HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant V

Vers 1-49

  Vers 1-49

[5,0] Ὁμήρου Ἰλιὰς Ε.
1 Ἔνθαὖ Τυδεΐδῃ Διομήδεϊ Παλλὰς Ἀθήνη
δῶκε μένος καὶ θάρσος, ἵνἔκδηλος μετὰ πᾶσιν
Ἀργείοισι γένοιτο ἰδὲ κλέος ἐσθλὸν ἄροιτο·
δαῖέ οἱ ἐκ κόρυθός τε καὶ ἀσπίδος ἀκάματον πῦρ
5 ἀστέρὀπωρινῷ ἐναλίγκιον, ὅς τε μάλιστα
λαμπρὸν παμφαίνῃσι λελουμένος ὠκεανοῖο·
τοῖόν οἱ πῦρ δαῖεν ἀπὸ κρατός τε καὶ ὤμων,
ὦρσε δέ μιν κατὰ μέσσον ὅθι πλεῖστοι κλονέοντο.
Ἦν δέ τις ἐν Τρώεσσι Δάρης ἀφνειὸς ἀμύμων
10 ἱρεὺς Ἡφαίστοιο· δύω δέ οἱ υἱέες ἤστην
Φηγεὺς Ἰδαῖός τε μάχης εὖ εἰδότε πάσης.
Τώ οἱ ἀποκρινθέντε ἐναντίω ὁρμηθήτην·
τὼ μὲν ἀφἵπποιιν, δἀπὸ χθονὸς ὄρνυτο πεζός.
Οἳ δὅτε δὴ σχεδὸν ἦσαν ἐπἀλλήλοισιν ἰόντες
15 Φηγεύς ῥα πρότερος προΐει δολιχόσκιον ἔγχος·
Τυδεΐδεω δὑπὲρ ὦμον ἀριστερὸν ἤλυθἀκωκὴ
ἔγχεος, οὐδἔβαλαὐτόν· δὕστερος ὄρνυτο χαλκῷ
Τυδεΐδης· τοῦ δοὐχ ἅλιον βέλος ἔκφυγε χειρός,
ἀλλἔβαλε στῆθος μεταμάζιον, ὦσε δἀφἵππων.
20 Ἰδαῖος δἀπόρουσε λιπὼν περικαλλέα δίφρον,
οὐδἔτλη περιβῆναι ἀδελφειοῦ κταμένοιο·
οὐδὲ γὰρ οὐδέ κεν αὐτὸς ὑπέκφυγε κῆρα μέλαιναν,
ἀλλἭφαιστος ἔρυτο, σάωσε δὲ νυκτὶ καλύψας,
ὡς δή οἱ μὴ πάγχυ γέρων ἀκαχήμενος εἴη.
25 Ἵππους δἐξελάσας μεγαθύμου Τυδέος υἱὸς
δῶκεν ἑταίροισιν κατάγειν κοίλας ἐπὶ νῆας.
Τρῶες δὲ μεγάθυμοι ἐπεὶ ἴδον υἷε Δάρητος
τὸν μὲν ἀλευάμενον, τὸν δὲ κτάμενον παρὄχεσφι,
πᾶσιν ὀρίνθη θυμός· ἀτὰρ γλαυκῶπις Ἀθήνη
30 χειρὸς ἑλοῦσἐπέεσσι προσηύδα θοῦρον Ἄρηα·
Ἆρες Ἄρες βροτολοιγὲ μιαιφόνε τειχεσιπλῆτα
οὐκ ἂν δὴ Τρῶας μὲν ἐάσαιμεν καὶ Ἀχαιοὺς
μάρνασθ᾽, ὁπποτέροισι πατὴρ Ζεὺς κῦδος ὀρέξῃ,
νῶϊ δὲ χαζώμεσθα, Διὸς δἀλεώμεθα μῆνιν;
35 ὣς εἰποῦσα μάχης ἐξήγαγε θοῦρον Ἄρηα·
τὸν μὲν ἔπειτα καθεῖσεν ἐπἠϊόεντι Σκαμάνδρῳ,
Τρῶας δἔκλιναν Δαναοί· ἕλε δἄνδρα ἕκαστος
ἡγεμόνων· πρῶτος δὲ ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγαμέμνων
ἀρχὸν Ἁλιζώνων Ὀδίον μέγαν ἔκβαλε δίφρου·
40 πρώτῳ γὰρ στρεφθέντι μεταφρένῳ ἐν δόρυ πῆξεν
ὤμων μεσσηγύς, διὰ δὲ στήθεσφιν ἔλασσε,
δούπησεν δὲ πεσών, ἀράβησε δὲ τεύχεἐπαὐτῷ.
Ἰδομενεὺς δἄρα Φαῖστον ἐνήρατο Μῄονος υἱὸν
Βώρου, ὃς ἐκ Τάρνης ἐριβώλακος εἰληλούθει.
45 Τὸν μὲν ἄρἸδομενεὺς δουρικλυτὸς ἔγχεϊ μακρῷ
νύξἵππων ἐπιβησόμενον κατὰ δεξιὸν ὦμον·
ἤριπε δἐξ ὀχέων, στυγερὸς δἄρα μιν σκότος εἷλε.
Τὸν μὲν ἄρἸδομενῆος ἐσύλευον θεράποντες·
υἱὸν δὲ Στροφίοιο Σκαμάνδριον αἵμονα θήρης
[5,0] CHANT V - Exploits de Diomède.
C'est alors qu'au fils de Tydée, Diomède, Pallas Athénè
donna l'ardeur et l'audace, pour qu'il se distinguât entre
tous les Argiens, et remportât une belle gloire. Elle fit
jaillir de son casque et de son bouclier un feu infatigable,
semblable à l'astre d'automne qui surtout brille et resplendit
quand il s'est baigné dans l'océan. Tel le feu
qu'elle fit jaillir de la tête et des épaules de Diomède.
Puis, elle le poussa au milieu, au plus épais du tumulte.
Il y avait parmi les Troyens un certain Darès, riche,
irréprochable, prêtre d'Héphaïstos. Il avait deux fils,
Phégée et Idaios, habiles en toutes sortes de combat. Tous
deux, en isolés, s'élancèrent face à Diomède. Eux se
dressaient derrière leurs chevaux, lui sur le sol, à pied.
Quand ils furent près, allant les uns contre l'autre, Phégée,
le premier, lança sa pique à l'ombre longue; par-dessus
l'épaule gauche du fils de Tydée la pointe passa, sans
l'atteindre. A son tour se dressa, armé du bronze, le fils
de Tydée; et il ne fut pas vain, le trait parti de sa main :
il frappa Phégée à la poitrine, entre les seins, et le jeta
à bas des chevaux. Idaios sauta du char magnifique,
qu'il abandonna, et n'osa pas défendre le corps de son
frère, car lui non plus n'aurait pas échappé à la noire
divinité. Héphaïstos le tira de là et le sauva, l'enveloppant
de ténèbres, pour épargner au vieillard, son serviteur,
une entière affliction. Emmenant les chevaux, le
fils du magnanime Tydée les donna à ses compagnons,
pour les conduire aux vaisseaux creux.
Quand les Troyens magnanimes virent les deux fils de
Darès l'un s'esquivant, l'autre tué près de son char, tous
eurent le coeur troublé. Mais Athénè aux yeux de chouette,
prenant par la main l'impétueux Arès, lui dit :
« Arès, Arès, fléau des mortels, souillé de meurtres,
rôdeur de remparts, ne pourrions-nous laisser Troyens
et Achéens se battre, pour voir à qui Zeus le père offrira
la gloire? Nous deux, n'allons-nous pas nous retirer? Ne
fuirons-nous pas la colère de Zeus? »
Ayant dit, elle entraîna hors du combat l'impétueux
Arès, et le fit asseoir sur les bords escarpés du Scamandre.
Et les Troyens plièrent devant les Danaens : chaque chef
maîtrisa un ennemi.
D'abord le roi de guerriers Agamemnon jeta hors de
son char le chef des Halizones, le grand Odios : comme,
le premier, il tournait le dos, par derrière Agamemnon
lui planta sa lance entre les épaules, et la poussa à travers
la poitrine. Avec bruit, Odios tomba, et sur lui ses
armes retentirent.
Idoménée tua Phaistos, fils du Méonien Boros, venu
de la fertile Tarnè. Idoménée célèbre par sa lance, avec
sa longue pique, lui perça, comme il allait monter sur
son char, l'épaule droite. Phaistos tomba du char, et
l'ombre affreuse le saisit.
Les serviteurs d'Idoménée le dépouillaient. Alors le
fils de Strophios, Scamandrios, habile à la chasse,


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Dernière mise à jour : 8/02/2006