[3] Ὅκως δὲ χρὴ ἕκαστα τῶν προειρημένων σκοπέειν καὶ βασανίζειν, ἐγὼ φράσω
σαφέως. Ἥτις μὲν πόλις πρὸς τὰ πνεύματα κέεται τὰ θερμά· ταῦτα δ' ἔσται
μεταξὺ τῆς τε χειμερινῆς ἀνατολῆς τοῦ ἡλίου καὶ τῶν δυσμέων τῶν
χειμερινῶν· καὶ αὐτέῃ ταῦτα τὰ πνεύματά ἐστι ξύννομα, τῶν δὲ ἀπὸ τῶν
ἄρκτων πνευμάτων σκέπη· ἐν ταύτῃ τῇ πόλει ἐστὶ τά τε ὕδατα πολλὰ καὶ
ὕφαλα, καὶ ἀνάγκη εἶναι μετέωρα, τοῦ μὲν θέρεος θερμὰ, τοῦ δὲ χειμῶνος
ψυχρά· τούς τε ἀνθρώπους τὰς κεφαλὰς ὑγρὰς ἔχειν καὶ φλεγματώδεας, τάς τε
κοιλίας αὐτέων πυκνὰ ἐκταράσσεσθαι, ἀπὸ τῆς κεφαλῆς τοῦ φλέγματος
ἐπικαταῤῥέοντος· τά τε εἴδεα ἐπὶ τὸ πλῆθος αὐτέων ἀτονώτερα εἶναι· ἐσθίειν
δ' οὐκ ἀγαθοὺς εἶναι οὐδὲ πίνειν· ὁκόσοι μὲν γὰρ κεφαλὰς ἀσθενέας ἔχουσιν,
οὐκ ἂν εἴησαν ἀγαθοὶ πίνειν· ἡ γὰρ κραιπάλη μᾶλλον πιέζει· νουσήματά τε
τάδε ἐπιχώρια εἶναι· πρῶτον μὲν τὰς γυναῖκας νοσερὰς καὶ ῥοώδεας εἶναι·
ἔπειτα πολλὰς ἀτόκους ὑπὸ νούσου, καὶ οὐ φύσει, ἐκτιτρώσκεσθαι τε πυκνά·
τοῖσί τε παιδίοισιν ἐπιπίπτειν σπασμοὺς καὶ ἄσθματα ἃ νομίζουσι τὸ παιδίον
ποιέειν, καὶ ἱερὴν νοῦσον εἶναι· τοῖσι δὲ ἀνδράσι δυσεντερίας καὶ
διαῤῥοίας καὶ ἠπιάλους καὶ πυρετοὺς πολυχρονίους χειμερινοὺς καὶ
ἐπινυκτίδας πολλὰς καὶ αἱμοῤῥοΐδας ἐν τῇ ἕδρῃ. Πλευρίτιδες δὲ καὶ
περιπλευμονίαι καὶ καῦσοι καὶ ὁκόσα ὀξέα νουσήματα νομίζονται, οὐκ
ἐγγίγνονται πολλά· οὐ γὰρ οἷόν τε, ὅκου ἂν κοιλίαι ὑγραὶ ἔωσι, τὰς νούσους
ταύτας ἰσχύειν. Ὀφθαλμίαι τε ἐγγίγνονται ὑγραὶ, καὶ οὐ χαλεπαὶ,
ὀλιγοχρόνιοι, ἢν μή τι κατάσχῃ νούσημα πάγκοινον ἐκ μεταβολῆς. Καὶ ὁκόταν
τὰ πεντήκοντα ἔτεα ὑπερβάλλωσι, κατάῤῥοοι ἐπιγενόμενοι ἐκ τοῦ ἐγκεφάλου
παραπληκτικοὺς ποιέουσι τοὺς ἀνθρώπους, ὁκόταν ἐξαίφνης ἡλιωθέωσι τὴν
κεφαλὴν, ἢ ῥιγώσωσιν. Ταῦτα μὲν τὰ νουσήματα αὐτέοισιν ἐπιχώριά ἐστιν·
χωρὶς δὲ, ἤν τι πάγκοινον κατάσχῃ νούσημα ἐκ μεταβολῆς τῶν ὡρέων, καὶ
τουτέου μετέχουσιν.
| [3] Je vais exposer clairement la manière d'observer et de vérifier
chacune des choses dont je viens de parler. Supposons une ville exposée
aux vents chauds (ceux qui soufflent entre le lever d'hiver du soleil et
le coucher d'hiver), ouverte à ces vents et abritée contre ceux du nord ;
les eaux y sont abondantes, mais salines, peu profondes et nécessairement
chaudes en été, et froides en hiver. {Ces eaux étant nuisibles à l'homme,
elles causent un grand nombre de maladies.} Les habitants ont la tête
humide et phlegmatique, et le ventre souvent troublé par le phlegme qui
descend de la tête. Chez la plupart, les formes extérieures ont une
apparence d'atonie. Ils ne sont capables ni de bien manger ni de bien
boire. Tout homme qui a la tête faible ne saurait supporter le vin, car il
est plus que d'autres exposé aux accidents que l'ivresse développe du côté
de la tête. {Les habitants d'une telle ville ne sauraient vivre
longtemps.} Voici maintenant quelles sont les maladies endémiques : les
femmes sont valétudinaires et sujettes aux écoulements ; beaucoup sont
stériles par mauvaise santé plutôt que par nature ; elles avortent
fréquemment. Les enfants sont attaqués de convulsions, d'asthmes auxquels
on attribue la production du mal des enfants (de l'épilepsie), qui passe
pour une maladie sacrée. Les hommes sont sujets aux dysenteries, aux
diarrhées, aux épiales, à de longues fièvres hibernales, aux épinyctides,
aux hémorroïdes. Les pleurésies, les péripneumonies, les causus et toutes
les maladies réputées aiguës ne sont pas fréquentes, car il n'est pas
possible que ces maladies sévissent là où les cavités sont humides. Il y a
des ophtalmies humides qui ne sont ni longues ni dangereuses, à moins
qu'il ne règne quelque maladie générale, par suite de vicissitudes des
saisons. Lorsque les hommes ont passé cinquante ans, ils sont sujets à des
catarrhes qui viennent de l'encéphale et qui les rendent paraplectiques,
lorsqu'ils ont été subitement frappés sur la tête par un soleil ardent ou
par un froid rigoureux. Telles sont les maladies endémiques pour les
habitants de ces localités ; et s'il règne en outre quelque maladie
générale dépendante des vicissitudes des saisons, ils y participent également.
|