[8] Περὶ δὲ τῶν ὀμβρίων, καὶ ὁκόσα ἀπὸ χιόνος, φράσω ὅκως ἔχει. Τὰ μὲν οὖν
ὄμβρια κουφότατα καὶ γλυκύτατά ἐστι καὶ λεπτότατα καὶ λαμπρότατα· τήν τε
γὰρ ἀρχὴν, ὁ ἥλιος ἀνάγει καὶ ἀναρπάζει τοῦ ὕδατος τό τε λεπτότατον καὶ
κουφότατον· δῆλον δὲ οἱ ἅλες ποιέουσιν· τὸ μὲν γὰρ ἁλμυρὸν λείπεται αὐτέου
ὑπὸ πάχεος καὶ βάρεος, καὶ γίγνεται ἅλες· τὸ δὲ λεπτότατον ὁ ἥλιος
ἀναρπάζει ὑπὸ κουφότητος· ἀνάγει δὲ τὸ τοιοῦτο οὐκ ἀπὸ τῶν ὑδάτων μοῦνον
τῶν λιμναίων, ἀλλὰ καὶ ἀπὸ τῆς θαλάσσης, καὶ ἐξ ἁπάντων ἐν ὁκόσοισιν ὑγρόν
τέ ἐστιν· ἔνεστι δὲ ἐν παντὶ χρήματι· καὶ ἐξ αὐτέων τῶν ἀνθρώπων ἄγει τὸ
λεπτότατον τῆς ἰκμάδος καὶ κουφότατον. Τεκμήριον δὲ μέγιστον, ὅταν
ἄνθρωπος ἐν ἡλίῳ βαδίζῃ, ἢ καθίζῃ ἱμάτιον ἔχων· ὁκόσα μὲν τοῦ χρωτὸς ὁ
ἥλιος ἐφορᾷ, οὐχ ἱδρῴη ἄν· ὁ γὰρ ἥλιος ἀναρπάζει τὸ προφαινόμενον τοῦ
ἱδρῶτος· ὁκόσα δὲ ὑπὸ τοῦ ἱματίου ἐσκέπασται, ἢ ὑπ' ἄλλου του, ἱδροῖ·
ἐξάγεται μὲν γὰρ ὑπὸ τοῦ ἡλίου καὶ βιάζεται· σώζεται δὲ ὑπὸ τῆς σκέπης,
ὥστε μὴ ἀφανίζεσθαι ὑπὸ τοῦ ἡλίου· ὁκόταν δὲ ἐς σκιὴν ἀφίκηται, ἅπαν τὸ
σῶμα ὁμοίως διιεῖ· οὐ γὰρ ἔτι ὁ ἥλιος ἐπιλάμπει. Διὰ ταῦτα δὲ καὶ σήπεται
τῶν ὑδάτων τάχιστα ταῦτα καὶ ὀδμὴν ἴσχει πονηρὴν τὸ ὄμβριον, ὅτι ἀπὸ
πλείστων ξυνῆκται καὶ ξυμμέμικται, ὥστε σήπεσθαι τάχιστα. Ἔτι δὲ πρὸς
τουτέοισιν, ἐπειδὰν ἁρπασθῇ καὶ μετεωρισθῇ περιφερόμενον καὶ
καταμεμιγμένον ἐς τὸν ἠέρα, τὸ μὲν θολερὸν αὐτέου καὶ νυκτοειδὲς
ἐκκρίνεται καὶ ἐξίσταται καὶ γίγνεται ἠὴρ καὶ ὀμίχλη· τὸ δὲ λεπτότατον καὶ
κουφότατον αὐτέου λείπεται, καὶ γλυκαίνεται ὑπὸ τοῦ ἡλίου καιόμενόν τε καὶ
ἑψόμενον· γίγνεται δὲ καὶ τἄλλα πάντα τὰ ἑψόμενα αἰεὶ γλυκέα. Ἕως μὲν οὖν
διεσκεδασμένον ᾖ καὶ μή πω ξυνεστήκῃ, φέρεται μετέωρον. Ὁκόταν δέ κου
ἀθροισθῇ καὶ ξυστραφῇ ἐς τὸ αὐτὸ ὑπὸ ἀνέμων ἀλλήλοισιν ἐναντιωθέντων
ἐξαίφνης, τότε καταῤῥήγνυται ᾗ ἂν τύχῃ πλεῖστον ξυστραφέν. Τότε γὰρ ἐοικὸς
τοῦτο μᾶλλον γίγνεσθαι, ὁκόταν τὰ νέφεα, μὴ ὑπὸ ἀνέμου στάσιν ἔχοντος
ὡρμημένα ἐόντα καὶ χωρέοντα, ἐξαίφνης ἀντικόψῃ πνεῦμα ἐναντίον καὶ ἕτερα
νέφεα. Ἐνταῦθα μὲν πρῶτον αὐτέου ξυστρέφεται· τὰ δὲ ὄπισθεν ἐπιφέρεταί τε
καὶ οὕτω παχύνεται, καὶ μελαίνεται, καὶ ξυστρέφεται ἐς τὸ αὐτὸ, καὶ ὑπὸ
βάρεος καταῤῥήγνυται, καὶ ὄμβροι γίγνονται. Ταῦτα μέν ἐστιν ἄριστα κατὰ τὸ
εἰκός· δέεται δὲ ἀφέψεσθαι, καὶ ἀποσήπεσθαι· εἰ δὲ μὴ, ὀδμὴν ἴσχει
πονηρὴν, καὶ βράγχος καὶ βαρυφωνίη τοῖσι πίνουσι προσίσταται. Τὰ δὲ ἀπὸ
χιόνος καὶ κρυστάλλων πονηρὰ πάντα· ὁκόταν γὰρ ἅπαξ παγῇ, οὐκ ἔτι ἐς τὴν
ἀρχαίην φύσιν καθίσταται, ἀλλὰ τὸ μὲν αὐτέου λαμπρὸν καὶ κοῦφον καὶ γλυκὺ
ἐκκρίνεται καὶ ἀφανίζεται, τὸ δὲ θολωδέστατον καὶ σταθμωδέστατον λείπεται.
Γνοίης δ' ἂν ὧδε· εἰ γὰρ βούλει, ὅταν ᾖ χειμὼν, ἐς ἀγγεῖον μέτρῳ ἐγχέας
ὕδωρ, θεῖναι ἐς τὴν αἰθρίην, ἵνα πήξεται μάλιστα, ἔπειτα τῇ ὑστεραίῃ
ἐσενεγκὼν ἐς ἀλέην, ὅκου χαλάσει μάλιστα ὁ παγετὸς, ὁκόταν δὲ λυθῇ,
ἀναμετρέειν τὸ ὕδωρ, εὑρήσεις ἔλασσον συχνῷ. Τοῦτο τεκμήριον, ὅτι ὑπὸ τῆς
πήξιος ἀφανίζεται καὶ ἀναξηραίνεται τὸ κουφότατον καὶ λεπτότατον, οὐ τὸ
βαρύτατον καὶ παχύτατον· οὐ γὰρ ἂν δύναιτο. Ταύτῃ οὖν νομίζω πονηρότατα
ταῦτα τὰ ὕδατα εἶναι τὰ ἀπὸ χιόνος καὶ κρυστάλλου, καὶ τὰ τουτέοισιν
ἑπόμενα, πρὸς ἅπαντα χρήματα. Περὶ μὲν οὖν ὀμβρίων ὑδάτων καὶ τῶν ἀπὸ
χιόνος καὶ κρυστάλλων οὕτως ἔχει.
| [8] Quant aux eaux de pluie et de neige, je vais dire comment elles se
comportent. Celles de pluie sont très légères, très douces, très ténues et
très limpides ; car, la première action que le soleil exerce sur l'eau,
c'est d'en attirer et d'en enlever les parties les plus subtiles et les
plus légères. La formation des sels rend cela évident. En effet, la partie
saine se dépose à cause de son poids et de sa densité, et constitue le
sel, tandis que la partie la plus ténue est enlevée par le soleil, à cause
de sa légèreté. Cette évaporation ne s'opère pas seulement sur la mer,
mais encore sur les eaux stagnantes et sur tout ce qui renferme quelque
humidité, et il en existe dans toute chose. Le soleil attire du corps même
de l'homme ce qu'il y a de plus subtil et de plus léger dans ses humeurs.
En voici une très grande preuve : quand un homme couvert d'un manteau
marche ou s'assied au soleil, la surface du corps immédiatement exposée à
l'ardeur de ses rayons ne sue pas ; car le soleil évapore la sueur à
mesure qu'elle se forme, mais toutes les parties recouvertes par le manteau
ou par quelqu'autre vêtement se couvrent de sueur, car elle est attirée
par le soleil et forcée d'apparaître au dehors ; mais elle est protégée
par les habits, en sorte qu'elle ne peut être évaporée par le soleil : au
contraire quand on se met à l'ombre, tout le corps est également mouillé
par la sueur, car les rayons du soleil ne frappent pas sur lui.
En conséquence l'eau de pluie est de toutes les eaux celle qui se corrompt et
qui acquiert le plus promptement une mauvaise odeur, parce qu'elle est
composée et mélangée, de sorte qu'elle se corrompt très vite. Il faut
ajouter que, l'eau une fois attirée et élevée, se mêle avec l'air et se
porte de tous côtés avec lui ; alors sa partie la plus trouble et la plus
opaque se dépose, se condense, et forme des vapeurs et des brouillards,
tandis que le reste plus subtil et plus léger demeure et s'adoucit, étant
brûlé et cuit par le soleil. Toutes les autres substances s'adoucissent
également par la coction ; cependant, tant que cette partie {subtile et
légère} est dispersée et n'est pas condensée, elle se porte vers les
régions supérieures, mais lorsqu'elle est rassemblée dans un même lieu et
condensée par des vents qui soufflent tout à coup dans des directions
opposées, elle se précipite du point où la condensation se trouve être
plus considérable. Il est naturel que cela arrive, surtout quand des
nuages ébranlés et chassés par un vent qui ne cesse de souffler, sont tout
à coup repoussés par un vent contraire et par d'autres nuages. La
condensation s'opère au premier point de rencontre, puis d'autres nuages
s'amoncelant, leur amas s'épaissit, devient plus noir, se condense de plus
en plus, crève par son propre poids et tombe en pluie : voilà pourquoi
l'eau pluviale est naturellement la meilleure, mais elle a besoin d'être
bouillie et d'avoir déposé, autrement elle acquiert une mauvaise odeur,
rend la voix rauque et enroue ceux qui en font usage. Les eaux de neige
et de glace sont toutes mauvaises. L'eau une fois entièrement glacée ne
revient plus à son ancienne nature, mais toute la partie limpide, légère
et douce est enlevée ; la partie la plus trouble et la plus pesante
demeure ; vous pouvez vous en convaincre de la manière suivante : pendant
l'hiver, versez dans un vase une quantité déterminée d'eau, exposez ce
vase le matin à l'air libre afin que la congélation soit aussi complète
que possible, transportez-le ensuite dans un endroit chaud où la glace
puisse se fondre entièrement ; quand elle le sera, mesurez l'eau de
nouveau, vous la trouverez de beaucoup diminuée ; c'est une preuve que la
congélation a enlevé et évaporé ce que l'eau avait de plus subtil et de
plus léger, et non les parties les plus pesantes et les plus grossières,
ce qui serait impossible. Je regarde donc ces eaux de neige et de glace,
et celles qui s'en rapprochent, comme très mauvaises pour tous les usages.
Voilà ce qui concerne les eaux de pluie, de neige et de glace.
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