· τὸ γὰρ αὖτε σιδήρου γε κράτος ἐστίν
ὣς τοῦ σίζὀφθαλμὸς ἐλαϊνέῳ περὶ μοχλῷ.
395 σμερδαλέον δὲ μέγᾤμωξεν, περὶ δἴαχε πέτρη,
ἡμεῖς δὲ δείσαντες ἀπεσσύμεθ᾽· αὐτὰρ μοχλὸν
ἐξέρυσὀφθαλμοῖο πεφυρμένον αἵματι πολλῷ.
τὸν μὲν ἔπειτἔρριψεν ἀπὸ ἕο χερσὶν ἀλύων,
αὐτὰρ Κύκλωπας μεγάλἤπυεν, οἵ ῥά μιν ἀμφὶς
[9,350] et me laisserais partir pour mon logis. Mais ta démence n'est même plus supportable. Cruel ! Comment aucun autre des hommes, si nombreux qu'ils soient, t'approcherait-il jamais quand tu agis au mépris de toute loi? » Ainsi parlai-je, il prit la jatte et la vida. Et à boire le doux breuvage il sentit une joie formidable : il m'en demandait une seconde fois : « Aie la gentillesse de m'en donner encore, et dis-moi tout de suite ton nom; je veux te faire un présent d'hospitalité qui te réjouisse. Sans doute, pour les Cyclopes la terre qui donne le blé produit le vin des lourdes grappes, que gonfle la pluie de Zeus. Mais celui-ci est pur jus d'ambroisie et de nectar. » Il parlait ainsi; je lui versai donc une nouvelle rasade de vin aux reflets de feu. Je lui en apportai et donnai trois fois, et trois fois il but, l'imprudent ! Puis, quand le vin eut enveloppé les esprits du Cyclope, alors je lui adressai ces paroles mielleuses : « Cyclope, tu me demandes quel est mon nom fameux; je vais donc te le dire. Toi, fais-moi un présent d'hospitalité, comme tu l'as promis. Personne, voilà mon nom. C'est Personne que m'appellent ma mère, mon père, et tous mes compagnons. « Ainsi je dis; il me repartit aussitôt d'un coeur impitoyable : « Personne, je te mangerai le dernier de tes compagnons; oui, tous les autres avant toi; ce sera mon présent d'hospitalité. » Ce disant, il se renversa et tomba le ventre en l'air. Il était couché, son col épais ployé, et le sommeil le prenait, irrésistible dompteur. De sa gorge jaillissaient du vin et de la pitance humaine; il rotait dans son ivresse. Alors moi, je poussai le pieu sous la cendre épaisse, jusqu'à ce qu'il fût chaud. J'encourageai de mes paroles tous mes compagnons, crainte que la peur ne fît se dérober l'un d'eux. Dès que l'épieu d'olivier, encore vert pourtant, fut près de flamber, répandant une terrible lueur, alors je le tirai du feu et l'approchai, et mes compagnons se tenaient autour de moi : un dieu leur avait inspiré grande hardiesse. Ayant saisi l'épieu d'olivier, ils en appuyèrent la pointe sur le globe de l'oeil; moi, pesant dessus de tout mon poids, je le faisais tourner sur lui-même : quand on fore le bois d'un navire avec une tarière, on enroule au pied de l'instrument une courroie sur laquelle on tire des deux côtés pour la mouvoir, et elle vire toujours en la même place; ainsi, tenant l'épieu aiguisé au feu, nous le faisions virevolter dans l'oeil, et le sang jaillissait autour de la pointe brûlante, et partout sur les paupières et les sourcils la prunelle grillée sifflait, et les racines grésillaient sous la flamme. Quand un forgeron trempe une grande hache ou une cognée dans l'eau froide pour la durcir, le métal siffle fortement; mais ensuite grande est la résistance du fer. Ainsi sifflait l'oeil du monstre autour de l'épieu d'olivier. Terrible fut le grand gémissement qu'il poussa; la roche le répercuta tout alentour. Et nous épouvantés, nous nous enfuîmes. Il retira de son oeil l'épieu souillé de sang. En délire, il le rejette loin de lui. Puis il appelle à grands cris les Cyclopes,


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Dernière mise à jour : 6/10/2005