[15] Ἀπορέω δ´ ἔγωγε, οἱ τὸν λόγον ἐκεῖνον λέγοντες, καὶ ἀπάγοντες ἐκ ταύτης τῆς ὁδοῦ ἐπὶ ὑπόθεσιν τὴν τέχνην, τίνα ποτὲ τρόπον θεραπεύσουσι τοὺς ἀνθρώπους, ὥσπερ ὑποτίθενται. Οὐ γάρ ἐστιν αὐτέοισιν, ὡς ἐγὼ οἶμαι, ἐξευρημένον αὐτό τι ἐφ´ ἑωυτοῦ θερμὸν, ἢ ψυχρὸν, ἢ ξηρὸν, ἢ ὑγρὸν, μηδενὶ ἄλλῳ εἴδεϊ κοινωνέον, ἀλλ´ οἶμαι ἔγωγε ταῦτα πόματα καὶ βρώματα αὐτέοισιν ὑπάρχειν οἷσι πάντες χρεόμεθα. Προστιθέασι δὲ τῷ μὲν εἶναι θερμῷ, τῷ δὲ ψυχρῷ, τῷ δὲ ξηρῷ, τῷ δὲ ὑγρῷ. Ἐπεὶ ἐκεῖνό γε ἄπορον προστάξαι τῷ κάμνοντι, θερμόν τι προσενέγκασθαι· εὐθὺς γὰρ ἐρωτήσει, τί ἐστιν; ὥστε ληρέειν ἀνάγκη, ἢ ἐς τουτέων τι τῶν γινωσκομένων καταφεύγειν. Εἰ δὲ δὴ τυγχάνει τὸ μὲν θερμὸν ἐὸν στριφνὸν, ἄλλο δὲ θερμὸν ἐὸν πλαδαρὸν, ἄλλο δὲ θερμὸν, ἄραδον ἔχον (ἔστι γὰρ καὶ ἄλλα πολλὰ θερμὰ καὶ ἄλλας πολλὰς δυνάμιας ὑπεναντίας ἑωυτοῖσιν ἔχοντα), δεήσει δέ τι αὐτέων προσενεγκεῖν, ἢ τὸ θερμὸν καὶ στριφνὸν, ἢ τὸ θερμὸν καὶ πλαδαρὸν, ἢ ἅμα τὸ ψυχρὸν καὶ στριφνὸν (ἔστι γὰρ καὶ τοῦτο), καὶ τὸ ψυχρόν τε καὶ πλαδαρόν· ὡς μὲν γὰρ ἔγωγε οἶδα, πᾶν τοὐναντίον ἀφ´ ἑκατέρου αὐτέων ἀποβαίνει, καὶ οὐ μόνον ἐν ἀνθρώπῳ, ἀλλὰ καὶ ἐν σκύτεϊ καὶ ἐν ξύλῳ καὶ ἐν ἄλλοισι πολλοῖσιν ἅ ἐστιν ἀνθρώπου ἀναισθητότερα· οὐ γὰρ τὸ θερμόν ἐστι τὸ τὴν μεγάλην δύναμιν ἔχον, ἀλλὰ τὸ στρυφνὸν καὶ τὸ πλαδαρὸν, καὶ τἆλλα ὅσα μοι εἴρηται, καὶ ἐν τῷ ἀνθρώπῳ, καὶ ἔξω τοῦ ἀνθρώπου, καὶ ἐσθιόμενα καὶ πινόμενα καὶ ἔξωθεν ἐπιχριόμενά τε καί πως πλασσόμενα.
| [15] Pour moi, quand j'écoute ceux qui font ces systèmes et qui entraînent la médecine loin de la vraie route vers l'hypothèse, je ne sais comment ils traiteront les malades en conformité avec leurs principes. Car ils n'ont pas trouvé, je pense, quelque chose qui soit chaud, froid, sec ou humide, en soi, et sans mélange d'aucune autre qualité ; et, sans doute, ils n'ont pas à leur disposition d'autres boissons et d'autres aliments que ceux dont nous usons tous ; mais ils attribuent à ceci ou à cela la qualité ou chaude, ou froide ou sèche ou humide. Or l'incertitude serait grande s'ils prescrivaient d'administrer quelque chose de chaud, en soi, au malade ; celui-ci leur demandera aussitôt quelle est cette chose ; et ils seront réduits ou à répondre par du verbiage ou à recourir à quelqu'une des substances connues. S'il arrive qu'une substance chaude soit en même temps acerbe, une autre substance chaude insipide, une autre perturbatrice (et il y a une foule de substances chaudes qui ont beaucoup d'autres qualités opposées), il faudra bien donner la substance chaude qui est acerbe, ou la substance chaude qui est insipide, ou la substance froide (car il en est de telles) qui est acerbe, ou la substance froide qui est insipide. Mais il est certain que l'une et l'autre produisent des effets absolument contraires non seulement sur l'homme, mais encore sur le cuir, sur le bois, corps bien plus insensibles. Car ce n'est pas le chaud qui a la plus grande puissance, mais c'est l'acerbe, c'est l'insipide ; ce sont toutes les qualités que j'ai énumérées, dans l'homme et hors de l'homme, dans ce qu'il mange et dans ce qu'il boit, dans les substances avec lesquelles il se fait des onctions, et dans celles qu'il lui arrive d'appliquer sur son corps.
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