HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant VIII

Vers 400-449

  Vers 400-449

[8,400] ἔρχεσθ᾽· οὐ γὰρ καλὰ συνοισόμεθα πτόλεμον δέ. ὧδε γὰρ ἐξερέω, τὸ δὲ καὶ τετελεσμένον ἔσται· γυιώσω μέν σφωϊν ὑφἅρμασιν ὠκέας ἵππους, αὐτὰς δἐκ δίφρου βαλέω κατά θἅρματα ἄξω· οὐδέ κεν ἐς δεκάτους περιτελλομένους ἐνιαυτοὺς 405 ἕλκεἀπαλθήσεσθον, κεν μάρπτῃσι κεραυνός· ὄφρα ἰδῇ γλαυκῶπις ὅτἂν πατρὶ μάχηται. Ἥρῃ δοὔ τι τόσον νεμεσίζομαι οὐδὲ χολοῦμαι· αἰεὶ γάρ μοι ἔωθεν ἐνικλᾶν ὅττί κεν εἴπω. ὣς ἔφατ᾽, ὦρτο δὲ Ἶρις ἀελλόπος ἀγγελέουσα, 410 βῆ δἐξ Ἰδαίων ὀρέων ἐς μακρὸν Ὄλυμπον. πρώτῃσιν δὲ πύλῃσι πολυπτύχου Οὐλύμποιο ἀντομένη κατέρυκε, Διὸς δέ σφἔννεπε μῦθον· πῇ μέματον; τί σφῶϊν ἐνὶ φρεσὶ μαίνεται ἦτορ; οὐκ ἐάᾳ Κρονίδης ἐπαμυνέμεν Ἀργείοισιν. 415 ὧδε γὰρ ἠπείλησε Κρόνου πάϊς, τελέει περ, γυιώσειν μὲν σφῶϊν ὑφἅρμασιν ὠκέας ἵππους, αὐτὰς δἐκ δίφρου βαλέειν κατά θἅρματα ἄξειν· οὐδέ κεν ἐς δεκάτους περιτελλομένους ἐνιαυτοὺς ἕλκεἀπαλθήσεσθον, κεν μάρπτῃσι κεραυνός· 420 ὄφρα ἰδῇς γλαυκῶπι ὅτἂν σῷ πατρὶ μάχηαι. Ἥρῃ δοὔ τι τόσον νεμεσίζεται οὐδὲ χολοῦται· αἰεὶ γάρ οἱ ἔωθεν ἐνικλᾶν ὅττι κεν εἴπῃ· ἀλλὰ σύ γαἰνοτάτη κύον ἀδεὲς εἰ ἐτεόν γε τολμήσεις Διὸς ἄντα πελώριον ἔγχος ἀεῖραι. 425 μὲν ἄρὣς εἰποῦσἀπέβη πόδας ὠκέα Ἶρις, αὐτὰρ Ἀθηναίην Ἥρη πρὸς μῦθον ἔειπεν· πόποι αἰγιόχοιο Διὸς τέκος, οὐκέτἔγωγε νῶϊ ἐῶ Διὸς ἄντα βροτῶν ἕνεκα πτολεμίζειν· τῶν ἄλλος μὲν ἀποφθίσθω, ἄλλος δὲ βιώτω, 430 ὅς κε τύχῃ· κεῖνος δὲ τὰ φρονέων ἐνὶ θυμῷ Τρωσί τε καὶ Δαναοῖσι δικαζέτω, ὡς ἐπιεικές. ὣς ἄρα φωνήσασα πάλιν τρέπε μώνυχας ἵππους· τῇσιν δὯραι μὲν λῦσαν καλλίτριχας ἵππους, καὶ τοὺς μὲν κατέδησαν ἐπἀμβροσίῃσι κάπῃσιν, 435 ἅρματα δἔκλιναν πρὸς ἐνώπια παμφανόωντα· αὐταὶ δὲ χρυσέοισιν ἐπὶ κλισμοῖσι κάθιζον μίγδἄλλοισι θεοῖσι, φίλον τετιημέναι ἦτορ. Ζεὺς δὲ πατὴρ Ἴδηθεν ἐΰτροχον ἅρμα καὶ ἵππους Οὔλυμπον δὲ δίωκε, θεῶν δἐξίκετο θώκους. 440 τῷ δὲ καὶ ἵππους μὲν λῦσε κλυτὸς ἐννοσίγαιος, ἅρματα δἂμ βωμοῖσι τίθει κατὰ λῖτα πετάσσας· αὐτὸς δὲ χρύσειον ἐπὶ θρόνον εὐρύοπα Ζεὺς ἕζετο, τῷ δὑπὸ ποσσὶ μέγας πελεμίζετὌλυμπος. αἳ δοἶαι Διὸς ἀμφὶς Ἀθηναίη τε καὶ Ἥρη 445 ἥσθην, οὐδέ τί μιν προσεφώνεον οὐδἐρέοντο· αὐτὰρ ἔγνω ᾗσιν ἐνὶ φρεσὶ φώνησέν τε· τίφθοὕτω τετίησθον Ἀθηναίη τε καὶ Ἥρη; οὐ μέν θην κάμετόν γε μάχῃ ἔνι κυδιανείρῃ ὀλλῦσαι Τρῶας, τοῖσιν κότον αἰνὸν ἔθεσθε. [8,400] Ce ne sera pas beau, si nous nous rencontrons dans un combat !
Car, je le déclare et ceci s'accomplira : je rendrai boiteux, à leur char, leurs
chevaux rapides; elles, je les jetterai hors de la plate-forme,
et je briserai leur char. Même en dix années accomplies,
elles ne guériront pas les blessures dont ma foudre les
aura atteintes. Ainsi elle apprendra, cette fille aux yeux
de chouette, à combattre son père. Contre Héra, j'ai
moins de colère et de bile : car c'est toujours sa coutume
de contrarier mes projets. »
Il dit, et Iris aux pieds de tempête s'élança pour porter
son message. Elle descendit des cimes de l'Ida vers le vaste
Olympe. A l'entrée des portes de l'Olympe aux nombreux
replis, ayant rencontré les déesses, elle les arrêta et leur
transmit les paroles de Zeus :
« Où courez-vous toutes deux? Quelle fureur agite
votre coeur? Le fils de Cronos ne permet pas de secourir
les Argiens. Voici qu'il vous menace, l'enfant de Cronos,
si cela s'accomplit, de rendre boiteux, à votre char, vos
chevaux rapides, de vous précipiter vous-mêmes hors de
la plate-forme, et de briser votre char. Même en dix
années accomplies, vous ne guérirez pas les blessures
dont sa foudre vous aura atteintes. Par là tu apprendras,
fille aux yeux de chouette, à combattre ton père. Contre
Héra, il a moins de colère et de bile; car c'est toujours
sa coutume de contrarier ses projets. Mais toi, tu es
bien terrible, chienne sans peur, si vraiment tu oses,
face à Zeus, lever ta lance énorme. »
Ayant ainsi parlé, Iris aux pieds rapides partit. Alors
Héra dit à Athénè :
« Hélas, fille de Zeus porte-égide, je ne permets plus,
moi, que nous combattions Zeus en face, pour des mortels.
Que l'un périsse, que l'autre vive, au gré du sort; et que
Lui, méditant ses desseins, en son coeur, sur les Troyens
et les Danaens, en décide à sa guise. »
A ces mots, elle tourna les chevaux aux sabots massifs.
Les Heures leur dételèrent les chevaux à la belle robe.
Eux donc, elles les attachèrent aux crèches divines, et
appuyèrent le char contre le mur resplendissant; les
déesses, elles, s'assirent sur des chaises longues d'or, au
milieu des autres dieux, le coeur attristé.
Zeus le père, quittant l'Ida, poussa son char aux belles
roues et ses chevaux vers l'Olympe, et arriva au siège des
dieux. Ses chevaux, l'illustre dieu qui ébranle la terre les
lui détela, et il plaça le char sur une estrade, couvert d'une
housse de lin. Et lui, Zeus qui voit au loin, sur un trône
d'or, s'assit, et à ses pieds s'agita le vaste Olympe.
Seules, près de lui, Athénè et Héra restaient assises sans
rien lui dire ni l'interroger. Mais lui les comprit et dit ;
« Pourquoi une telle tristesse, Athénè et Héra? Vous
ne vous êtes pourtant pas fatiguées longtemps, dans la
bataille glorieuse, à perdre ces Troyens, contre lesquels
votre haine est terrible.


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Dernière mise à jour : 2/03/2006