HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XVI

Vers 800-867

  Vers 800-867

[16,800] κεφαλῇ φορέειν, σχεδόθεν δέ οἱ ἦεν ὄλεθρος. πᾶν δέ οἱ ἐν χείρεσσιν ἄγη δολιχόσκιον ἔγχος βριθὺ μέγα στιβαρὸν κεκορυθμένον· αὐτὰρ ἀπὤμων ἀσπὶς σὺν τελαμῶνι χαμαὶ πέσε τερμιόεσσα. λῦσε δέ οἱ θώρηκα ἄναξ Διὸς υἱὸς Ἀπόλλων. 805 τὸν δἄτη φρένας εἷλε, λύθεν δὑπὸ φαίδιμα γυῖα, στῆ δὲ ταφών· ὄπιθεν δὲ μετάφρενον ὀξέϊ δουρὶ ὤμων μεσσηγὺς σχεδόθεν βάλε Δάρδανος ἀνὴρ Πανθοΐδης Εὔφορβος, ὃς ἡλικίην ἐκέκαστο ἔγχεΐ θἱπποσύνῃ τε πόδεσσί τε καρπαλίμοισι· 810 καὶ γὰρ δὴ τότε φῶτας ἐείκοσι βῆσεν ἀφἵππων πρῶτἐλθὼν σὺν ὄχεσφι διδασκόμενος πολέμοιο· ὅς τοι πρῶτος ἐφῆκε βέλος Πατρόκλεες ἱππεῦ οὐδὲ δάμασσ᾽· μὲν αὖτις ἀνέδραμε, μίκτο δὁμίλῳ, ἐκ χροὸς ἁρπάξας δόρυ μείλινον, οὐδὑπέμεινε 815 Πάτροκλον γυμνόν περ ἐόντἐν δηϊοτῆτι. Πάτροκλος δὲ θεοῦ πληγῇ καὶ δουρὶ δαμασθεὶς ἂψ ἑτάρων εἰς ἔθνος ἐχάζετο κῆρἀλεείνων. Ἕκτωρ δὡς εἶδεν Πατροκλῆα μεγάθυμον ἂψ ἀναχαζόμενον βεβλημένον ὀξέϊ χαλκῷ, 820 ἀγχίμολόν ῥά οἱ ἦλθε κατὰ στίχας, οὖτα δὲ δουρὶ νείατον ἐς κενεῶνα, διὰ πρὸ δὲ χαλκὸν ἔλασσε· δούπησεν δὲ πεσών, μέγα δἤκαχε λαὸν Ἀχαιῶν· ὡς δὅτε σῦν ἀκάμαντα λέων ἐβιήσατο χάρμῃ, τὄρεος κορυφῇσι μέγα φρονέοντε μάχεσθον 825 πίδακος ἀμφὀλίγης· ἐθέλουσι δὲ πιέμεν ἄμφω· πολλὰ δέ τἀσθμαίνοντα λέων ἐδάμασσε βίηφιν· ὣς πολέας πεφνόντα Μενοιτίου ἄλκιμον υἱὸν Ἕκτωρ Πριαμίδης σχεδὸν ἔγχεϊ θυμὸν ἀπηύρα, καί οἱ ἐπευχόμενος ἔπεα πτερόεντα προσηύδα· 830 Πάτροκλ που ἔφησθα πόλιν κεραϊξέμεν ἁμήν, Τρωϊάδας δὲ γυναῖκας ἐλεύθερον ἦμαρ ἀπούρας ἄξειν ἐν νήεσσι φίλην ἐς πατρίδα γαῖαν νήπιε· τάων δὲ πρόσθἝκτορος ὠκέες ἵπποι ποσσὶν ὀρωρέχαται πολεμίζειν· ἔγχεϊ δαὐτὸς 835 Τρωσὶ φιλοπτολέμοισι μεταπρέπω, σφιν ἀμύνω ἦμαρ ἀναγκαῖον· σὲ δέ τἐνθάδε γῦπες ἔδονται. δείλ᾽, οὐδέ τοι ἐσθλὸς ἐὼν χραίσμησεν Ἀχιλλεύς, ὅς πού τοι μάλα πολλὰ μένων ἐπετέλλετἰόντι· μή μοι πρὶν ἰέναι Πατρόκλεες ἱπποκέλευθε 840 νῆας ἔπι γλαφυρὰς πρὶν Ἕκτορος ἀνδροφόνοιο αἱματόεντα χιτῶνα περὶ στήθεσσι δαΐξαι. ὥς πού σε προσέφη, σοὶ δὲ φρένας ἄφρονι πεῖθε. τὸν δὀλιγοδρανέων προσέφης Πατρόκλεες ἱππεῦ· ἤδη νῦν Ἕκτορ μεγάλεὔχεο· σοὶ γὰρ ἔδωκε 845 νίκην Ζεὺς Κρονίδης καὶ Ἀπόλλων, οἵ με δάμασσαν ῥηιδίως· αὐτοὶ γὰρ ἀπὤμων τεύχεἕλοντο. τοιοῦτοι δεἴ πέρ μοι ἐείκοσιν ἀντεβόλησαν, πάντές καὐτόθὄλοντο ἐμῷ ὑπὸ δουρὶ δαμέντες. ἀλλά με μοῖρὀλοὴ καὶ Λητοῦς ἔκτανεν υἱός, [16,800] pour que sa tête le portât; et proche était sa perte.
Tout entière, entre les mains de Patrocle, se brisa la longue lance,
lourde, grande, forte, casquée de bronze. De ses épaules, le bouclier,
avec le baudrier, tomba à terre, un bouclier descendant jusqu'aux
pieds. Il lui détacha sa cuirasse, le prince fils de Zeus, Apollon !
Alors l'égarement saisit l'âme de Patrocle; ses membres
brillants se désunirent; il s'arrêta, éperdu. Par derrière,
dans le dos, avec sa lance aiguë, entre les épaules, de près,
le frappa un Dardanien, Euphorbe fils de Panthoos,
qui surpassait ceux de son âge pour le maniement de la
pique, des chevaux, et la vitesse des pieds : un jour, il
avait jeté vingt hommes à bas de leur char, la première
fois qu'il vint avec un char, quand il apprenait la
guerre. C'est lui qui, le premier, te lança un trait, écuyer
Patrocle, et il ne te dompta pas. Il revint, en courant,
se mêler à la foule, ayant arraché du corps sa lance de
frêne, et n'attendit pas Patrocle, tout désarmé qu'il
fût, dans le carnage. Mais Patrocle, dompté par le coup
du dieu et par la lance, vers le groupe de ses compagnons
se retira, pour éviter la divinité fatale.
Hector, voyant le magnanime Patrocle se retirer,
blessé par le bronze aigu, s'approcha de lui à travers les
rangs; et il le blessa, de sa lance, au bas du flanc, et
poussa le bronze au travers. Avec bruit, Patrocle tomba;
grande fut l'affliction des troupes achéennes. Comme un
sanglier infatigable succombe à l'attaque ardente d'un
lion : tous deux, sur la cime d'une montagne, se battent
fièrement pour une maigre source; ils veulent y boire
tous deux; et le sanglier, tout haletant, est dompté par
le lion, de force; ainsi au fils vaillant de Ménoetios, qui
avait tué beaucoup d'hommes, Hector, fils de Priam, de
près, avec sa pique, enleva la vie, et, triomphant, adressa
ces mots ailés :
«Patrocle, tu prétendais saccager notre ville, aux
femmes troyennes enlever le jour de la liberté, et les
emmener, sur tes vaisseaux, dans ta patrie. Insensé !
Devant elles, les chevaux rapides d'Hector ont allongé
leur galop pour combattre ! Et avec ma pique, moi-même,
entre les Troyens belliqueux, je me distingue, en
les préservant du jour de la nécessité. Mais toi, ici,
les vautours te dévoreront. Malheureux ! Malgré sa
valeur, il ne t'a pas aidé, Achille, qui sans doute, en
restant à l'écart, mille fois te recommanda, à toi qui
marchais : « Ne viens pas vers moi, Patrocle que traînent
les chevaux, près des vaisseaux creux, avant que d'Hector
meurtrier tu n'aies ensanglanté la tunique, déchirée à la
poitrine. » — Ainsi sans doute il a parlé, et persuadé ton
sens, insensé ! »
Dans ta faiblesse, tu lui répondis, écuyer Patrocle :
"Maintenant, Hector, triomphe bien. Ils t'ont donné
la victoire, Zeus fils de Cronos et Apollon, qui m'ont
dompté, facilement : car eux-mêmes de mes épaules ont
enlevé mes armes ! Des hommes comme toi, quand, à
vingt, ils m'auraient affronté, tous, sur-le-champ, auraient
péri, domptés par ma lance. Mais moi, c'est le sort funeste
et le fils de Latone qui m'ont tué,
[16,850] ἀνδρῶν δΕὔφορβος· σὺ δέ με τρίτος ἐξεναρίζεις. ἄλλο δέ τοι ἐρέω, σὺ δἐνὶ φρεσὶ βάλλεο σῇσιν· οὔ θην οὐδαὐτὸς δηρὸν βέῃ, ἀλλά τοι ἤδη ἄγχι παρέστηκεν θάνατος καὶ μοῖρα κραταιὴ χερσὶ δαμέντἈχιλῆος ἀμύμονος Αἰακίδαο. 855 ὣς ἄρα μιν εἰπόντα τέλος θανάτοιο κάλυψε· ψυχὴ δἐκ ῥεθέων πταμένη Ἄϊδος δὲ βεβήκει ὃν πότμον γοόωσα λιποῦσἀνδροτῆτα καὶ ἥβην. τὸν καὶ τεθνηῶτα προσηύδα φαίδιμος Ἕκτωρ· Πατρόκλεις τί νύ μοι μαντεύεαι αἰπὺν ὄλεθρον; 860 τίς δοἶδεἴ κἈχιλεὺς Θέτιδος πάϊς ἠϋκόμοιο φθήῃ ἐμῷ ὑπὸ δουρὶ τυπεὶς ἀπὸ θυμὸν ὀλέσσαι; ὣς ἄρα φωνήσας δόρυ χάλκεον ἐξ ὠτειλῆς εἴρυσε λὰξ προσβάς, τὸν δὕπτιον ὦσἀπὸ δουρός. αὐτίκα δὲ ξὺν δουρὶ μετΑὐτομέδοντα βεβήκει 865 ἀντίθεον θεράποντα ποδώκεος Αἰακίδαο· ἵετο γὰρ βαλέειν· τὸν δἔκφερον ὠκέες ἵπποι 867 ἄμβροτοι, οὓς Πηλῆϊ θεοὶ δόσαν ἀγλαὰ δῶρα. [16,850] et, parmi les hommes, Euphorbe. Toi, tu ne vins
que le troisième, et tu me dépouilles !
Encore un mot pourtant, et mets-le dans ton âme
tu n'as plus longtemps, toi-même, à vivre. Près de
toi, déjà, se dressent la mort et le sort puissant; et tu es
dompté par la main d'Achille, l'irréprochable Èacide. »
Il dit, et ce fut la fin; la mort l'enveloppa. Son âme,
s'envolant de ses membres, alla chez Adès, déplorant
son sort, laissant la virilité et la jeunesse.
Quoiqu'Il fût mort, l'illustre Hector lui répondit :
«Patrocle, pourquoi me prédis-tu le gouffre fatal?
Qui sait si Achille, fils de Thétis aux beaux cheveux,
ne me devancera pas, frappé de ma lance, pour perdre la vie? »
Ayant dit, il arracha sa lance de bronze de la blessure,
le pied sur le cadavre, qu'à la renverse il repoussa loin
de sa lance. Et aussitôt, avec sa lance, il marcha vers Automédon,
le serviteur rival des dieux de l'Éacide aux pieds
rapides, car il désirait le frapper. Mais lui était emporté
par les chevaux rapides, immortels, qu'à Pélée les dieux
avaient donnés, présent magnifique.


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Dernière mise à jour : 9/05/2006