HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant VIII

Vers 1-49

  Vers 1-49

[8,0] Ὁμήρου Ὀδύσσεια - Ραψωδία η'
1 ἦμος δἠριγένεια φάνη ῥοδοδάκτυλος Ἠώς,
ὤρνυτἄρἐξ εὐνῆς ἱερὸν μένος Ἀλκινόοιο,
ἂν δἄρα διογενὴς ὦρτο πτολίπορθος Ὀδυσσεύς.
τοῖσιν δἡγεμόνευἱερὸν μένος Ἀλκινόοιο
5 Φαιήκων ἀγορήνδ᾽, σφιν παρὰ νηυσὶ τέτυκτο.
ἐλθόντες δὲ καθῖζον ἐπὶ ξεστοῖσι λίθοισι
πλησίον. δἀνὰ ἄστυ μετᾐχετο Παλλὰς Ἀθήνη
εἰδομένη κήρυκι δαΐφρονος Ἀλκινόοιο,
νόστον Ὀδυσσῆι μεγαλήτορι μητιόωσα,
10 καί ῥα ἑκάστῳ φωτὶ παρισταμένη φάτο μῦθον·
"δεῦτἄγε, Φαιήκων ἡγήτορες ἠδὲ μέδοντες,
εἰς ἀγορὴν ἰέναι, ὄφρα ξείνοιο πύθησθε,
ὃς νέον Ἀλκινόοιο δαΐφρονος ἵκετο δῶμα
πόντον ἐπιπλαγχθείς, δέμας ἀθανάτοισιν ὁμοῖος."
15 ὣς εἰποῦσὤτρυνε μένος καὶ θυμὸν ἑκάστου.
καρπαλίμως δἔμπληντο βροτῶν ἀγοραί τε καὶ ἕδραι
ἀγρομένων· πολλοὶ δἄρἐθηήσαντο ἰδόντες
υἱὸν Λαέρταο δαΐφρονα· τῷ δἄρἈθήνη
θεσπεσίην κατέχευε χάριν κεφαλῇ τε καὶ ὤμοις
20 καί μιν μακρότερον καὶ πάσσονα θῆκεν ἰδέσθαι,
ὥς κεν Φαιήκεσσι φίλος πάντεσσι γένοιτο
δεινός ταἰδοῖός τε καὶ ἐκτελέσειεν ἀέθλους
πολλούς, τοὺς Φαίηκες ἐπειρήσαντὈδυσῆος.
αὐτὰρ ἐπεί ἤγερθεν ὁμηγερέες τἐγένοντο,
25 τοῖσιν δἈλκίνοος ἀγορήσατο καὶ μετέειπε·
"κέκλυτε, Φαιήκων ἡγήτορες ἠδὲ μέδοντες,
ὄφρεἴπω τά με θυμὸς ἐνὶ στήθεσσι κελεύει.
ξεῖνος ὅδ᾽, οὐκ οἶδὅς τις, ἀλώμενος ἵκετἐμὸν δῶ,
ἠὲ πρὸς ἠοίων ἑσπερίων ἀνθρώπων·
30 πομπὴν δὀτρύνει, καὶ λίσσεται ἔμπεδον εἶναι.
ἡμεῖς δ᾽, ὡς τὸ πάρος περ, ἐποτρυνώμεθα πομπήν.
οὐδὲ γὰρ οὐδέ τις ἄλλος, ὅτις κἐμὰ δώμαθἵκηται,
ἐνθάδὀδυρόμενος δηρὸν μένει εἵνεκα πομπῆς.
ἀλλἄγε νῆα μέλαιναν ἐρύσσομεν εἰς ἅλα δῖαν
35 πρωτόπλοον, κούρω δὲ δύω καὶ πεντήκοντα
κρινάσθων κατὰ δῆμον, ὅσοι πάρος εἰσὶν ἄριστοι.
δησάμενοι δἐὺ πάντες ἐπὶ κληῖσιν ἐρετμὰ
ἔκβητ᾽· αὐτὰρ ἔπειτα θοὴν ἀλεγύνετε δαῖτα
ἡμέτερόνδἐλθόντες· ἐγὼ δἐὺ πᾶσι παρέξω.
40 κούροισιν μὲν ταῦτἐπιτέλλομαι· αὐτὰρ οἱ ἄλλοι
σκηπτοῦχοι βασιλῆες ἐμὰ πρὸς δώματα καλὰ
ἔρχεσθ᾽, ὄφρα ξεῖνον ἐνὶ μεγάροισι φιλέωμεν,
μηδέ τις ἀρνείσθω. καλέσασθε δὲ θεῖον ἀοιδὸν
Δημόδοκον· τῷ γάρ ῥα θεὸς πέρι δῶκεν ἀοιδὴν
45 τέρπειν, ὅππῃ θυμὸς ἐποτρύνῃσιν ἀείδειν."
ὣς ἄρα φωνήσας ἡγήσατο, τοὶ δἅμἕποντο
σκηπτοῦχοι· κῆρυξ δὲ μετᾐχετο θεῖον ἀοιδόν.
κούρω δὲ κρινθέντε δύω καὶ πεντήκοντα
βήτην, ὡς ἐκέλευσ᾽, ἐπὶ θῖνἁλὸς ἀτρυγέτοιο.
[8,0] CHANT VIII - Réception d'Ulysse par les Phéaciens. 1 Dès que, née au matin, parut Aurore aux doigts de rose, le fort et vaillant Alcinoos sauta de sa couche, et de même se leva le descendant de Zeus, Ulysse pilleur de villes. Et le vaillant et fort Alcinoos le guidait vers l'agora des Phéaciens, bâtie près de leurs vaisseaux. Arrivés là, ils s'assirent l'un à côté de l'autre sur les pierres polies. Cependant allait par la ville Pallas Athéné, sous les traits d'un héraut du prudent Alcinoos; elle méditait le retour du magnanime Ulysse, s'approchait de chaque Ancien et lui disait : « Par ici, guides et conseillers des Phéaciens, allez à l'agora; vous entendrez parler de l'hôte arrivé hier dans la maison du prudent Alcinoos, après avoir erré sur la mer : il ressemble d'aspect aux Immortels. » Par ces paroles, elle excitait le désir et la curiosité de chacun. Bientôt places et sièges furent pleins d'hommes qui s'assemblaient. Beaucoup contemplèrent avec admiration le prudent fils de Laerte. Athéné avait versé une grâce ineffable sur sa tête et ses épaules; elle lui avait donné un aspect plus grand et plus robuste, pour qu'il conquît l'amitié de tous les Phéaciens, qu'il inspirât crainte et respect, et remportât beaucoup de victoires, quand les Phéaciens le mettraient à l'épreuve. Quand ils furent réunis et au complet, Alcinoos prit la parole dans l'assemblée et dit : « Écoutez, guides et conseillers des Phéaciens : je veux vous dire ce que mon coeur m'inspire en ma poitrine. Voici un étranger, dont j'ignore le nom; qu'il soit venu du levant ou du couchant, ses courses sur la mer l'ont conduit dans ma demeure. Il demande qu'on le reconduise; il prie qu'on l'en assure. Nous, comme nous l'avons fait toujours, hâtons-nous de le ramener. Jamais aucun homme, venu en ma maison, n'y reste longtemps à se lamenter pour qu'on l'accompagne. Allons! Tirons dans la mer divine un vaisseau noir, voguant pour la première fois, et que dans le peuple on choisisse cinquante-deux jeunes gens, ceux qui se sont montrés les meilleurs. Fixez tous avec soin les rames aux tolets; puis débarquez, et bien vite revenez chez moi préparer le festin; je le ferai servir plantureux pour tous. Voilà pour les jeunes gens. Quant à vous autres, rois, porteurs de sceptre, venez dans mon palais, pour traiter en amis notre hôte dans la grand'salle. Et que nul ne refuse. Faites appeler aussi le divin aède, Démodocos, qui plus que tout autre a reçu d'un dieu le don de charmer par ses chants, quel que soit le sujet où son coeur l'invite." Ayant ainsi parlé, il ouvrit la marche, et les porteurs de sceptre le suivaient. Un héraut vint chercher l'aède divin. Les cinquante-deux jeunes gens choisis comme équipage allèrent, comme il l'avait ordonné, vers le rivage de la mer inlassable.


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Dernière mise à jour : 6/10/2005