HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant VI

Vers 300-349

  Vers 300-349

[6,300] τὴν γὰρ Τρῶες ἔθηκαν Ἀθηναίης ἱέρειαν.
Αἳ δὀλολυγῇ πᾶσαι Ἀθήνῃ χεῖρας ἀνέσχον·
δἄρα πέπλον ἑλοῦσα Θεανὼ καλλιπάρῃος
θῆκεν Ἀθηναίης ἐπὶ γούνασιν ἠϋκόμοιο,
εὐχομένη δἠρᾶτο Διὸς κούρῃ μεγάλοιο·
305 πότνιἈθηναίη ἐρυσίπτολι δῖα θεάων
ἆξον δὴ ἔγχος Διομήδεος, ἠδὲ καὶ αὐτὸν
πρηνέα δὸς πεσέειν Σκαιῶν προπάροιθε πυλάων,
ὄφρά τοι αὐτίκα νῦν δυοκαίδεκα βοῦς ἐνὶ νηῷ
ἤνις ἠκέστας ἱερεύσομεν, αἴ κἐλεήσῃς
310 ἄστύ τε καὶ Τρώων ἀλόχους καὶ νήπια τέκνα.
Ὣς ἔφατεὐχομένη, ἀνένευε δὲ Παλλὰς Ἀθήνη.
Ὣς αἳ μέν εὔχοντο Διὸς κούρῃ μεγάλοιο,
Ἕκτωρ δὲ πρὸς δώματἈλεξάνδροιο βεβήκει
καλά, τά αὐτὸς ἔτευξε σὺν ἀνδράσιν οἳ τότἄριστοι
315 ἦσαν ἐνὶ Τροίῃ ἐριβώλακι τέκτονες ἄνδρες,
οἵ οἱ ἐποίησαν θάλαμον καὶ δῶμα καὶ αὐλὴν
ἐγγύθι τε Πριάμοιο καὶ Ἕκτορος ἐν πόλει ἄκρῃ.
ἜνθἝκτωρ εἰσῆλθε Διῒ φίλος, ἐν δἄρα χειρὶ
ἔγχος ἔχἑνδεκάπηχυ· πάροιθε δὲ λάμπετο δουρὸς
320 αἰχμὴ χαλκείη, περὶ δὲ χρύσεος θέε πόρκης.
Τὸν δεὗρἐν θαλάμῳ περικαλλέα τεύχεἕποντα
ἀσπίδα καὶ θώρηκα, καὶ ἀγκύλα τόξἁφόωντα·
Ἀργείη δἙλένη μετἄρα δμῳῇσι γυναιξὶν
ἧστο καὶ ἀμφιπόλοισι περικλυτὰ ἔργα κέλευε.
325 Τὸν δἝκτωρ νείκεσσεν ἰδὼν αἰσχροῖς ἐπέεσσι·
δαιμόνιοὐ μὲν καλὰ χόλον τόνδἔνθεο θυμῷ,
λαοὶ μὲν φθινύθουσι περὶ πτόλιν αἰπύ τε τεῖχος
μαρνάμενοι· σέο δεἵνεκἀϋτή τε πτόλεμός τε
ἄστυ τόδἀμφιδέδηε· σὺ δἂν μαχέσαιο καὶ ἄλλῳ,
330 ὅν τινά που μεθιέντα ἴδοις στυγεροῦ πολέμοιο.
Ἀλλἄνα μὴ τάχα ἄστυ πυρὸς δηΐοιο θέρηται.
Τὸν δαὖτε προσέειπεν Ἀλέξανδρος θεοειδής·
Ἕκτορ ἐπεί με καταἶσαν ἐνείκεσας οὐδὑπὲρ αἶσαν,
τοὔνεκά τοι ἐρέω· σὺ δὲ σύνθεο καί μευ ἄκουσον·
335 οὔ τοι ἐγὼ Τρώων τόσσον χόλῳ οὐδὲ νεμέσσι
ἥμην ἐν θαλάμῳ, ἔθελον δἄχεϊ προτραπέσθαι.
Νῦν δέ με παρειποῦσἄλοχος μαλακοῖς ἐπέεσσιν
ὅρμησἐς πόλεμον· δοκέει δέ μοι ὧδε καὶ αὐτῷ
λώϊον ἔσσεσθαι· νίκη δἐπαμείβεται ἄνδρας.
340 Ἀλλἄγε νῦν ἐπίμεινον, Ἀρήϊα τεύχεα δύω·
ἴθ᾽, ἐγὼ δὲ μέτειμι· κιχήσεσθαι δέ σὀΐω.
Ὣς φάτο, τὸν δοὔ τι προσέφη κορυθαίολος Ἕκτωρ·
τὸν δἙλένη μύθοισι προσηύδα μειλιχίοισι·
δᾶερ ἐμεῖο κυνὸς κακομηχάνου ὀκρυοέσσης,
345 ὥς μὄφελἤματι τῷ ὅτε με πρῶτον τέκε μήτηρ
οἴχεσθαι προφέρουσα κακὴ ἀνέμοιο θύελλα
εἰς ὄρος εἰς κῦμα πολυφλοίσβοιο θαλάσσης,
ἔνθά με κῦμἀπόερσε πάρος τάδε ἔργα γενέσθαι.
Αὐτὰρ ἐπεὶ τάδε γὧδε θεοὶ κακὰ τεκμήραντο,
[6,300] c'était elle que les Troyens avaient faite prétresse d'Athénè.
Toutes, avec un long cri, élevèrent leurs
mains vers Athénè. Ayant pris le voile, Théano aux
belles joues le posa sur les genoux d'Athénè aux beaux
cheveux; puis, suppliante, elle pria la fille du grand Zeus :
« Vénérable Athénè, protectrice des villes, divine entre
les déesses, brise la pique de Diomède, et lui-même,
accorde-nous que, sur la face, il tombe devant la porte
Scée, afin qu'aussitôt, aujourd'hui, nous t'immolions
dans ton temple douze génisses d'un an, ignorant l'aiguillon,
si tu as pitié de la ville, des femmes des Troyens
et de leurs petits enfants. »
Telle fut sa prière; mais Pallas Athénè hocha la tête.
Tandis qu'elles priaient ainsi la fille du grand Zeus,
Hector allait vers la maison d'Alexandre, très belle,
qu'il avait bâtie lui-même, avec les meilleurs ouvriers
qui fussent alors dans la Troade fertile. Ils lui avaient
fait une chambre, des salles et une cour, près des maisons
de Priam et d'Hector, dans la ville haute. C'est là qu'entra
Hector aimé de Zeus, tenant à la main sa lance de onze
coudées; devant lui brillait la pointe de bronze cernée
d'une virole d'or. Il trouva Alexandre dans sa chambre,
occupé de ses armes magnifiques, de son bouclier, de sa
cuirasse, et tâtant un arc recourbé. Hélène d'Argos, au
milieu de ses femmes, était assise, et à ses servantes
commandait des travaux merveilleux. Hector, voyant
Alexandre, lui adressa ces reproches outrageants :
« Démon, elle n'est pas belle, la colère qu'a conçue
ton coeur ! Les troupes meurent autour de la ville et du
rempart abrupt, en combattant; c'est toi qui es cause
que les cris et la guerre flambent autour de notre cité.
Toi-même, tu combattrais un autre homme que tu verrais
abandonner la bataille terrible. Debout donc, de peur que
bientôt la cité ne brûle d'un feu dévorant ! »
Alexandre semblable à un dieu répondit :
"Hector, tes reproches sont justes, et non injustes.
Aussi je te parlerai. Toi, sois attentif, écoute-moi. Ce
n'est pas tant ma colère contre les Troyens, ni la vengeance,
qui me retenaient assis dans cette chambre,
mais le désir de me livrer à ma douleur. Voici que ma
femme, par des propos persuasifs et tendres, m'a poussé
au combat, et je crois moi-même que cela vaudra mieux :
la victoire passe d'un homme à l'autre. Voyons, attends
maintenant que je revête les armes d'Arès; ou va, je
te suivrai, et je te rejoindrai, je crois. »
Il dit, sans que répondît Hector au casque scintillant.
Hélène lui adressa alors ces paroles douces comme le miel :
« Mon beau-frère, tu n'as en moi qu'une chienne, dont
les méfaits font frissonner. Comme j'aurais dû, le jour
même où ma mère m'a enfantée, être saisie et emportée
par une bourrasque terrible sur la montagne ou dans les
flots de la mer tumultueuse; les flots m'auraient entraînée,
avant que ces choses se fissent ! Mais, puisque les dieux
ont ainsi achevé ces maux,


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Dernière mise à jour : 9/02/2006