Texte grec :
[8,100] καὶ περὶ Πέρσας μὲν ἦν ταῦτα τὸν πάντα μεταξὺ χρόνον γενόμενον, μέχρι οὗ Ξέρξης αὐτός
σφεας ἀπικόμενος ἔπαυσε. Μαρδόνιος δὲ ὁρῶν μὲν Ξέρξην συμφορὴν μεγάλην ἐκ τῆς ναυμαχίης
ποιεύμενον, ὑποπτεύων δὲ αὐτὸν δρησμὸν βουλεύειν ἐκ τῶν Ἀθηνέων, φροντίσας πρὸς ἑωυτὸν ὡς
δώσει δίκην ἀναγνώσας βασιλέα στρατεύεσθαι ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα, καί οἱ κρέσσον εἴη ἀνακινδυνεῦσαι ἢ
κατεργάσασθαι τὴν Ἑλλάδα ἢ αὐτὸν καλῶς τελευτῆσαι τὸν βίον ὑπὲρ μεγάλων αἰωρηθέντα· πλέον
μέντοι ἔφερέ οἱ ἡ γνώμη κατεργάσασθαι τὴν Ἑλλάδα· λογισάμενος ὦν ταῦτα προσέφερε τὸν λόγον
τόνδε. (2) “δέσποτα, μήτε λυπέο μήτε συμφορὴν μηδεμίαν μεγάλην ποιεῦ τοῦδε τοῦ γεγονότος εἵνεκα
πρήγματος. οὐ γὰρ ξύλων ἀγὼν ὁ τὸ πᾶν φέρων ἐστὶ ἡμῖν, ἀλλ᾽ ἀνδρῶν τε καὶ ἵππων. σοὶ δὲ οὔτε τις
τούτων τῶν τὸ πᾶν σφίσι ἤδη δοκεόντων κατεργάσθαι ἀποβὰς ἀπὸ τῶν νεῶν πειρήσεται ἀντιωθῆναι
οὔτ᾽ ἐκ τῆς ἠπείρου τῆσδε· οἵ τε ἡμῖν ἠντιώθησαν, ἔδοσαν δίκας. (3) εἰ μέν νυν δοκέει, αὐτίκα
πειρώμεθα τῆς Πελοποννήσου· εἰ δὲ καὶ δοκέει ἐπισχεῖν, παρέχει ποιέειν ταῦτα. μηδὲ δυσθύμεε· οὐ γὰρ
ἔστι Ἕλλησι οὐδεμία ἔκδυσις μὴ οὐ δόντας λόγον τῶν ἐποίησαν νῦν τε καὶ πρότερον εἶναι σοὺς
δούλους. μάλιστα μέν νυν ταῦτα ποίεε· εἰ δ᾽ ἄρα τοι βεβούλευται αὐτὸν ἀπελαύνοντα ἀπάγειν τὴν
στρατιήν, ἄλλην ἔχω καὶ ἐκ τῶνδε βουλήν. (4) σὺ Πέρσας, βασιλεῦ, μὴ ποιήσῃς καταγελάστους
γενέσθαι Ἕλλησι· οὐδὲ γὰρ ἐν Πέρσῃσί τοί τι δεδήληται τῶν πρηγμάτων, οὐδ᾽ ἐρέεις ὅκου ἐγενόμεθα
ἄνδρες κακοί. εἰ δὲ Φοίνικές τε καὶ Αἰγύπτιοι καὶ Κύπριοί τε καὶ Κίλικες κακοὶ ἐγένοντο, οὐδὲν πρὸς
Πέρσας τοῦτο προσήκει τὸ πάθος. (5) ἤδη ὦν, ἐπειδὴ οὐ Πέρσαι τοι αἴτιοι ἐισί, ἐμοὶ πείθεο· εἴ τοι
δέδοκται μὴ παραμένειν, σὺ μὲν ἐς ἤθεα τὰ σεωυτοῦ ἀπέλαυνε τῆς στρατιῆς ἀπάγων τὸ πολλόν, ἐμὲ δὲ
σοὶ χρὴ τὴν Ἑλλάδα παρασχεῖν δεδουλωμένην, τριήκοντα μυριάδας τοῦ στρατοῦ ἀπολεξάμενον”.
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Traduction française :
[8,100] C. De son côté Mardonius, voyant Xerxès très affligé de la perte de
la bataille navale, soupçonna ce prince de songer à s'enfuir d'Athènes.
S'occupant ensuite de lui-même, et pensant qu'il serait puni pour lui
avoir conseillé de porter la guerre en Grèce, il crut qu'il devait
s'exposer à de nouveaux dangers, et qu'il fallait ou qu'il subjuguât ce
pays, ou qu'il pérît d'une mort honorable. Tout bouffi d'orgueil, le désir
de soumettre la Grèce prévalut dans son esprit. Après y avoir donc
réfléchi mûrement, il s'adressa à Xerxès : « Seigneur, lui dit-il, ne vous
attristez pas de cette perte, et ne la regardez pas comme un grand
malheur. Le succès de cette guerre ne dépend pas de vos vaisseaux,
mais de votre cavalerie et de votre infanterie. Ces Grecs, qui
s'imaginent que tout est terminé, ne sortiront point de leurs vaisseaux
pour s'opposer à vos armes, et ceux du continent n'oseront pas
s'essayer contre vous. Ceux qui l'ont fait en ont été punis. Attaquons
donc sur-le-champ le Péloponnèse, si telle est votre volonté. Mais si
vous voulez suspendre vos coups, suspendons-les; mais cependant ne
vous découragez pas. Les Grecs n'ont plus de ressources, et ne
peuvent éviter ni l'esclavage, ni le compte que vous leur demanderez
du présent et du passé. Voilà, seigneur, ce que vous avez surtout à
faire. Mais, si vous avez résolu de vous en retourner avec votre armée,
j'ai cet autre conseil à vous donner. Ne permettez pas, seigneur, que
les Perses servent de jouet aux Grecs; vos affaires n'ont encore rien
souffert par la faute des Perses, et vous ne pouvez nous accuser de
nous être comportés lâchement en quelque occasion. Si les Phéniciens,
les Égyptiens, les Cypriens et les Ciliciens ont mal fait leur devoir, leur
faute ne nous regarde pas, et l'on ne doit pas nous l'imputer.
Maintenant donc, seigneur, puisque les Perses ne sont point coupables,
daignez suivre mon conseil. Si vous avez résolu de ne pas rester ici
plus longtemps, retournez dans vos États avec la plus grande partie de
votre armée; mais donnez-moi trois cent mille hommes à mon choix,
et je m'engage à faire passer la Grèce sous votre joug. »
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