[18] Περὶ δὲ τῶν λοιπῶν Σκυθέων τῆς μορφῆς, ὅτι αὐτοὶ ἑωυτοῖσιν ἐοίκασι,
καὶ οὐδαμῶς ἄλλοισιν, ὠυτὸς λόγος καὶ περὶ τῶν Αἰγυπτίων, πλὴν, ὅτι οἱ μὲν
ὑπὸ τοῦ θερμοῦ εἰσι βεβιασμένοι, οἱ δ' ὑπὸ τοῦ ψυχροῦ. Ἡ δὲ Σκυθέων ἐρημίη
καλευμένη πεδιάς ἐστι καὶ λειμακώδης καὶ ὑψηλὴ, καὶ ἔνυδρος μετρίως·
ποταμοὶ γάρ εἰσι μεγάλοι οἳ ἐξοχετεύουσι τὸ ὕδωρ ἐκ τῶν πεδίων. Ἐνταῦθα
καὶ οἱ Σκύθαι διαιτεῦνται, Νομάδες δὲ καλεῦνται, ὅτι οὐκ ἔστιν οἰκήματα,
ἀλλ' ἐν ἁμάξῃσιν οἰκεῦσιν. Αἱ δὲ ἅμαξαί εἰσιν, αἱ μὲν ἐλάχισται,
τετράκυκλοι, αἱ δὲ ἑξάκυκλοι· αὗται δὲ πίλοισι περιπεφραγμέναι· εἰσὶ δὲ
καὶ τετεχνασμέναι ὥσπερ οἰκήματα, τὰ μὲν ἁπλᾶ, τὰ δὲ τριπλᾶ· ταῦτα δὲ καὶ
στεγνὰ πρὸς ὕδωρ, καὶ πρὸς χιόνα, καὶ πρὸς τὰ πνεύματα. Τὰς δὲ ἁμάξας
ἕλκουσι ζεύγεα, τὰς μὲν δύο, τὰς δὲ τρία βοῶν, κέρως ἄτερ· οὐ γὰρ ἔχουσι
κέρατα ὑπὸ ψύχεος. Ἐν ταύτῃσι μὲν οὖν τῇσιν ἁμάξῃσιν αἱ γυναῖκες
διαιτεῦνται· αὐτοὶ δ' ἐφ' ἵππων ὀχεῦνται οἱ ἄνδρες· ἕπονται δὲ αὐτέοισι
καὶ τὰ πρόβατα ἐόντα καὶ αἱ βόες καὶ οἱ ἵπποι· μένουσι δ' ἐν τῷ αὐτέῳ
τοσοῦτον χρόνον, ὅσον ἂν ἀπόχρη ωὐτέοισι τοῖσι κτήνεσιν ὁ χόρτος· ὁκόταν
δὲ μηκέτι, ἐς ἑτέρην χώρην μετέρχονται. Αὐτοὶ δ' ἐσθίουσι κρέα ἑφθὰ, καὶ
πίνουσι γάλα ἵππων, καὶ ἱππάκην τρώγουσιν· τοῦτο δ' ἐστὶ τυρὸς ἵππων. Τὰ
μὲν ἐς τὴν δίαιταν αὐτέων οὕτως ἔχει καὶ τοὺς νόμους.
| [18] Pour ce qui est de la forme extérieure chez les autres Scythes, qui
ne ressemblent qu'à eux-mêmes et nullement aux autres peuples, mon
explication est la même que pour les Égyptiens, si ce n'est que ceux-ci
sont accablés par une excessive chaleur, et ceux-là par un froid
rigoureux. Ce qu'on appelle le Désert de la Scythie est une plaine élevée,
couverte de pâturages et médiocrement humide, car elle est arrosée par de
grands fleuves qui, dans leurs cours, entraînent les eaux des plaines.
C'est là que se tiennent les Scythes appelés Nomades, parce qu'ils
n'habitent point des maisons, mais des chariots. Ces chariots ont, les
uns, quatre roues, et ce sont les plus petits, les autres en ont six.
Fermés avec des feutres, ils sont disposés comme des maisons, et ont deux
ou trois chambres ; ils sont impénétrables à la pluie, à la neige et aux
vents. Ces chariots sont traînés par deux ou trois paires de boeufs qui
n'ont point de cornes, car les cornes ne leur poussent pas à cause du
froid. Les femmes vivent dans ces chariots ; les hommes les accompagnent à
cheval, suivis de leurs troupeaux de boeufs et de chevaux. Ils demeurent
dans le même endroit tant que le fourrage suffit à la nourriture de leur
bétail ; quand il ne suit plus, ils se transportent dans une autre
contrée. Ils mangent des viandes cuites, boivent du lait de jument et
croquent de l'hyppace, c'est-à-dire du fromage de cavale. Il en est ainsi
de la manière de vivre et des coutumes des Scythes.
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