Texte grec :
[4,120] Ταῦτα ὡς ἀπενειχθέντα ἐπύθοντο οἱ Σκύθαι, ἐβουλεύοντο ἰθυμαχίην μὲν
μηδεμίαν ποιέεσθαι ἐκ τοῦ ἐμφανέος, ὅτε δὴ σφι οὗτοι γε σύμμαχοι οὐ προσεγίνοντο,
ὑπεξιόντες δὲ καὶ ὑπεξελαύνοντες τὰ φρέατα τὰ παρεξίοιεν αὐτοὶ καὶ τὰς κρήνας
συγχοῦν, τὴν ποίην τε ἐκ τῆς γῆς ἐκτρίβειν, διχοῦ σφέας διελόντες. (2) καὶ πρὸς μὲν
τὴν μίαν τῶν μοιρέων, τῆς ἐβασίλευε Σκώπασις, προσχωρέειν Σαυρομάτας· τούτους
μὲν δὴ ὑπάγειν, ἢν ἐπὶ τοῦτο τράπηται ὁ Πέρσης ἰθὺ Τανάιδος ποταμοῦ παρὰ τὴν
Μαιῆτιν λίμνην ὑποφεύγοντας, ἀπελαύνοντος τε τοῦ Πέρσεω ἐπιόντας διώκειν. αὕτη
μέν σφι μία ἦν μοῖρα τῆς βασιληίης, τεταγμένη ταύτην τὴν ὁδὸν ἥ περ εἴρηται· (3) τὰς
δὲ δύο τῶν βασιληίων, τήν τε μεγάλην τῆς ἦρχε Ἰδάνθυρσος καὶ τὴν τρίτην τῆς
ἐβασίλευε Τάξακις, συνελθούσας ἐς τὠυτὸ καὶ Γελωνῶν τε καὶ Βουδίνων
προσγενομένων, ἡμέρης καὶ τούτους ὁδῶ προέχοντας τῶν Περσέων ὑπεξάγειν,
ὑπιόντας τε καὶ ποιεῦντας τὰ βεβουλευμένα· (4) πρῶτα μέν νυν ὑπάγειν σφέας ἰθὺ
τῶν χωρέων τῶν ἀπειπαμένων τὴν σφετέρην συμμαχίην, ἵνα καὶ τούτους
ἐκπολεμώσωσι· εἰ γὰρ μὴ ἑκόντες γε ὑπέδυσαν τὸν πόλεμον τὸν πρὸς Πέρσας, ἀλλ᾽
ἀέκοντας ἐκπολεμώσειν· μετὰ δὲ τοῦτο ὑποστρέφειν ἐς τὴν σφετέρην καὶ ἐπιχειρέειν,
ἢν δὴ βουλευομένοισι δοκέῃ.
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Traduction française :
[4,120] CXX. Les Scythes, ayant appris par le rapport de leurs ambassadeurs
qu'ils ne devaient pas compter sur le secours des princes leurs voisins,
résolurent de ne point présenter de bataille aux Perses et de ne point
les attaquer ouvertement, mais de céder peu à peu le terrain en se
retirant toujours en avant, de combler les puits et les fontaines qu'ils
trouveraient sur leur route, de détruire l'herbe, et pour cet effet de se
partager en deux corps. On convint aussi que les Sauromates se
rendraient dans les États de Scopasis ; que si les Perses tournaient de
ce côté, ils se retireraient peu à peu droit au Tanaïs, le long du Palus-
Maeotis, et que, lorsque l'ennemi retournerait sur ses pas, ils se
mettraient alors à le poursuivre. Tel était le plan de défense que devait
suivre cette partie des Scythes royaux.
Quant aux deux autres parties des Scythes royaux, il avait été décidé
que la plus grande, sur laquelle régnait Idanthyrse, se joindrait à la
troisième, dont était roi Taxacis, et que toutes les deux, réunies avec
les Gélons et les Budins, auraient aussi une journée d'avance sur les
Perses, qu'elles se retireraient peu à peu, et en exécutant les
résolutions prises dans le conseil ; et surtout qu'elles attireraient les
ennemis droit sur les terres de ceux qui avaient refusé leur alliance,
afin de les forcer aussi à la guerre contre les Perses, et de leur faire
prendre les armes malgré eux, puisqu'ils ne voulaient pas le faire de
bonne volonté. Elles devaient ensuite retourner dans leur pays, et
même attaquer l'ennemi, si, après en avoir délibéré, ce parti leur
paraissait avantageux.
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