[4,23] Τὰ δὲ ἐκ φυτευτηρίων, ἀπὸ δενδρέων δένδρεα γίνεται τρόπῳ τοιῷδε· τρῶμα ἴσχει ὁ κλάδος ἐν τῷ κάτω τῷ πρὸς τὴν γῆν, ᾗ ἀπὸ τοῦ δένδρου ἐκλάσθη, ὅθεν αἱ ῥίζαι ἀφίενται. Τρόπῳ δὲ τοιούτῳ μεθίενται· ὁκόταν τὸ φυτὸν τὸ ἐν τῇ γῇ ἐνεὸν ἰκμάδα λάβῃ ἀπὸ τῆς γῆς, οἰδέει καὶ πνεῦμα ἴσχει, τὸ δὲ ὑπὲρ τῆς γῆς οὐδέπω· τὸ δὲ πνεῦμα καὶ ἡ ἰκμὰς συστρέψασα ἐν τῷ κάτω τοῦ φυτοῦ τὴν δύναμιν, ὅση ἦν βαρυτάτη, ἔῤῥηξεν ἐς τὸ κάτω, καὶ γίνονται ἐξ αὐτοῦ ῥίζαι ἁπαλαί. Ὁκόταν δὲ ἐς τὸ κάτω λάβηται, τότε δὴ ἕλκει ἐκ τῆς ῥίζης ἰκμάδα καὶ διαδίδωσι τῷ ὑπὲρ τῆς γῆς ἐόντι· καὶ τότε αὖθις τὸ ἄνω οἰδέει καὶ πνεῦμα ἴσχει· καὶ ὅση δύναμις ἐν τῷ φυτῷ κούφη ἔνεστι, ξυστραφεῖσα, φύλλα γινομένη, βλαστάνει, καὶ ἐς τὸ ἄνω ἤδη τὴν αὔξησιν ποιέεται καὶ ἐς τὸ κάτω. Οὕτως ἐς τὸ ἐναντίον ξυμ βαίνει ἤδη τῶν ἐκ τοῦ σπέρματος γινομένων καὶ τῶν ἐκ τοῦ φυ τευτηρίου περὶ τοῦ βλαστοῦ· πρότερον γὰρ ἐκ τοῦ σπέρματος τὸ φύλλον ἀνατέλλει, ἔπειτα αἱ ῥίζαι ἐς τὸ κάτω ἀφίενται· τὸ δὲ δέν δρον ῥιζοῦται πρῶτον, ἔπειτα φυλλοῦται· διὰ τόδε, ὅτι ἐν μὲν τῷ σπέρματι αὐτῷ ἰκμάδος πλῆθος ἔνεστι, καὶ ἐν τῇ γῇ παντὶ ἐόντι τροφὴ ἔνεστι τὸ πρῶτον τῷ φύλλῳ ἀρκέουσα, ὅθεν τὸ φύλλον θρέ ψεται μέχρις ἂν ῥιζωθῇ· ἐν δὲ τῷ κλάδῳ οὐ γίνεται, οὐ γὰρ γί νεται ἐξ ἑτέρου ὅθεν τὸ φύλλον τὸ πρῶτον τροφὴν ἕξει, ἀλλ´ αὐ τὸς ὁ κλάδος ἐστὶν ὥσπερ καὶ τὸ δένδρον ἔχει, καὶ τοῦτο ὑπὲρ γῆς ἐστι πολὺ, ὥστε οὐκ ἂν δύναιτο ὑπὲρ γῆς ἰκμάδος πλησθῆ ναι, εἰ μὴ ἐκ τοῦ κάτω μεγάλη τις δύναμις ἐλθοῦσα τῷ ἄνω ἐκ δώσει τῆς ἰκμάδος. Καὶ πρῶτον τὸ φυτευτήριον ἀνάγκη ἐστὶν ἑωυτῷ τροφὴν ποιήσασθαι ἀπὸ τῆς γῆς τῇσι ῥίζῃσιν, ἔπειτα οὕτως ἀπὸ τῆς γῆς ἕλκον ἄνω ἀποδιδόναι, καὶ φύλλα ὁρμῆσαι εἰς βλαστόν τε καὶ αὔξησιν.
| [4,23] Quant aux végétaux venus de rejetons, les arbres enfantent des arbres de cette façon : la branche a une plaie à la partie inférieure, à celle qui est en terre, à l'endroit où elle a été détachée de l'arbre, et c'est par là que les racines sont émises. Voici comment elles le sont : quand le végétal placé en terre prend de l'humeur dans le sol, il se gonfle et a du souffle; mais ce qui est au-dessus du sol n'en a pas encore. Le souffle et l'humeur, ayant condensé à la partie inférieure du végétal la qualité qui était la plus pesante, font éruption par le bas, et il en naît des racines tendres. Alors le végétal, prenant en bas, tire de l'humeur par la racine et la transmet à la portion au-dessus du sol. A son tour, la partie supérieure se gonfle et a du soufflet et toute la qualité qui dans le végétal, est légère, s'étant condensée et étant devenue feuilles, bourgeonne ; et dès lors la croissance se fait aussi bien par le haut que par le bas. Ainsi les choses se passent contrairement pour le bourgeonnement, dans les végétaux nés de graines et dans les végétaux nés de marcotte : avec la graine, la feuille naît d'abord, puis les racines sont émises en bas; avec la marcotte, les racines se forment d'abord, puis les feuilles. Voici pourquoi : dans la graine même il y a abondance d'humeur; et, comme elle est tout entière dans la terre, la nourriture est d'abord suffisante pour la feuille, qui dès lors se développe jusqu'à l'enracinement; il n'en est pas de même pour la marcotte; elle ne prévient pas d'un autre qui dès le début puisse alimenter la feuille; mais la marcotte même est comme l'arbre; la partie au-dessus du sol est considérable, de sorte que cette partie ne pourra s'emplir d'humeur si une force puissante, venant d'en bas, ne transmet de l'humeur dans le haut. Et d'abord, il faut que la marcotte se procure, dans la terre, de l'aliment à l'aide des racines, puis il faut qu'ayant ainsi pompé dans la terre, elle le porte en haut, et que les feuilles se développent en germination et en croissance.
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