Texte grec :
[8,142] ὡς δὲ ἐπαύσατο λέγων Ἀλέξανδρος, διαδεξάμενοι ἔλεγον οἱ ἀπὸ Σπάρτης ἄγγελοι “ἡμέας δὲ
ἔπεμψαν Λακεδαιμόνιοι δεησομένους ὑμέων μήτε νεώτερον ποιέειν μηδὲν κατὰ τὴν Ἑλλάδα μήτε
λόγους ἐνδέκεσθαι παρὰ τοῦ βαρβάρου. (2) οὔτε γὰρ δίκαιον οὐδαμῶς οὔτε κόσμον φέρον οὔτε γε
ἄλλοισι Ἑλλήνων οὐδαμοῖσι, ὑμῖν δὲ δὴ καὶ διὰ πάντων ἥκιστα πολλῶν εἵνεκα. ἠγείρατε γὰρ τόνδε τὸν
πόλεμον ὑμεῖς οὐδὲν ἡμέων βουλομένων, καὶ περὶ τῆς ὑμετέρης ἀρχῆθεν ὁ ἀγὼν ἐγένετο, νῦν δὲ φέρει
καὶ ἐς πᾶσαν τὴν Ἑλλάδα· (3) ἄλλως τε τούτων ἁπάντων αἰτίους γενέσθαι δουλοσύνης τοῖσι Ἕλλησι
Ἀθηναίους οὐδαμῶς ἀνασχετόν, οἵτινες αἰεὶ καὶ τὸ πάλαι φαίνεσθε πολλοὺς ἐλευθερώσαντες
ἀνθρώπων. πιεζευμένοισι μέντοι ὑμῖν συναχθόμεθα, καὶ ὅτι καρπῶν ἐστερήθητε διξῶν ἤδη καὶ ὅτι
οἰκοφθόρησθε χρόνον ἤδη πολλόν. (4) ἀντὶ τούτων δὲ ὑμῖν Λακεδαιμόνιοί τε καὶ οἱ σύμμαχοι
ἐπαγγέλλονται γυναῖκάς τε καὶ τὰ ἐς πόλεμον ἄχρηστα οἰκετέων ἐχόμενα πάντα ἐπιθρέψειν, ἔστ᾽ ἂν ὁ
πόλεμος ὅδε συνεστήκῃ. μηδὲ ὑμέας Ἀλέξανδρος ὁ Μακεδὼν ἀναγνώσῃ, λεήνας τὸν Μαρδονίου λόγον.
(5) τούτῳ μὲν γὰρ ταῦτα ποιητέα ἐστί· τύραννος γὰρ ἐὼν τυράννῳ συγκατεργάζεται· ὑμῖν δὲ οὐ
ποιητέα, εἴ περ εὖ τυγχάνετε φρονέοντες, ἐπισταμένοισι ὡς βαρβάροισι ἐστὶ οὔτε πιστὸν οὔτε ἀληθὲς
οὐδέν”. ταῦτα ἔλεξαν οἱ ἄγγελοι.
|
|
Traduction française :
[8,142] CXLII. Dès qu'Alexandre eut cessé de parler, les ambassadeurs de
Sparte prirent la parole. « Les Lacédémoniens, dirent-ils, nous ont
députés pour vous prier de ne rien entreprendre au préjudice de la
Grèce, et de ne point prêter l'oreille aux propositions du roi. Une
pareille alliance serait injuste et plus flétrissante encore pour vous que
pour le reste des Grecs, et cela pour plusieurs raisons. Vous avez
allumé contre notre gré la guerre présente ; et quoique dans l'origine
elle ne regardât que vous, elle gagne maintenant la Grèce entière. Ne
serait-il pas odieux qu'étant originairement les auteurs de tous ces
troubles, vous contribuiez à rendre la Grèce esclave, vous surtout qui,
dès les temps les plus reculés, vous êtes montrés les défenseurs de la
liberté des peuples? Pour nous, Athéniens, nous compatissons à votre
triste situation, et nous voyons avec douleur vos maisons renversées
depuis longtemps, et que deux années de suite vous avez été privés
du produit de vos terres. Sensibles à vos malheurs, les Lacédémoniens
et les alliés s'engagent à nourrir, tant que durera la guerre, vos
femmes et tout ce qu'il y a dans vos familles de personnes inutiles à la
guerre. Ne vous laissez pas séduire, nous vous en conjurons, par les
paroles douces qu'Alexandre vous dit de la part de Mardonius. Il fait ce
qu'il doit faire. C'est un tyran qui épouse les intérêts d'un tyran. Mais,
si vous êtes sages, vous ne suivrez pas ses conseils, puisque vous
n'ignorez pas qu'on ne peut se fier aux Barbares, et qu'il n'y a rien de
vrai dans leurs paroles. »
|
|