[9] Λιθιῶσι δὲ μάλιστα ἄνθρωποι, καὶ ὑπὸ νεφριτίδων καὶ στραγγουρίης
ἁλίσκονται καὶ ἰσχιάδων, καὶ κῆλαι γίγνονται, ὅκου ὕδατα πίνουσι
παντοδαπώτατα καὶ ἀπὸ ποταμῶν μεγάλων, ἐς οὓς ποταμοὶ ἕτεροι ἐμβάλλουσι,
καὶ ἀπὸ λίμνης, ἐς ἣν ῥεύματα πολλὰ καὶ παντοδαπὰ ἀφικνεῦνται, καὶ ὁκόσοι
ὕδασιν ἐπακτοῖσι χρέονται διὰ μακροῦ ἀγομένοισι, καὶ μὴ ἐκ βραχέος. Οὐ γὰρ
οἷόν τε ἕτερον ἑτέρῳ ἐοικέναι ὕδωρ, ἀλλὰ τὰ μὲν γλυκέα εἶναι, τὰ δὲ ἁλυκά
τε καὶ στυπτηριώδεα, τὰ δὲ ἀπὸ θερμῶν ῥέειν· ξυμμισγόμενα δὲ ταῦτα ἐς
ταὐτὸν ἀλλήλοισι στασιάζει, καὶ κρατέει αἰεὶ τὸ ἰσχυρότατον· ἰσχύει δὲ οὐκ
αἰεὶ τὠυτὸ, ἀλλ' ἄλλοτε ἄλλο κατὰ τὰ πνεύματα· τῷ μὲν γὰρ βορέης τὴν ἰσχὺν
παρέχεται, τῷ δὲ ὁ νότος, καὶ τῶν λοιπῶν πέρι ὠυτὸς λόγος. Ὑφίστασθαι οὖν
τοῖσι τοιουτέοισιν ἀνάγκη ἐν τοῖσιν ἀγγείοισιν ἰλὺν καὶ ψάμμον· καὶ ἀπὸ
τουτέων πινευμένων τὰ νουσήματα γίγνεται τὰ προειρημένα· ὅτι δὲ οὐχ
ἅπασιν, ἑξῆς φράσω. Ὁκόσων μὲν ἥ τε κοιλίη εὔροός τε καὶ ὑγιηρής ἐστι, καὶ
ἡ κύστις μὴ πυρετώδης, μηδὲ ὁ στόμαχος τῆς κύστιος ξυμπέφρακται λίην,
οὗτοι μὲν διουρεῦσι ῥηϊδίως, καὶ ἐν τῇ κύστει οὐδὲν ξυστρέφεται· ὁκόσων δὲ
ἂν ἡ κοιλίη πυρετώδης ᾖ, ἀνάγκη καὶ τὴν κύστιν τὠυτὸ πάσχειν· ὁκόταν γὰρ
θερμανθῇ μᾶλλον τῆς φύσιος, ἐφλέγμηνεν αὐτέης ὁ στόμαχος· ὁκόταν δὲ ταῦτα
πάθῃ, τὸ οὖρον οὐκ ἀφίησιν, ἀλλ' ἐν ἑωυτέῳ ξυνέψει καὶ ξυγκαίει. Καὶ τὸ
μὲν λεπτότατον αὐτέου ἀποκρίνεται καὶ τὸ καθαρώτατον διιεῖ καὶ ἐξουρέεται,
τὸ δὲ παχύτατον καὶ θολωδέστατον ξυστρέφεται καὶ ξυμπήγνυται· τὸ μὲν
πρῶτον σμικρὸν, ἔπειτα μεῖζον γίγνεται· κυλινδεύμενον γὰρ ὑπὸ τοῦ οὔρου, ὅ
τι ἂν ξυνίστηται παχὺ, ξυναρμόζει πρὸς ἑωυτό· καὶ οὕτως αὔξεταί τε καὶ
πωροῦται. Καὶ ὁκόταν οὐρέῃ, πρὸς τὸν στόμαχον τῆς κύστιος προσπίπτει ὑπὸ
τοῦ οὔρου βιαζόμενον, καὶ κωλύει οὐρέειν, καὶ ὀδύνην παρέχει ἰσχυρήν· ὥστε
τὰ αἰδοῖα τρίβουσι καὶ ἕλκουσι τὰ παιδία τὰ λιθιῶντα· δοκέει γὰρ αὐτέοισι
τὸ αἴτιον ἐνταῦθα εἶναι τῆς οὐρήσιος. Τεκμήριον δὲ, ὅτι οὕτως ἔχει· τὸ γὰρ
οὖρον λαμπρότατον οὐρέουσιν οἱ λιθιῶντες, ὅτι τὸ παχύτατον καὶ
θολωδέστατον αὐτέου μένει καὶ ξυστρέφεται· τὰ μὲν πλεῖστα οὕτω λιθιᾷ.
Γίγνεται δὲ παισὶ καὶ ἀπὸ τοῦ γάλακτος, ἢν μὴ ὑγιηρὸν ᾖ, ἀλλὰ θερμόν τε
λίην καὶ χολῶδες· τὴν γὰρ κοιλίην διαθερμαίνει καὶ τὴν κύστιν, ὥστε τὸ
οὖρον ξυγκαιόμενον ταῦτα πάσχειν. Καὶ φημὶ ἄμεινον εἶναι τοῖσι παιδίοισι
τὸν οἶνον ὡς ὑδαρέστατον διδόναι· ἧσσον γὰρ τὰς φλέβας ξυγκαίει καὶ
ξυναυαίνει. Τοῖσι δὲ θήλεσι λίθοι οὐ γίγνονται ὁμοίως· ὁ γὰρ οὐρητὴρ
βραχύς ἐστιν ὁ τῆς κύστιος καὶ εὐρὺς, ὥστε βιάζεσθαι τὸ οὖρον ῥηϊδίως·
οὔτε γὰρ τῇ χειρὶ τρίβει τὸ αἰδοῖον ὥσπερ τὸ ἄρσεν, οὔτε ἅπτεται τοῦ
οὐρητῆρος· ἐς γὰρ τὰ αἰδοῖα ξυντέτρηνται (οἱ δὲ ἄνδρες οὐκ εὐθὺ τέτρηνται,
καὶ διότι οἱ οὐρητῆρες εἰσιν οὐκ εὐρέες)· καὶ πίνουσι πλεῖον ἢ οἱ παῖδες.
Περὶ μὲν οὖν τουτέων ὧδε ἔχει, ἢ ὅτι τουτέων ἐγγύτατα.
| [9] Les hommes sont particulièrement exposés à la pierre, aux affections
néphrétiques, à la strangurie, à la sciatique et aux hernies, quand ils
boivent les eaux dont les éléments sont très divers ; telles sont les eaux
des grands fleuves dans lesquels d'autres fleuves se déchargent, et celles
des lacs qui reçoivent quantité de ruisseaux de toute espèce, et les eaux
étrangères qui n'ont pas leurs sources dans le voisinage, mais qui
arrivent de lieux éloignés ; car une eau ne saurait être identique à une
autre eau, mais les unes sont douces, les autres salées, quelques-unes
alumineuses, d'autres viennent de sources chaudes ; ainsi mélangées, elles
se combattent mutuellement, et la plus forte l'emporte toujours ; or ce
n'est pas toujours la même qui est la plus forte, mais tantôt l'une,
tantôt l'autre, suivant la prédominance des vents. A celles-ci le vent du
nord donne de la force, à celles-là le vent du midi, et ainsi des autres.
De pareilles eaux déposent nécessairement au fond des vases un sédiment de
sable et de limon, qui occasionne les maladies mentionnées plus haut. Je
dois ajouter immédiatement que ces effets ne se produisent pas chez tous
les individus ; en effet, ceux qui ont le ventre libre et sain, dont la
vessie n'est pas brûlante, ni son col trop rétréci, urinent facilement
sans qu'il se forme des concrétions dans cet organe. Ceux au contraire
dont le ventre est brûlant, ont nécessairement la vessie affectée de même,
et quand celle-ci est échauffée au delà des limites naturelles, son col
s'enflamme et retient l'urine qu'elle cuit et brûle dans son intérieur ;
alors la partie la plus limpide se sépare et s'échappe, mais la plus
trouble et la plus épaisse demeure et s'agglomère. D'abord petite, la
concrétion devient ensuite plus volumineuse ; ballottée par l'urine, elle
s'attache tout ce qui se dépose de matières épaisses : c'est ainsi qu'elle
grossit et se durcit. Lorsqu'on veut uriner, la pierre, chassée par
l'urine, tombe sur le col de la vessie, en ferme l'ouverture et cause de
fortes douleurs. Voilà pourquoi les enfants calculeux se tiraillent et se
frottent la verge, car il leur semble que dans cette partie réside la
cause qui les empêche d'uriner. La preuve qu'il en est ainsi, c'est que
les calculeux rendent une urine très claire, parce que la partie la plus
trouble et la plus épaisse demeure dans la vessie et s'y agglomère : c'est
ainsi que les calculs se forment pour l'ordinaire. Chez les enfants, ils
peuvent encore provenir du lait, quand il n'est pas sain, mais échauffé et
bilieux ; ce lait échauffe le ventre et la vessie, et par suite, l'urine,
devenue ardente, se modifie comme il vient d'être dit. Aussi je soutiens
qu'il faut donner de préférence aux enfants du vin aussi coupé d'eau que
possible ; cette boisson ne brûle et ne dessèche pas du tout les
vaisseaux. La pierre ne se forme pas aussi fréquemment chez les jeunes
filles {que chez les garçons} ; chez elles en effet l'urètre est court et
large, en sorte que l'urine jaillit facilement ; elles ne se tiraillent
pas, comme les garçons, les parties génitales, elles ne portent pas là
main à l'extrémité de l'urètre, car il s'ouvre dans l'intérieur des
parties génitales. (Chez les hommes au contraire, il n'est pas percé
droit, aussi n'est-il pas large). Ajoutez que les femmes boivent plus que
les garçons. Il en est ainsi de ces choses ou à peu près.
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