HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant IX

δέ



Texte grec :

[9,450] τὴν αὐτὸς φιλέεσκεν, ἀτιμάζεσκε δ᾽ ἄκοιτιν
μητέρ᾽ ἐμήν· ἣ δ᾽ αἰὲν ἐμὲ λισσέσκετο γούνων
παλλακίδι προμιγῆναι, ἵν᾽ ἐχθήρειε γέροντα.
τῇ πιθόμην καὶ ἔρεξα· πατὴρ δ᾽ ἐμὸς αὐτίκ᾽ ὀϊσθεὶς
πολλὰ κατηρᾶτο, στυγερὰς δ᾽ ἐπεκέκλετ᾽ Ἐρινῦς,
455 μή ποτε γούνασιν οἷσιν ἐφέσσεσθαι φίλον υἱὸν
ἐξ ἐμέθεν γεγαῶτα· θεοὶ δ᾽ ἐτέλειον ἐπαρὰς
Ζεύς τε καταχθόνιος καὶ ἐπαινὴ Περσεφόνεια.
462 ἔνθ᾽ ἐμοὶ οὐκέτι πάμπαν ἐρητύετ᾽ ἐν φρεσὶ θυμὸς
πατρὸς χωομένοιο κατὰ μέγαρα στρωφᾶσθαι.
ἦ μὲν πολλὰ ἔται καὶ ἀνεψιοὶ ἀμφὶς ἐόντες
465 αὐτοῦ λισσόμενοι κατερήτυον ἐν μεγάροισι,
πολλὰ δὲ ἴφια μῆλα καὶ εἰλίποδας ἕλικας βοῦς
ἔσφαζον, πολλοὶ δὲ σύες θαλέθοντες ἀλοιφῇ
εὑόμενοι τανύοντο διὰ φλογὸς Ἡφαίστοιο,
πολλὸν δ᾽ ἐκ κεράμων μέθυ πίνετο τοῖο γέροντος.
470 εἰνάνυχες δέ μοι ἀμφ᾽ αὐτῷ παρὰ νύκτας ἴαυον·
οἳ μὲν ἀμειβόμενοι φυλακὰς ἔχον, οὐδέ ποτ᾽ ἔσβη
πῦρ, ἕτερον μὲν ὑπ᾽ αἰθούσῃ εὐερκέος αὐλῆς,
ἄλλο δ᾽ ἐνὶ προδόμῳ, πρόσθεν θαλάμοιο θυράων.
ἀλλ᾽ ὅτε δὴ δεκάτη μοι ἐπήλυθε νὺξ ἐρεβεννή,
475 καὶ τότ᾽ ἐγὼ θαλάμοιο θύρας πυκινῶς ἀραρυίας
ῥήξας ἐξῆλθον, καὶ ὑπέρθορον ἑρκίον αὐλῆς
ῥεῖα, λαθὼν φύλακάς τ᾽ ἄνδρας δμῳάς τε γυναῖκας.
φεῦγον ἔπειτ᾽ ἀπάνευθε δι᾽ Ἑλλάδος εὐρυχόροιο,
Φθίην δ᾽ ἐξικόμην ἐριβώλακα μητέρα μήλων
480 ἐς Πηλῆα ἄναχθ᾽· ὃ δέ με πρόφρων ὑπέδεκτο,
καί μ᾽ ἐφίλησ᾽ ὡς εἴ τε πατὴρ ὃν παῖδα φιλήσῃ
μοῦνον τηλύγετον πολλοῖσιν ἐπὶ κτεάτεσσι,
καί μ᾽ ἀφνειὸν ἔθηκε, πολὺν δέ μοι ὤπασε λαόν·
ναῖον δ᾽ ἐσχατιὴν Φθίης Δολόπεσσιν ἀνάσσων.
485 καί σε τοσοῦτον ἔθηκα θεοῖς ἐπιείκελ᾽ Ἀχιλλεῦ,
ἐκ θυμοῦ φιλέων, ἐπεὶ οὐκ ἐθέλεσκες ἅμ᾽ ἄλλῳ
οὔτ᾽ ἐς δαῖτ᾽ ἰέναι οὔτ᾽ ἐν μεγάροισι πάσασθαι,
πρίν γ᾽ ὅτε δή σ᾽ ἐπ᾽ ἐμοῖσιν ἐγὼ γούνεσσι καθίσσας
ὄψου τ᾽ ἄσαιμι προταμὼν καὶ οἶνον ἐπισχών.
490 πολλάκι μοι κατέδευσας ἐπὶ στήθεσσι χιτῶνα
οἴνου ἀποβλύζων ἐν νηπιέῃ ἀλεγεινῇ.
ὣς ἐπὶ σοὶ μάλα πολλὰ πάθον καὶ πολλὰ μόγησα,
τὰ φρονέων ὅ μοι οὔ τι θεοὶ γόνον ἐξετέλειον
ἐξ ἐμεῦ· ἀλλὰ σὲ παῖδα θεοῖς ἐπιείκελ᾽ Ἀχιλλεῦ
495 ποιεύμην, ἵνα μοί ποτ᾽ ἀεικέα λοιγὸν ἀμύνῃς.
ἀλλ᾽ Ἀχιλεῦ δάμασον θυμὸν μέγαν· οὐδέ τί σε χρὴ
νηλεὲς ἦτορ ἔχειν· στρεπτοὶ δέ τε καὶ θεοὶ αὐτοί,
τῶν περ καὶ μείζων ἀρετὴ τιμή τε βίη τε.
καὶ μὲν τοὺς θυέεσσι καὶ εὐχωλῇς ἀγανῇσι

Traduction française :

[9,450] qu'il aimait, dédaignant son épouse, ma mère. Celle-ci me suppliait sans cesse, en touchant mes genoux, de m'unir, avant mon père, avec cette concubine, pour qu'elle détestât le vieillard. Je lui obéis, je le fis; mais mon père, le soupçonnant aussitôt, m'accabla d'imprécations et attesta les terribles Erinyes que jamais sur ses genoux il n'assiérait aucun fils né de moi. Les dieux accomplirent sa malédiction, Zeus souterrain et la terrible Perséphone. {Je délibérai de le tuer, avec le bronze aigu. Mais un des immortels fit cesser ma colère, en me mettant au coeur tous les propos du peuple et les outrages des hommes, pour m'éviter le nom de parricide parmi les Achéens.} Alors mon coeur en mon âme ne put plus du tout se résoudre à rester dans le palais d'un père irrité. Sans cesse, des parents, des cousins, m'entourant, me priant, cherchaient à me retenir dans le palais. Beaucoup de moutons vigoureux, de boeufs, jambes tordues, cornes recourbées, étaient égorgés par eux; beaucoup de porcs, brillants de graisse, grillaient, étendus sur la flamme d'Héphaïstos; beaucoup de vin des jarres du vieillard était tiré et bu. Neuf fois, autour de moi, ils passèrent la nuit; ils se relayaient pour monter la garde, et jamais ne s'éteignaient leurs feux, l'un sous le portique de la cour bien fermée, l'autre dans le vestibule, devant les portes des chambres. Mais quand, pour la dixième fois, vint à moi la nuit ténébreuse, la porte bien jointe de ma chambre, je la brisai, je sortis et franchis l'enceinte de la cour, facilement, à l'insu des gardiens et des servantes. Puis je m'enfuis au loin, à travers la vaste Hellade, et j'arrivai dans la Phthie fertile, mère des moutons, chez le roi Pélée. « Il m'accueillit volontiers, et m'aima comme un père aime son fils unique, né tardivement, destiné à une grande fortune. Il me fit riche et me donna un peuple nombreux; j'habitais à l'extrémité de la Phthie et régnais sur les Dolopes. Et je t'ai fait aussi grand que tu es, Achille semblable à un dieu, en t'aimant de coeur. Car tu ne voulais, avec un autre, ni aller à un banquet, ni manger dans le palais. Il me fallait t'asseoir sur mes genoux, te rassasier de mets que je coupais pour toi, et porter le vin à ta bouche. Souvent tu as mouillé ma tunique, sur ma poitrine, du vin que tu vomissais, au temps pénible de l'enfance. Ainsi j'ai, pour toi, beaucoup supporté, beaucoup peiné, dans la pensée que les dieux me refusaient un fils né de moi, mais que je faisais de toi mon enfant, Achille semblable à un Dieu, afin qu'un jour tu détournasses de moi les fléaux affreux qu'amène la vieillesse. « Eh bien, Achille, dompte ton âme superbe : tu ne dois pas avoir un coeur impitoyable. On fléchit les dieux mêmes, eux qui l'emportent sur nous en vertu, en honneur et en force. Par les parfums, par des prières agréables,





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Dernière mise à jour : 24/02/2006