HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant VIII

Vers 450-499

  Vers 450-499

[8,450] ἔς ἀσάμινθον βάνθ᾽· δἄρ ἀσπασίως ἴδε θυμῷ
θερμὰ λοέτρ᾽, ἐπεὶ οὔ τι κομιζόμενός γε θάμιζεν,
ἐπεὶ δὴ λίπε δῶμα Καλυψοῦς ἠυκόμοιο.
τόφρα δέ οἱ κομιδή γε θεῷ ὣς ἔμπεδος ἦεν.
τὸν δἐπεὶ οὖν δμῳαὶ λοῦσαν καὶ χρῖσαν ἐλαίῳ,
455 ἀμφὶ δέ μιν χλαῖναν καλὴν βάλον ἠδὲ χιτῶνα,
ἔκ ἀσαμίνθου βὰς ἄνδρας μέτα οἰνοποτῆρας
ἤιε· Ναυσικάα δὲ θεῶν ἄπο κάλλος ἔχουσα
στῆ ῥα παρὰ σταθμὸν τέγεος πύκα ποιητοῖο,
θαύμαζεν δὈδυσῆα ἐν ὀφθαλμοῖσιν ὁρῶσα,
460 καί μιν φωνήσασἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
"χαῖρε, ξεῖν᾽, ἵνα καί ποτἐὼν ἐν πατρίδι γαίῃ
μνήσῃ ἐμεῦ, ὅτι μοι πρώτῃ ζωάγριὀφέλλεις."
τὴν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς.
"Ναυσικάα θύγατερ μεγαλήτορος Ἀλκινόοιο,
465 οὕτω νῦν Ζεὺς θείη, ἐρίγδουπος πόσις Ἥρης,
οἴκαδέ τἐλθέμεναι καὶ νόστιμον ἦμαρ ἰδέσθαι·
τῷ κέν τοι καὶ κεῖθι θεῷ ὣς εὐχετοᾐμην
αἰεὶ ἤματα πάντα· σὺ γάρ μἐβιώσαο, κούρη."
ῥα καὶ ἐς θρόνον ἷζε παρἈλκίνοον βασιλῆα·
470 οἱ δἤδη μοίρας τἔνεμον κερόωντό τε οἶνον.
κῆρυξ δἐγγύθεν ἦλθεν ἄγων ἐρίηρον ἀοιδόν,
Δημόδοκον λαοῖσι τετιμένον· εἷσε δἄραὐτὸν
μέσσῳ δαιτυμόνων, πρὸς κίονα μακρὸν ἐρείσας.
δὴ τότε κήρυκα προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς,
475 νώτου ἀποπροταμών, ἐπὶ δὲ πλεῖον ἐλέλειπτο,
ἀργιόδοντος ὑός, θαλερὴ δἦν ἀμφὶς ἀλοιφή·
"κῆρυξ, τῆ δή, τοῦτο πόρε κρέας, ὄφρα φάγῃσιν,
Δημοδόκῳ· καί μιν προσπτύξομαι ἀχνύμενός περ·
πᾶσι γὰρ ἀνθρώποισιν ἐπιχθονίοισιν ἀοιδοὶ
480 τιμῆς ἔμμοροί εἰσι καὶ αἰδοῦς, οὕνεκἄρα σφέας
οἴμας μοῦσἐδίδαξε, φίλησε δὲ φῦλον ἀοιδῶν."
ὣς ἄρἔφη, κῆρυξ δὲ φέρων ἐν χερσὶν ἔθηκεν
ἥρῳ Δημοδόκῳ· δἐδέξατο, χαῖρε δὲ θυμῷ.
οἱ δἐπὀνείαθἑτοῖμα προκείμενα χεῖρας ἴαλλον.
485 αὐτὰρ ἐπεὶ πόσιος καὶ ἐδητύος ἐξ ἔρον ἕντο,
δὴ τότε Δημόδοκον προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
"Δημόδοκ᾽, ἔξοχα δή σε βροτῶν αἰνίζομἁπάντων.
σέ γε μοῦσἐδίδαξε, Διὸς πάϊς, σέ γἈπόλλων·
λίην γὰρ κατὰ κόσμον Ἀχαιῶν οἶτον ἀείδεις,
490 ὅσσἔρξαν τἔπαθόν τε καὶ ὅσσἐμόγησαν Ἀχαιοί,
ὥς τέ που αὐτὸς παρεὼν ἄλλου ἀκούσας.
ἀλλἄγε δὴ μετάβηθι καὶ ἵππου κόσμον ἄεισον
δουρατέου, τὸν Ἐπειὸς ἐποίησεν σὺν Ἀθήνῃ,
ὅν ποτἐς ἀκρόπολιν δόλον ἤγαγε δῖος Ὀδυσσεὺς
495 ἀνδρῶν ἐμπλήσας οἵ Ἴλιον ἐξαλάπαξαν.
αἴ κεν δή μοι ταῦτα κατὰ μοῖραν καταλέξῃς,
αὐτίκἐγὼ πᾶσιν μυθήσομαι ἀνθρώποισιν,
ὡς ἄρα τοι πρόφρων θεὸς ὤπασε θέσπιν ἀοιδήν."
ὣς φάθ᾽, δὁρμηθεὶς θεοῦ ἤρχετο, φαῖνε δἀοιδήν,
[8,450] à se rendre au bain et il eut joie au coeur à voir le bain chaud; car il n'avait guère eu le temps de prendre ces soins, depuis qu'il avait quitté la demeure de Calypso aux belles boucles; tant qu'il était auprès d'elle, on prenait soin de lui sans cesse comme d'un dieu. Quand les servantes l'eurent baigné et frotté d'huile, elles lui passèrent un beau manteau après la tunique. Puis, sorti de la baignoire, il alla se mêler aux hommes qui buvaient le vin. Nausicaa, qui tenait sa beauté des dieux, vint se placer près du montant de la chambre solidement construite, et elle admirait Ulysse, qu'elle voyait les yeux dans les yeux; puis, élevant la voix, elle lui adressait ces paroles ailées : « Je te salue, étranger, pour qu'une fois en ta patrie, il te souvienne de moi; car c'est à moi, la première, que tu dois le prix de ton salut. » Ulysse, fécond en ruses, lui repartit : « Nausicaa, fille du magnanime Alcinoos, si Zeus au bruyant tonnerre, époux d'Héré, m'accorde de revenir en mon manoir et de voir le jour du retour, alors, là-bas, je t'adresserai ma prière comme à une déesse, tous les jours, car c'est à toi que je dois la vie, jeune fille.» Il dit et alla s'asseoir dans un fauteuil près du roi Alcinoos. Déjà l'on coupait les parts et l'on mêlait le vin. Le héraut s'approcha, conduisant le fidèle aède, Démodocos, honoré des peuples; il le fit asseoir au milieu des convives, adossé à une haute colonne. Alors Ulysse fécond en ruses dit au héraut, après avoir tranché dans l'échine, mais en laissant la plus grande part, un morceau d'un porc aux dents blanches, tout garni d'une graisse abondante : « Héraut, tiens ça, porte cette viande à Démodocos, pour qu'il la mange; je veux le saluer, tout affligé que je suis. Pour tous les hommes qui sont sur terre les aèdes sont dignes d'honneur et de respect, parce que la Muse leur a enseigné leurs chants et qu'elle aime la tribu des chanteurs. » Ainsi parlait-il; le héraut porta la part de viande et la mit aux mains du divin Démodocos, qui la reçut et se réjouit en son coeur. Les convives portaient les mains aux mets servis devant eux. Quand ils se furent rassasiés du boire et du manger, alors Ulysse fécond en ruses adressa ces paroles à Démodocos : « Démodocos, je t'estime bien au-dessus de tous les mortels : ou c'est la Muse, fille de Zeus, qui t'enseigna tes chants, ou c'est Apollon; car tu chantes avec une trop belle ordonnance le malheur des Achéens, tout ce qu'ils ont accompli, tout ce qu'ils ont souffert, tous leurs travaux; on dirait que tu étais présent en personne, ou bien tu as entendu le récit d'un témoin. Allons, change de sujet, chante l'arrangement du cheval de bois, qu'Epéios construisit avec l'aide d'Athéné, et que par ruse l'illustre Ulysse introduisit dans l'acropole, après l'avoir rempli d'hommes, qui mirent Ilios à sac. Si tu me contes cette aventure dans un détail exact, je proclamerai aussitôt devant tous les hommes, que la faveur d'un dieu t'a octroyé ton chant divin. » Ainsi parlait-il; et l'aède inspiré par un dieu commençait et déroulait son chant;


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Dernière mise à jour : 6/10/2005