Texte grec :
[4,203] Τοὺς ὦν δὴ λοιποὺς τῶν Βαρκαίων οἱ Πέρσαι ἀνδραποδισάμενοι ἀπήισαν
ὀπίσω· καὶ ἐπείτε ἐπὶ τῇ Κυρηναίων πόλι ἐπέστησαν, οἱ Κυρηναῖοι λόγιόν τι
ἀποσιεύμενοι διεξῆκαν αὐτοὺς διὰ τοῦ ἄστεος. (2) διεξιούσης δὲ τῆς στρατιῆς Βάδρης
μὲν ὁ τοῦ ναυτικοῦ στρατοῦ στρατηγὸς ἐκέλευε αἱρέειν τὴν πόλιν, Ἄμασις δὲ ὁ τοῦ
πεζοῦ οὐκ ἔα· ἐπὶ Βάρκην γὰρ ἀποσταλῆναι μούνην Ἑλληνίδα πόλιν· ἐς ὃ διεξελθοῦσι
καὶ ἱζομένοισι ἐπὶ Διὸς Λυκαίου ὄχθον μετεμέλησέ σφι οὐ σχοῦσι τὴν Κυρήνην. καὶ
ἐπειρῶντο τὸ δεύτερον παριέναι ἐς αὐτήν· οἱ δὲ Κυρηναῖοι οὐ περιώρων. (3) τοῖσι δὲ
Πέρσῃσι οὐδενὸς μαχομένου φόβος ἐνέπεσε, ἀποδραμόντες τε ὅσον τε ἑξήκοντα
στάδια ἵζοντο· ἱδρυθέντι δὲ τῷ στρατοπέδῳ ταύτῃ ἦλθε παρὰ Ἀρυνάνδεω ἄγγελος
ἀποκαλέων αὐτούς. οἱ δὲ Πέρσαι Κυρηναίων δεηθέντες ἐπόδιά σφι δοῦναι ἔτυχον,
λαβόντες δὲ ταῦτα ἀπαλλάσσοντο ἐς τὴν Αἴγυπτον. (4) παραλαβόντες δὲ τὸ ἐνθεῦτεν
αὐτοὺς Λίβυες τῆς τε ἐσθῆτος εἵνεκα καὶ τῆς σκευῆς τοὺς ὑπολειπομένους αὐτῶν καὶ
ἐπελκομένους ἐφόνευον, ἐς ὃ ἐς τὴν Αἴγυπτον ἀπίκοντο.
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Traduction française :
[4,203] CCIII. Les Perses, ayant réduit en esclavage le reste des Barcéens, se
mirent en marche pour retourner en Égypte. Quand ils furent arrivés à
Cyrène, les Cyrénéens, par égard pour un oracle, les laissèrent passer
librement par leur ville. Pendant qu'ils la traversaient, Barès, qui
commandait l'armée navale, leur dit de la piller ; mais Amasis, qui
était à la tête des troupes de terre, ne voulut pas le permettre, leur
représentant qu'ils n'avaient été envoyés que pour réduire Barcé.
Lorsqu'ils l'eurent traversée, et qu'ils eurent assis leur camp sur la
colline de Jupiter Lycéen, ils se repentirent de ne s'en être pas
emparés. Ils retournèrent donc sur leurs pas, et tentèrent de rentrer
dans la place ; mais les Cyrénéens se mirent en devoir de s'y opposer.
Quoiqu'il ne se présentât personne pour combattre, les Perses furent
néanmoins tellement effrayés, qu'ils se retirèrent précipitamment à
soixante stades de là, et y posèrent leur camp. Tandis qu'ils y
campaient, il leur vint un courrier de la part d'Aryandès, qui les
rappelait : ils eurent alors recours aux Cyrénéens, et les prièrent de
leur donner des vivres. Les Cyrénéens leur en ayant accordé, ils
reprirent la route d'Égypte. Mais tant qu'ils furent en marche, et
jusqu'à leur arrivée en Égypte, les Libyens ne cessèrent de les harceler
pour enlever leurs habits et leurs bagages, tuant tous les traîneurs et
tous ceux qui s'écartaient du gros de l'armée.
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