[11] Σκέψασθαι δὲ χρὴ διὰ τίνας προφάσιας αὐτέοισι ταῦτα ξυνέβη· τῷ μὲν, οἶμαι, μεμαθηκότι μονοσιτέειν, ὅτι οὐκ ἀνέμεινε τὸν χρόνον τὸν ἱκανὸν μέχρις αὐτέου ἡ κοιλίη τῶν τῇ προτεραίῃ προσενηνεγμένων σιτίων ἀπολαύσῃ τελέως, καὶ ἐπικρατήσῃ, καὶ λαπαχθῇ τε καὶ ἡσυχάσῃ, ἀλλ´ ἐπιζέουσάν τε καὶ ἐζυμωμένην καινὰ ἐπεσηνέγκατο· αἱ δὲ τοιαῦται κοιλίαι πολλῷ τε βραδύτερον πέσσουσι, καὶ πλέονος δέονται ἀναπαύσιός τε καὶ ἡσυχίης. Ὁ δὲ μεμαθηκὼς ἀριστίζεσθαι, ὅτι οὐκ, ἐπειδὴ τάχιστα ἐδεήθη τροφῆς τὸ σῶμα, καὶ τὰ πρότερα κατανάλωτο, καὶ οὐκ εἶχεν οὐδεμίην ἀπόλαυσιν, εὐθέως αὐτέῳ παρεγένετο καινὴ τροφὴ, φθίνει δὴ καὶ ξυντήκεται ὑπὸ λιμοῦ. Πάντα γὰρ, ἃ λέγω πάσχειν τὸν τοιοῦτον ἄνθρωπον, λιμῷ ἀνατίθημι. Φημὶ δὲ καὶ τοὺς ἄλλους ἀνθρώπους ἅπαντας, οἵ τινες ἂν ὑγιαίνοντες ἄσιτοι δύο ἢ τρεῖς ἡμέρας γένωνται, ταῦτα πείσεσθαι οἷα περὶ τῶν ἀναρίστων γενομένων εἴρηκα.
| [11] Examinons par quelles causes ces incommodités sont produites : le premier, celui qui a l'habitude d'un seul repas, n'a pas attendu, je pense, le temps suffisant pour que l'abdomen ait eu pleine jouissance des aliments ingérés la veille, en ait triomphé, et soit rentré dans le relâchement et le repos ; mais, tandis que les organes digestifs étaient encore dans la chaleur et dans la fermentation, il les a remplis de nouveau ; de tels estomacs digèrent bien plus lentement, et ont besoin de plus longs intervalles d'inaction et de tranquillité. Le second, au contraire, celui qui a l'habitude de faire deux repas, n'a pas, dès que le corps a réclamé de la nourriture, dès que le repas précédent a été digéré, et qu'il n'est plus rien resté à consommer, aussitôt donné à son estomac de nouveaux aliments ; c'est la faim qui le travaille et qui l'épuisé. Car, tous les accidents que je viens d'énumérer, je les attribue à la faim ; et certes, tout autre homme qui, bien portant, restera deux ou trois jours sans manger, éprouvera des souffrances analogues à celles dont j'ai parlé chez l'homme, usant de régime, qui a omis son premier repas.
|