HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant V

Vers 850-909

  Vers 850-909

[5,850] Οἳ δὅτε δὴ σχεδὸν ἦσαν ἐπἀλλήλοισιν ἰόντες,
πρόσθεν Ἄρης ὠρέξαθὑπὲρ ζυγὸν ἡνία θἵππων
ἔγχεϊ χαλκείῳ μεμαὼς ἀπὸ θυμὸν ἑλέσθαι·
καὶ τό γε χειρὶ λαβοῦσα θεὰ γλαυκῶπις Ἀθήνη
ὦσεν ὑπὲκ δίφροιο ἐτώσιον ἀϊχθῆναι.
855 Δεύτερος αὖθὡρμᾶτο βοὴν ἀγαθὸς Διομήδης
ἔγχεϊ χαλκείῳ· ἐπέρεισε δὲ Παλλὰς Ἀθήνη
νείατον ἐς κενεῶνα ὅθι ζωννύσκετο μίτρῃ·
τῇ ῥά μιν οὖτα τυχών, διὰ δὲ χρόα καλὸν ἔδαψεν,
ἐκ δὲ δόρυ σπάσεν αὖτις· δἔβραχε χάλκεος Ἄρης
860 ὅσσόν τἐννεάχιλοι ἐπίαχον δεκάχιλοι
ἀνέρες ἐν πολέμῳ ἔριδα ξυνάγοντες Ἄρηος.
Τοὺς δἄρὑπὸ τρόμος εἷλεν Ἀχαιούς τε Τρῶάς τε
δείσαντας· τόσον ἔβραχἌρης ἆτος πολέμοιο.
Οἵη δἐκ νεφέων ἐρεβεννὴ φαίνεται ἀὴρ
865 καύματος ἐξ ἀνέμοιο δυσαέος ὀρνυμένοιο,
τοῖος Τυδεΐδῃ Διομήδεϊ χάλκεος Ἄρης
φαίνεθὁμοῦ νεφέεσσιν ἰὼν εἰς οὐρανὸν εὐρύν.
Καρπαλίμως δἵκανε θεῶν ἕδος αἰπὺν Ὄλυμπον,
πὰρ δὲ Διὶ Κρονίωνι καθέζετο θυμὸν ἀχεύων,
870 δεῖξεν δἄμβροτον αἷμα καταρρέον ἐξ ὠτειλῆς,
καί ὀλοφυρόμενος ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
Ζεῦ πάτερ οὐ νεμεσίζῃ ὁρῶν τάδε καρτερὰ ἔργα;
αἰεί τοι ῥίγιστα θεοὶ τετληότες εἰμὲν
ἀλλήλων ἰότητι, χάριν ἄνδρεσσι φέροντες.
875 Σοὶ πάντες μαχόμεσθα· σὺ γὰρ τέκες ἄφρονα κούρην
οὐλομένην, ταἰὲν ἀήσυλα ἔργα μέμηλεν.
Ἄλλοι μὲν γὰρ πάντες ὅσοι θεοί εἰσἐν Ὀλύμπῳ
σοί τἐπιπείθονται καὶ δεδμήμεσθα ἕκαστος·
ταύτην δοὔτἔπεϊ προτιβάλλεαι οὔτέ τι ἔργῳ,
880 ἀλλἀνιεῖς, ἐπεὶ αὐτὸς ἐγείναο παῖδἀΐδηλον·
νῦν Τυδέος υἱὸν ὑπερφίαλον Διομήδεα
μαργαίνειν ἀνέηκεν ἐπἀθανάτοισι θεοῖσι.
Κύπριδα μὲν πρῶτον σχεδὸν οὔτασε χεῖρἐπὶ καρπῷ,
αὐτὰρ ἔπειταὐτῷ μοι ἐπέσσυτο δαίμονι ἶσος·
885 ἀλλά μὑπήνεικαν ταχέες πόδες· τέ κε δηρὸν
αὐτοῦ πήματἔπασχον ἐν αἰνῇσιν νεκάδεσσιν,
κε ζὼς ἀμενηνὸς ἔα χαλκοῖο τυπῇσι.
Τὸν δἄρὑπόδρα ἰδὼν προσέφη νεφεληγερέτα Ζεύς.
Μή τί μοι ἀλλοπρόσαλλε παρεζόμενος μινύριζε.
890 Ἔχθιστος δέ μοί ἐσσι θεῶν οἳ Ὄλυμπον ἔχουσιν·
αἰεὶ γάρ τοι ἔρις τε φίλη πόλεμοί τε μάχαι τε.
Μητρός τοι μένος ἐστὶν ἀάσχετον οὐκ ἐπιεικτὸν
Ἥρης· τὴν μὲν ἐγὼ σπουδῇ δάμνημἐπέεσσι·
τώ σὀΐω κείνης τάδε πάσχειν ἐννεσίῃσιν.
895 Ἀλλοὐ μάν σἔτι δηρὸν ἀνέξομαι ἄλγεἔχοντα·
ἐκ γὰρ ἐμεῦ γένος ἐσσί, ἐμοὶ δέ σε γείνατο μήτηρ·
εἰ δέ τευ ἐξ ἄλλου γε θεῶν γένευ ὧδἀΐδηλος
καί κεν δὴ πάλαι ἦσθα ἐνέρτερος Οὐρανιώνων.
Ὣς φάτο, καὶ Παιήονἀνώγειν ἰήσασθαι.
[5,850] Lorsqu'ils furent près, marchant l'un sur l'autre,
Arès d'abord se fendit par-dessus le joug et les rênes des
chevaux, avec sa pique de bronze, impatient d'ôter la
vie à Diomède. Mais, saisissant l'arme de sa main, la
déesse Athénè aux yeux de chouette la détourna insensiblement
du char, pour rendre vain son élan. A son tour
se précipita Diomède bon pour le cri de guerre, avec sa
pique de bronze; Pallas Athénè appuya le coup, dans le
bas du flanc, là où la ceinture l'entourait. C'est là que
Diomède blessa Arès en le touchant, déchirant de part en
part sa belle peau; puis il retira sa lance. Alors cria Arès
d'airain, aussi fort que clament neuf ou dix mille hommes,
quand, à la guerre, ils engagent la querelle d'Arès. Un
tremblement saisit Achéens et Troyens, épouvantés,
tant cria fort Arès, insatiable de combats.
Telle qu'apparaît, issue des nuages, une brume sombre,
quand après la chaleur s'élève un vent funeste, tel à
Diomède, fils de Tydée, Arès d'airain apparut, montant
avec les nuages vers le vaste ciel. Rapidement, il arriva
au séjour des dieux, à l'Olympe escarpé; il s'assit près de
Zeus fils de Cronos, le coeur affligé : il lui montra le sang
surhumain qui coulait de sa blessure, et se plaignit avec
ces mots ailés :
« Zeus, père, ne t'irriteras-tu pas en voyant ces violences?
Affreux sont les maux que, sans cesse, nous, les
dieux, nous souffrons, par la volonté les uns des autres,
en apportant notre faveur aux hommes. Contre toi, tous,
nous combattons : car tu as engendré une fille insensée,
funeste, qui toujours a l'idée d'actes abominables. Tous,
en effet, les autres dieux qui habitons l'Olympe, nous
t'obéissons et te sommes soumis, chacun; elle, tu ne l'attaques
ni en paroles, ni en actes, tu la laisses faire, parce
que tu as toi-même engendré cet enfant qui détruit tout.
C'est elle qui vient de pousser le fils de Tydée, le fougueux
Diomède, à sévir contre les immortels. Il a commencé par
blesser de près Cypris, au poignet; puis il s'est rué contre
moi-même, comme un démon. J'ai échappé grâce à mes
pieds rapides. Autrement, il m'aurait fait longtemps
souffrir entre d'affreux monceaux de cadavres; ou bien,
vivant, je restais sans ardeur, sous les coups du bronze."
Avec un regard en dessous, Zeus assembleur de nuées
répondit : "Ne viens pas, toi qui parles différemment à
chacun, te lamenter près de moi. Tu m'es le plus odieux
de tous les dieux qui habitent l'Olympe; car toujours tu
n'aimes que la discorde, la guerre et les combats. De ta
mère, tu as l'ardeur insupportable, intraitable, celle
d'Héra, que j'ai peine à dompter par mes paroles; aussi
est-ce, je crois, à ses conseils que tu dois ces maux. Pourtant
je ne te laisserai pas plus longtemps souffrir, car tu
es de ma race; c'est pour moi que ta mère t'a enfanté.
Mais si tu étais né de quelque autre dieu, destructeur
comme tu l'es, depuis longtemps tu serais plus bas que
les fils d'Ouranos.»
Il dit; et d'inviter Paeon à le soulager.
[5,900] Τῷ δἐπὶ Παιήων ὀδυνήφατα φάρμακα πάσσων
ἠκέσατ᾽· οὐ μὲν γάρ τι καταθνητός γἐτέτυκτο.
Ὡς δὅτὀπὸς γάλα λευκὸν ἐπειγόμενος συνέπηξεν
ὑγρὸν ἐόν, μάλα δὦκα περιτρέφεται κυκόωντι,
ὣς ἄρα καρπαλίμως ἰήσατο θοῦρον Ἄρηα.
905 Τὸν δἭβη λοῦσεν, χαρίεντα δὲ εἵματα ἕσσε·
πὰρ δὲ Διὶ Κρονίωνι καθέζετο κύδεϊ γαίων.
Αἳ δαὖτις πρὸς δῶμα Διὸς μεγάλοιο νέοντο
Ἥρη τἈργείη καὶ Ἀλαλκομενηῒς Ἀθήνη
909 παύσασαι βροτολοιγὸν Ἄρηἀνδροκτασιάων.
[5,900] Paeon, répandant sur la blessure des baumes calmants,
guérit Arès, car il n'était pas mortel. Comme un suc, remué dans
du lait blanc, le fait cailler : il était liquide, et très vite il tourne,
quand on fait le mélange; aussi promptement Paeon guérit
l'impétueux Arès. Hébé le baigna, le vêtit de vêtements
élégants; et près de Zeus, fils de Cronos, il s'assit, fier
de sa gloire. Quant aux déesses, elles retournèrent au
palais du grand Zeus, Héra l'Argienne et Athénè d'Alalcomène,
après avoir mis fin aux massacres d'Arès, fléau des hommes.


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Dernière mise à jour : 8/02/2006