HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant V

Vers 1-49

  Vers 1-49

[5,0] Ραψωδία ε'
1 Ἠὼς δἐκ λεχέων παρἀγαυοῦ Τιθωνοῖο
ὤρνυθ᾽, ἵνἀθανάτοισι φόως φέροι ἠδὲ βροτοῖσιν·
οἱ δὲ θεοὶ θῶκόνδε καθίζανον, ἐν δἄρα τοῖσι
Ζεὺς ὑψιβρεμέτης, οὗ τε κράτος ἐστὶ μέγιστον.
5 τοῖσι δἈθηναίη λέγε κήδεα πόλλὈδυσῆος
μνησαμένη· μέλε γάρ οἱ ἐὼν ἐν δώμασι νύμφης·
"Ζεῦ πάτερ ἠδἄλλοι μάκαρες θεοὶ αἰὲν ἐόντες,
μή τις ἔτι πρόφρων ἀγανὸς καὶ ἤπιος ἔστω
σκηπτοῦχος βασιλεύς, μηδὲ φρεσὶν αἴσιμα εἰδώς,
10 ἀλλαἰεὶ χαλεπός τεἴη καὶ αἴσυλα ῥέζοι·
ὡς οὔ τις μέμνηται Ὀδυσσῆος θείοιο
λαῶν οἷσιν ἄνασσε, πατὴρ δὣς ἤπιος ἦεν.
ἀλλ μὲν ἐν νήσῳ κεῖται κρατέρἄλγεα πάσχων
νύμφης ἐν μεγάροισι Καλυψοῦς, μιν ἀνάγκῃ
15 ἴσχει· δοὐ δύναται ἣν πατρίδα γαῖαν ἱκέσθαι·
οὐ γάρ οἱ πάρα νῆες ἐπήρετμοι καὶ ἑταῖροι,
οἵ κέν μιν πέμποιεν ἐπεὐρέα νῶτα θαλάσσης.
νῦν αὖ παῖδἀγαπητὸν ἀποκτεῖναι μεμάασιν
οἴκαδε νισόμενον· δἔβη μετὰ πατρὸς ἀκουὴν
20 ἐς Πύλον ἠγαθέην ἠδἐς Λακεδαίμονα δῖαν."
τὴν δἀπαμειβόμενος προσέφη νεφεληγερέτα Ζεύς·
"τέκνον ἐμόν, ποῖόν σε ἔπος φύγεν ἕρκος ὀδόντων.
οὐ γὰρ δὴ τοῦτον μὲν ἐβούλευσας νόον αὐτή,
ὡς τοι κείνους Ὀδυσεὺς ἀποτίσεται ἐλθών;
25 Τηλέμαχον δὲ σὺ πέμψον ἐπισταμένως, δύνασαι γάρ,
ὥς κε μάλἀσκηθὴς ἣν πατρίδα γαῖαν ἵκηται,
μνηστῆρες δἐν νηὶ· παλιμπετὲς ἀπονέωνται."
ῥα καὶ Ἑρμείαν, υἱὸν φίλον, ἀντίον ηὔδα·
"Ἑρμεία, σὺ γὰρ αὖτε τά τἄλλα περ ἄγγελός ἐσσι,
30 νύμφῃ ἐυπλοκάμῳ εἰπεῖν νημερτέα βουλήν,
νόστον Ὀδυσσῆος ταλασίφρονος, ὥς κε νέηται
οὔτε θεῶν πομπῇ οὔτε θνητῶν ἀνθρώπων·
ἀλλ γἐπὶ σχεδίης πολυδέσμου πήματα πάσχων
ἤματί κεἰκοστῷ Σχερίην ἐρίβωλον ἵκοιτο,
35 Φαιήκων ἐς γαῖαν, οἳ ἀγχίθεοι γεγάασιν,
οἵ κέν μιν περὶ κῆρι θεὸν ὣς τιμήσουσιν,
πέμψουσιν δἐν νηὶ φίλην ἐς πατρίδα γαῖαν,
χαλκόν τε χρυσόν τε ἅλις ἐσθῆτά τε δόντες,
πόλλ᾽, ὅσἂν οὐδέ ποτε Τροίης ἐξήρατὈδυσσεύς,
40 εἴ περ ἀπήμων ἦλθε, λαχὼν ἀπὸ ληίδος αἶσαν.
ὣς γάρ οἱ μοῖρἐστὶ φίλους τἰδέειν καὶ ἱκέσθαι
οἶκον ἐς ὑψόροφον καὶ ἑὴν ἐς πατρίδα γαῖαν."
ὣς ἔφατ᾽, οὐδἀπίθησε διάκτορος ἀργεϊφόντης.
αὐτίκἔπειθὑπὸ ποσσὶν ἐδήσατο καλὰ πέδιλα,
45 ἀμβρόσια χρύσεια, τά μιν φέρον ἠμὲν ἐφὑγρὴν
ἠδἐπἀπείρονα γαῖαν ἅμα πνοιῇς ἀνέμοιο.
εἵλετο δὲ ῥάβδον, τῇ τἀνδρῶν ὄμματα θέλγει,
ὧν ἐθέλει, τοὺς δαὖτε καὶ ὑπνώοντας ἐγείρει.
τὴν μετὰ χερσὶν ἔχων πέτετο κρατὺς ἀργεϊφόντης.
[5,0] LIVRE V : La grotte de Calypso - Le radeau d'Ulysse. Aurore s'élança de la couche, où elle reposait près du glorieux Tithon, afin de porter la lumière aux Immortels et aux mortels. Et les dieux s'asseyaient pour tenir conseil, et parmi eux Zeus qui tonne en haut, dont la puissance est souveraine. Athéné leur disait les mille chagrins d'Ulysse, toujours présents à sa mémoire; car il ne lui plaisait pas qu'il fût chez la nymphe : « Zeus notre père, et vous, bienheureux Éternels, que désormais aucun roi porteur de sceptre ne soit enclin à la douceur et la bonté, que son esprit ignore la justice, qu'il soit toujours cruel et pratique le crime, puisque nul ne se souvient du divin Ulysse, parmi les peuples sur lesquels il régnait avec la douceur d'un père. En récompense, il est enfermé dans une île, en proie à de dures peines, au manoir de la nymphe Calypso, qui le retient contre son gré; il ne peut revenir dans la terre de ses pères; car il n'a point de vaisseaux à rames ni de compagnons pour le conduire sur le vaste dos de la mer; et maintenant, par surcroît, voilà qu'on veut tuer au retour son fils chéri, qui est allé s'informer de lui dans la sainte Pylos et la brillante Lacédémone. » L'assembleur de nuées, Zeus, lui répliqua : « Mon enfant, quelle parole a franchi la barrière de tes dents? N'as-tu point conçu ton plan à toi, pour qu'à son arrivée Ulysse tire vengeance de ces gens? Quant à Télémaque, guide-le de ta sagesse; car tu peux faire qu'il revienne indemne en sa patrie et que les prétendants s'en retournent sur leur nef sans avoir réussi. » Il dit et s'adressant à son cher fils Hermès : « Hermès, puisque tu es le porteur de tous nos messages, va dire à la nymphe aux belles boucles notre irrévocable décision; nous voulons le retour de l'endurant Ulysse, et qu'il revienne sans homme ou dieu qui l'accompagne; sur un radeau à nombreux liens et non sans peines, il arrivera, au bout de vingt jours, à Schérie aux glèbes. épaisses, la terre des Phéaciens, proches des dieux par leur naissance, qui de tout coeur l'honoreront comme un dieu, et le conduiront sur une nef au pays de ses pères, après lui avoir donné bronze, or et vêtements, plus qu'il n'en eût jamais emporté de Troie, s'il était revenu sans encombre, ayant reçu du sort sa portion de butin. A ce prix il lui est donné de revoir ceux qu'il aime et de regagner sa haute maison et la terre de ses pères. » Il parla ainsi, et le messager Argiphonte ne lui désobéit point. Sans tarder, il lia sous ses pieds les belles sandales immortelles, en or, qui le portaient sur l'élément liquide ou sur la terre immense, aussi vite que les souffles du vent. Il prit la baguette, dont il endort, s'il lui plaît, les yeux des hommes, et en éveille d'autres de leur sommeil. Cette baguette aux mains, le fort Argiphonte prenait son vol.


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Dernière mise à jour : 9/09/2005