[1,5] Τὰς δὲ πτισάνας χρὴ ἐκ κριθέων τε ὡς βελτίστων εἶναι καὶ
κάλλιστα ἡψῆσθαι, καὶ ἄλλως ἢν μὴ τῷ χυλῷ μούνῳ μέλλῃς
χρέεσθαι. Μετὰ γὰρ τῆς ἄλλης ἀρετῆς τῆς πτισάνης τὸ ὀλισθηρὸν
τὴν κριθὴν καταπινομένην ποιέει μὴ βλάπτειν· οὐδαμοῦ γὰρ
προσίσχει, οὐδὲ μένει κατὰ τὴν τοῦ θώρηκος ἴξιν. Ὀλισθηροτάτη
τε καὶ ἀδιψοτάτη καὶ εὐπεπτοτάτη καὶ ἀσθενεστάτη
ἐστὶν ἡ κάλλιστα ἑφθὴ, ὧν πάντων δεῖ. Ἢν οὖν μὴ προστιμωρήσῃ
τις ὁκόσων δέεται αὐτάρκης εἶναι ὁ τρόπος τῆς τοιαύτης πτισανοῤῥοφίης,
πολλαχῆ βεβλάψεται. Ὁκόσοισι γὰρ
σῖτος αὐτίκα ἐγκατακέκλεισται, ἢν μή τις ὑποκενώσας τὸ
ῥόφημα δώῃ, τὴν ὀδύνην ἐνεοῦσαν προσπαροξύνειεν ἂν,
καὶ μὴ ἐνεοῦσαν εὐθὺς ἐμποιήσειεν ἂν, καὶ πνεῦμα πυκνότερον
γένοιτ´ ἄν· κακὸν δὲ τοῦτό ἐστιν· ξηραντικὸν γὰρ
πλεύμονος, καὶ κοπῶδες ὑποχονδρίων καὶ ἤτρου καὶ φρενῶν.
Τοῦτο δὲ, ἢν ἔτι τῆς ὀδύνης τοῦ πλευροῦ ξυνεχέος ἐούσης,
καὶ πρὸς τὰ θερμάσματα μὴ χαλώσης, καὶ τοῦ πτυέλου μὴ ἀνιόντος,
ἀλλὰ καταγλισχραινομένου ἀσαπέως, ἢν μὴ λύσῃ τις
τὴν ὀδύνην, ἢ κοιλίην μαλθάξας, ἢ φλέβα ταμὼν, ὁκότερον ἂν
τουτέων ξυμφέρῃ, τὰς δὲ πτισάνας ἢν οὕτως ἔχουσι διδῷ, ταχέες
οἱ θάνατοι τῶν τοιουτέων γίγνονται. Διὰ ταύτας οὖν τὰς
προφάσιας καὶ ἑτέρας τοιαύτας ἔτι μᾶλλον, οἱ ὅλῃσι τῇσι πτισάνῃσι
χρεόμενοι, ἑβδομαῖοι καὶ ὀλιγημερώτεροι θνήσκουσιν· οἱ μέν τοι καὶ
τὴν γνώμην βλαβέντες, οἱ δὲ ὑπὸ τῆς
ὀρθοπνοίης τε καὶ τοῦ ῥέγχεος ἀποπνιγέντες. Μάλα δὲ τοὺς
τοιουτέους οἱ ἀρχαῖοι βλητοὺς ἐνόμιζον εἶναι διὰ τόδε
μάλιστα· οὐχ ἥκιστα δὲ, ὅτι καὶ ἀποθανόντων αὐτέων
ἡ πλευρὴ πελιὴ εὑρίσκεται ἴκελόν τι πληγῇ. Αἴτιον δὲ τουτέου
τόδε ἐστὶν, ὅτι, πρὶν λυθῆναι τὴν ὀδύνην, θνήσκουσιν·
ταχέως γὰρ πνευματίαι γίγνονται· ὑπὸ δὲ τοῦ πολλοῦ
καὶ πυκνοῦ πνεύματος, ὡς ἤδη εἴρηται, καταγλισχραινόμενον τὸ
πτύελον ἀπέπτως κωλύει τὴν ἐπάνοδον γίγνεσθαι, ἀλλὰ τὴν
ῥέγξιν ποιέει ἐνισχόμενον ἐν τοῖσι βρογχίοισι τοῦ πλεύμονος.
Καὶ ὁκόταν ἐς τοῦτο ἔλθῃ, θανατῶδες ἤδη ὡς ἐπιτοπουλὺ
ἐστίν· καὶ γὰρ αὐτὸ τὸ πτύελον ἐνισχόμενον κωλύει μὲν τὸ πνεῦμα
ἔσω φέρεσθαι, ἀναγκάζει δὲ ταχέως ἔξω φέρεσθαι· καὶ οὕτως
ἐς τὸ κακὸν ἀλλήλοισι τιμωρέουσι· τό τε γὰρ πτύελον ἐνισχόμενον
πυκνὸν τὸ πνεῦμα ποιέει, τό τε πνεῦμα πυκνὸν ἐὸν
ἐπιγλισχραίνει τὸ πτύελον, καὶ κωλύει ἀπολισθαίνειν.
Καταλαμβάνει δὲ ταῦτα, οὐ μοῦνον ἢν πτισάνῃ ἀκαίρως χρέωνται,
ἀλλὰ πουλὺ μᾶλλον ἤν τι ἄλλο φάγωσιν ἢ πίωσι πτισάνης
ἀνεπιτηδειότερον.
| [1,5] 5. La décoction doit être préparée avec l'orge la meilleure et
aussi bien cuite que possible, à moins que vous ne vouliez vous
servir de l'eau d'orge seulement. Car, outre les autres vertus
de la décoction, le coulant qu'elle a, fait que l'orge avalée ne
nuit pas ; nulle part elle n'adhère ni ne s'arrête en passant par
les conduits qui traversent la poitrine. La décoction la mieux
cuite est la plus coulante, la plus désaltérante, la plus digestible,
celle qui résiste le moins à l'action de l'estomac, et elle a
besoin de toutes ces qualités. De son côté, si le médecin ne prend
pas toutes les précautions pour que l'administration de la décoction
d'orge remplisse complétement son objet, il en résultera
des inconvénients multipliés pour le malade. En effet, quand
les matières excrémentitielles restent dans les intestins,
l'administration de la décoction d'orge, avant une évacuation
préalable, exaspérera la douleur si elle existe déjà, et la produira
aussitôt si elle n'existe pas ; la respiration deviendra plus
fréquente, ce qui est un mal, car cette fréquence dessèche le
poumon et fatigue les hypochondres, l'hypogastre et le diaphragme.
Autre précaution à prendre : la douleur de côté persiste
avec continuité, elle ne cède pas aux embrocations;
l'expectoration, loin de se faire, devient visqueuse, sans coction ;
dans cet état, si le médecin ne résout pas la douleur, ou par
des évacuations alvines ou par l'ouverture de la veine, suivant
celui de ces moyens qui paraîtra convenable, et qu'il
prescrive l'administration de la décoction d'orge, la mort des
malades ne tardera pas à survenir. Par ces raisons et par
d'autres encore plus efficaces, les malades mis à l'usage de la
décoction d'orge non passée succombent le septième jour et
même plus tôt, les uns pris du délire, les autres étouffés par
l'orthopnée et par le râle. C'est à ces malades que les anciens
appliquaient la dénomination de frappés, à cause de leur mort
rapide, et aussi parce qu'après le décès, le côté est trouvé livide
comme si un coup avait été reçu ; cet effet résulte de ce qu'ils
périssent avant que la douleur ne se résolve. Car promptement
la respiration s'embarrasse ; l'haleine devenant fréquente
et précipitée, les crachats prennent, comme il a été dit plus
haut, une viscosité sans coction, qui en empêche l'expulsion ;
arrêtés dans les voies pulmonaires, ils produisent le râle ; et,
quand le mal en est à ce point, la mort est généralement inévitable ;
car les crachats, retenus, d'une part empêchent l'air
de pénétrer au-dedans, et d'autre part le forçent à se porter
au-dehors avec rapidité; et ainsi le mal aide au mal : les crachats,
retenus, précipitent la respiration; la respiration, précipitée,
rend les crachats visqueux et met obstacle à leur sortie. Ces
accidents surviennent non seulement quand on fait usage de
la décoction d'orge à contre-temps, mais bien plus encore
quand on mange ou quand on boit quelque substance qui
convient moins que la décoction d'orge.
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