[1,8] Περὶ μὲν οὖν ῥοφήματος προσάρσιος οὕτω γιγνώσκω·
ἀτὰρ καὶ περὶ ποτοῦ, ὁκοῖον ἄν τις μέλλῃ πίνειν τῶν
γραφησομένων, ωὑτός μοι λόγος ὡς ἐπίπαν ἐστίν.
Οἶδα δὲ τοὺς ἰητροὺς τὰ ἐναντιώτατα ἢ ὡς δεῖ ποιέοντας·
βούλονται γὰρ πάντες, ὑπὸ τὰς ἀρχὰς τῶν νούσων
προταριχεύσαντες τοὺς ἀνθρώπους ἢ δύο ἢ τρεῖς ἢ
καὶ πλείονας ἡμέρας, οὕτω προσφέρειν τὰ ῥοφήματα καὶ
τὰ ποτά· καὶ ἴσως τι καὶ εἰκὸς δοκέει αὐτέοισιν εἶναι, μεγάλης
μεταβολῆς γενομένης τῷ σώματι, μέγα τι κάρτα καὶ ἀντιμεταβάλλειν.
Τὸ δὲ μεταβάλλειν μὲν εὖ ἔχει μὴ ὀλίγον· ὀρθῶς
μέντοι ποιητέα καὶ βεβαίως ἡ μεταβολὴ, καὶ ἔκ γε τῆς
μεταβολῆς ἡ πρόσαρσις τῶν γευμάτων ἔτι μᾶλλον. Μάλιστα μὲν
οὖν βλάπτοιντο ἂν, εἰ μὴ ὀρθῶς μεταβάλλοιεν, οἱ ὅλῃσι
τῇσι πτισάνῃσι χρεόμενοι· βλάπτοιντο δ´ ἂν καὶ οἱ μούνῳ
τῷ χυλῷ χρεόμενοι· βλάπτοιντο δ´ ἂν καὶ οἱ μούνῳ τῷ
ποτῷ χρεόμενοι, ἥκιστα δ´ ἂν οὗτοι.
| [1,8] 8. Telles sont, suivant moi, les règles de l'administration
de la décoction d'orge, passée ou non passée ; quant aux
boissons, quelle que soit celle, parmi les boissons dont je
traiterai, que le malade doive prendre, on suivra en général
la même marche. Je sais que les médecins font, en réalité,
le contraire de ce qu'il faudrait faire ; tous veulent dessécher,
au début, le malade par une diète absolue, pendant
deux ou trois jours ou même davantage, puis administrer
les décoctions et les boissons. Peut-être s'imaginent-ils que,
le corps ayant éprouvé un grand changement, il importe
d'opposer quelque grand changement contraire. Sans doute,
changer n'est pas d'un mince avantage, mais il faut changer
à propos et avec sûreté, et surtout savoir, après le changement,
prescrire les aliments. Ceux qui souffriraient le plus
d'un changement inhabile, seraient les malades que l'on mettrait,
après une abstinence absolue, à l'usage de la décoction
d'orge non passée ; il en résulterait aussi du mal pour ceux
à qui l'on ferait prendre simplement la décoction passée ;
enfin, la seule administration de boissons suffirait pour
nuire ; mais c'est ce qui produirait le moins d'inconvénients.
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