HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant VIII

Vers 500-565

  Vers 500-565

[8,500] ἀλλὰ πρὶν κνέφας ἦλθε, τὸ νῦν ἐσάωσε μάλιστα Ἀργείους καὶ νῆας ἐπὶ ῥηγμῖνι θαλάσσης. ἀλλἤτοι νῦν μὲν πειθώμεθα νυκτὶ μελαίνῃ δόρπά τἐφοπλισόμεσθα· ἀτὰρ καλλίτριχας ἵππους λύσαθὑπὲξ ὀχέων, παρὰ δέ σφισι βάλλετἐδωδήν· 505 ἐκ πόλιος δἄξεσθε βόας καὶ ἴφια μῆλα καρπαλίμως, οἶνον δὲ μελίφρονα οἰνίζεσθε σῖτόν τἐκ μεγάρων, ἐπὶ δὲ ξύλα πολλὰ λέγεσθε, ὥς κεν παννύχιοι μέσφἠοῦς ἠριγενείης καίωμεν πυρὰ πολλά, σέλας δεἰς οὐρανὸν ἵκῃ, 510 μή πως καὶ διὰ νύκτα κάρη κομόωντες Ἀχαιοὶ φεύγειν ὁρμήσωνται ἐπεὐρέα νῶτα θαλάσσης. μὴ μὰν ἀσπουδί γε νεῶν ἐπιβαῖεν ἕκηλοι, ἀλλὥς τις τούτων γε βέλος καὶ οἴκοθι πέσσῃ βλήμενος ἰῷ ἔγχεϊ ὀξυόεντι 515 νηὸς ἐπιθρῴσκων, ἵνα τις στυγέῃσι καὶ ἄλλος Τρωσὶν ἐφἱπποδάμοισι φέρειν πολύδακρυν Ἄρηα. κήρυκες δἀνὰ ἄστυ Διῒ φίλοι ἀγγελλόντων παῖδας πρωθήβας πολιοκροτάφους τε γέροντας λέξασθαι περὶ ἄστυ θεοδμήτων ἐπὶ πύργων· 520 θηλύτεραι δὲ γυναῖκες ἐνὶ μεγάροισιν ἑκάστη πῦρ μέγα καιόντων· φυλακὴ δέ τις ἔμπεδος ἔστω μὴ λόχος εἰσέλθῃσι πόλιν λαῶν ἀπεόντων. ὧδἔστω Τρῶες μεγαλήτορες ὡς ἀγορεύω· μῦθος δὃς μὲν νῦν ὑγιὴς εἰρημένος ἔστω, 525 τὸν δἠοῦς Τρώεσσι μεθἱπποδάμοις ἀγορεύσω. ἔλπομαι εὐχόμενος Διί τἄλλοισίν τε θεοῖσιν ἐξελάαν ἐνθένδε κύνας κηρεσσιφορήτους, οὓς κῆρες φορέουσι μελαινάων ἐπὶ νηῶν. ἀλλἤτοι ἐπὶ νυκτὶ φυλάξομεν ἡμέας αὐτούς, 530 πρῶϊ δὑπηοῖοι σὺν τεύχεσι θωρηχθέντες νηυσὶν ἔπι γλαφυρῇσιν ἐγείρομεν ὀξὺν Ἄρηα. εἴσομαι εἴ κέ μ Τυδεΐδης κρατερὸς Διομήδης πὰρ νηῶν πρὸς τεῖχος ἀπώσεται, κεν ἐγὼ τὸν χαλκῷ δῃώσας ἔναρα βροτόεντα φέρωμαι. 535 αὔριον ἣν ἀρετὴν διαείσεται, εἴ κἐμὸν ἔγχος μείνῃ ἐπερχόμενον· ἀλλἐν πρώτοισιν ὀΐω κείσεται οὐτηθείς, πολέες δἀμφαὐτὸν ἑταῖροι ἠελίου ἀνιόντος ἐς αὔριον· εἰ γὰρ ἐγὼν ὣς εἴην ἀθάνατος καὶ ἀγήρως ἤματα πάντα, 540 τιοίμην δὡς τίετἈθηναίη καὶ Ἀπόλλων, ὡς νῦν ἡμέρη ἥδε κακὸν φέρει Ἀργείοισιν. ὣς Ἕκτωρ ἀγόρευ᾽, ἐπὶ δὲ Τρῶες κελάδησαν. οἳ δἵππους μὲν λῦσαν ὑπὸ ζυγοῦ ἱδρώοντας, δῆσαν δἱμάντεσσι παρἅρμασιν οἷσιν ἕκαστος· 545 ἐκ πόλιος δἄξοντο βόας καὶ ἴφια μῆλα καρπαλίμως, οἶνον δὲ μελίφρονα οἰνίζοντο, σῖτόν τἐκ μεγάρων, ἐπὶ δὲ ξύλα πολλὰ λέγοντο. κνίσην δἐκ πεδίου ἄνεμοι φέρον οὐρανὸν εἴσω. [8,500] mais le crépuscule nous a prévenus, et c'est surtout ce qui,
aujourd'hui, a sauvé les Argiens et leurs vaisseaux sur
le bord de la mer. Aujourd'hui, obéissons donc à la nuit
noire, et apprêtons le repas. Les chevaux à la belle robe,
dételez-les des chars, et jetez-leur la nourriture. De la
ville, amenez des boeufs et de gros moutons, vite; le vin
au goût de miel, apportez-le, avec le pain, de vos maisons.
En outre, ramassez beaucoup de bois, afin que toute la
nuit, jusqu'à l'aurore fille de la brume, nous fassions
brûler des feux nombreux dont la lueur monte jusqu'au
ciel, de peur que, pendant la nuit même, les Achéens
chevelus ne s'élancent, pour fuir, sur le vaste dos de la
mer. Qu'ils ne s'embarquent pas du moins sans encombre,
tranquillement; que chacun d'eux emporte, même chez
lui, quelque trait à digérer, frappé d'une flèche ou d'une
pique acérée en sautant sur son navire, afin que d'autres
aussi craignent de mener, contre les Troyens dompteurs
de chevaux, le déplorable Arès. Que des hérauts aimés
de Zeus aillent par la ville dire aux tout jeunes gens et
aux vieillards aux tempes grises, de se grouper, autour de
la ville, sur les remparts construits par les dieux. Que les
femmes, plus délicates, chacune dans sa maison, allument
un grand feu. Et que la garde soit ferme, de peur qu'un
groupe d'assaut ne pénètre dans la ville, en l'absence de nos troupes.
Qu'il en soit, Troyens au grand coeur, comme je le dis.
« Les instructions qui, pour l'instant, sont salutaires,
tenez-les donc pour données; les autres, dès l'aurore, je les
dirai aux Troyens dompteurs de chevaux. Je demande,
plein d'espoir, à Zeus et aux autres dieux, de chasser
d'ici ces chiens, apportés par les divinités funestes {que
les divinités funestes ont apportés sur des vaisseaux
noirs}. Donc, la nuit durant, veillons sur nous-mêmes;
et au matin, dès l'aurore, armons-nous, et près des vaisseaux
creux réveillons le perçant Arès. Je verrai si le
fils de Tydée, le puissant Diomède, des vaisseaux me
repoussera au rempart, ou si moi, le tuant avec le bronze,
j'emporterai ses dépouilles sanglantes. Demain il montrera
sa valeur, s'il attend l'approche de ma pique. Mais parmi
les premiers, je pense, il gira, blessé, entouré de beaucoup
de compagnons, quand le soleil se lèvera demain. Ah !
puissé-je être immortel, et soustrait à la vieillesse pour
toujours, et honoré comme sont honorés Athénè et Apollon,
aussi vrai que ce jour apporte le malheur aux Argiens ! »
Ainsi parla Hector, et les Troyens applaudirent. Les
chevaux, suant sous le joug, ils les dételèrent, et les
attachèrent, avec des courroies, chacun à son char. De
la ville ils amenèrent des boeufs et de gros moutons, vite;
le vin au goût de miel, ils l'apportèrent, avec le pain,
de leurs maisons; en outre, ils ramassèrent beaucoup de
bois; {et ils firent aux immortels des hécatombes parfaites} ;
la fumée grasse, de la plaine, portée par le vent, monta
jusqu'au ciel, {fumée agréable. Mais les dieux bienheureux
n'en prirent aucune part, n'en voulurent pas. Car ils
haïssaient maintenant Ilion la sainte, et Priam, et le
peuple de Priam à la forte lance}.
[8,550] οἳ δὲ μέγα φρονέοντες ἐπὶ πτολέμοιο γεφύρας εἴατο παννύχιοι, πυρὰ δέ σφισι καίετο πολλά. 555 ὡς δὅτἐν οὐρανῷ ἄστρα φαεινὴν ἀμφὶ σελήνην φαίνετἀριπρεπέα, ὅτε τἔπλετο νήνεμος αἰθήρ· ἔκ τἔφανεν πᾶσαι σκοπιαὶ καὶ πρώονες ἄκροι καὶ νάπαι· οὐρανόθεν δἄρὑπερράγη ἄσπετος αἰθήρ, πάντα δὲ εἴδεται ἄστρα, γέγηθε δέ τε φρένα ποιμήν· 560 τόσσα μεσηγὺ νεῶν ἠδὲ Ξάνθοιο ῥοάων Τρώων καιόντων πυρὰ φαίνετο Ἰλιόθι πρό. χίλιἄρἐν πεδίῳ πυρὰ καίετο, πὰρ δὲ ἑκάστῳ εἴατο πεντήκοντα σέλᾳ πυρὸς αἰθομένοιο. ἵπποι δὲ κρῖ λευκὸν ἐρεπτόμενοι καὶ ὀλύρας 565 ἑσταότες παρὄχεσφιν ἐΰθρονον Ἠῶ μίμνον. [8,550] Les Troyens, pleins d'orgueil, sur les chemins de la
guerre campèrent toute la nuit, et parmi eux brûlaient
des feux nombreux. Ainsi, quand, dans le ciel, les astres,
autour de la lune brillante, apparaissent, éclatants, et
qu'il n'y a pas de vent dans l'éther; on distingue tous les
observatoires, les cimes avancées, les vallons; dans le
ciel déchiré se découvre l'éther ineffable, et l'on voit
tous les astres, et l'âme du berger se réjouit. Aussi nombreux,
entre les vaisseaux et le cours du Xanthe, apparaissaient
les feux allumés par les Troyens devant Ilion.
Mille feux brûlaient donc dans la plaine, et près de chacun
étaient assis cinquante hommes, à la lueur des flammes.
Et les chevaux, mangeant l'orge blanche et l'épeautre,
debout près des chars, attendaient l'aurore au beau trône.


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Dernière mise à jour : 2/03/2006