Texte grec :
[4,118] Ἐπὶ τούτων ὦν τῶν καταλεχθέντων ἐθνέων τοὺς βασιλέας ἁλισμένους
ἀπικόμενος τῶν Σκυθέων οἱ ἄγγελοι ἔλεγον ἐκδιδάσκοντες ὡς ὁ Πέρσης, ἐπειδή οἱ τὰ
ἐν τῇ ἠπείρῳ τῇ ἑτέρῃ πάντα κατέστραπται, γέφυραν ζεύξας ἐπὶ τῷ αὐχένι τοῦ
Βοσπόρου διαβέβηκε ἐς τήνδε τὴν ἤπειρον, διαβὰς δὲ καὶ καταστρεψάμενος Θρήικας
γεφυροῖ ποταμὸν Ἴστρον, βουλόμενος καὶ τάδε πάντα ὑπ᾽ ἑωυτῷ ποιήσασθαι. (2)
“ὑμεῖς ὦν μηδενὶ τρόπῳ ἐκ τοῦ μέσου κατήμενοι περιίδητε ἡμέας διαφθαρέντας, ἀλλὰ
τὠυτὸ νοήσαντες ἀντιάζωμεν τὸν ἐπιόντα. οὔκων ποιήσετε ταῦτα; ἡμεῖς μὲν
πιεζόμενοι ἢ ἐκλείψομεν τὴν χώρην ἢ μένοντες ὁμολογίῃ χρησόμεθα. (3) τί γὰρ
πάθωμεν μὴ βουλομένων ὑμέων τιμωρέειν; ὑμῖν δὲ οὐδὲν ἐπὶ τούτῳ ἔσται
ἐλαφρότερον. ἥκει γὰρ ὁ Πέρσης οὐδέν τι μᾶλλον ἐπ᾽ ἡμέας ἢ οὐ καὶ ἐπ᾽ ὑμέας, οὐδέ
οἱ καταχρήσει ἡμέας καταστρεψαμένῳ ὑμέων ἀπέχεσθαι. (4) μέγα δὲ ὑμῖν λόγων
τῶνδε μαρτύριον ἐρέομεν. εἰ γὰρ ἐπ᾽ ἡμέας μούνους ἐστρατηλάτεε ὁ Πέρσης τίσασθαι
τῆς πρόσθε δουλοσύνης βουλόμενος, χρῆν αὐτὸν πάντων τῶν ἄλλων ἀπεχόμενον
ἰέναι οὕτω ἐπὶ τὴν ἡμετέρην, καὶ ἂν ἐδήλου πᾶσι ὡς ἐπὶ Σκύθας ἐλαύνει καὶ οὐκ ἐπὶ
τοὺς ἄλλους. (5) νῦν δὲ ἐπείτε τάχιστα διέβη ἐς τήνδε τὴν ἤπειρον, τοὺς αἰεὶ ἐμποδὼν
γινομένους ἡμεροῦται πάντας· τούς τε δὴ ἄλλους ἔχει ὑπ᾽ ἑωυτῷ Θρήικας καὶ δὴ καὶ
τοὺς ἡμῖν ἐόντας πλησιοχώρους Γέτας„.
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Traduction française :
[4,118] CXVIII. Les ambassadeurs des Scythes, ayant été admis à
l'assemblée des rois des nations dont nous venons de parler, apprirent
à ces princes que Darius, après avoir entièrement subjugué l'autre
continent (l'Asie), était passé dans le leur sur un pont de bateaux qu'il
avait fait construire à l'endroit le plus étroit du Bosphore ; qu'il avait
ensuite soumis les Thraces et traversé l'Ister sur un pont, à dessein de
se rendre maître de leur pays. «Il ne serait pas juste, ajoutèrent-ils,
que, gardant la neutralité, vous nous laissiez périr par votre négligence
: marchons donc de concert au-devant de l'ennemi qui vient envahir
notre patrie. Si vous nous refusez, et que nous nous trouvions pressés,
nous quitterons le pays ; ou, si nous y restons, ce sera aux conditions
que nous imposeront les Perses : car enfin que faire à cela, si vous ne
voulez pas nous donner de secours ? Ne vous flattez pas que votre sort
en soit meilleur, et que, contents de nous avoir subjugués, les Perses
vous épargnent. Leur invasion ne vous regarde pas moins que nous.
En voici une preuve à laquelle vous n'avez rien à opposer. Si les Perses
n'avaient point d'autre intention que de venger l'assujettissement où
nous les avons tenus précédemment, ils se seraient contentés de
marcher contre nous, sans attaquer les autres peuples ; et par là ils
auraient fait voir à tout le monde qu'ils n'en voulaient qu'aux Scythes.
Mais à peine sont-ils entrés dans ce continent, qu'ils ont façonné au
joug tous les peuples qui se sont rencontrés sur leur route, et déjà ils
ont soumis les Thraces et les Gètes, nos voisins.»
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