Texte grec :
[4,114] Μετὰ δὲ συμμίξαντες τὰ στρατόπεδα οἴκεον ὁμοῦ, γυναῖκα ἔχων ἕκαστος
ταύτην τῇ τὸ πρῶτον συνεμίχθη. τὴν δὲ φωνὴν τὴν μὲν τῶν γυναικῶν οἱ ἄνδρες οὐκ
ἐδυνέατο μαθεῖν, τὴν δὲ τῶν ἀνδρῶν αἱ γυναῖκες συνέλαβον. (2) ἐπεὶ δὲ συνῆκαν
ἀλλήλων, ἔλεξαν πρὸς τὰς Ἀμαζόνας τάδε οἱ ἄνδρες. “ἡμῖν εἰσὶ μὲν τοκέες, εἰσὶ δὲ
κτήσιες· νῦν ὦν μηκέτι πλεῦνα χρόνον ζόην τοιήνδε ἔχωμεν, ἀλλ᾽ ἀπελθόντες ἐς τὸ
πλῆθος διαιτώμεθα. γυναῖκας δὲ ἕξομεν ὑμέας καὶ οὐδαμὰς ἄλλας„. αἳ δὲ πρὸς ταῦτα
ἔλεξαν τάδε. (3) “ἡμεῖς οὐκ ἂν δυναίμεθα οἰκέειν μετὰ τῶν ὑμετερέων γυναικῶν· οὐ
γὰρ τὰ αὐτὰ νόμαια ἡμῖν τε κἀκείνῃσι ἐστί. ἡμεῖς μὲν τοξεύομέν τε καὶ ἀκοντίζομεν
καὶ ἱππαζόμεθα, ἔργα δὲ γυναικήια οὐκ ἐμάθομεν· αἱ δὲ ὑμέτεραι γυναῖκες τούτων
μὲν οὐδὲν τῶν ἡμεῖς κατελέξαμεν ποιεῦσι, ἔργα δὲ γυναικήια ἐργάζονται μένουσαι ἐν
τῇσι ἁμάξῃσι, οὔτ᾽ ἐπὶ θήρην ἰοῦσαι οὔτε ἄλλῃ οὐδαμῇ. (4) οὐκ ἂν ὦν δυναίμεθα
ἐκείνῃσι συμφέρεσθαι. ἀλλ᾽ εἰ βούλεσθε γυναῖκας ἔχειν ἡμέας καὶ δοκέειν εἶναι
δίκαιοι, ἐλθόντες παρὰ τοὺς τοκέας ἀπολάχετε τῶν κτημάτων τὸ μέρος, καὶ ἔπειτα
ἐλθόντες οἰκέωμεν ἐπὶ ἡμέων αὐτῶν„. ἐπείθοντο καὶ ἐποίησαν ταῦτα οἱ νεηνίσκοι.
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Traduction française :
[4,114] CXIV. Les autres jeunes gens, instruits de celte aventure,
apprivoisèrent aussi le reste des Amazones ; et, ayant ensuite réuni les
deux camps, ils demeurèrent ensemble, et chacun prit pour femme
celle dont il avait eu d'abord les faveurs. Ces jeunes gens ne pouvaient
apprendre la langue de leurs compagnes; mais les Amazones apprirent
celle de leurs maris ; et, lorsqu'ils commencèrent à s'entendre, les
Scythes leur parlèrent ainsi : «Nous avons des parents, nous avons
des biens ; menons une autre vie : réunissons-nous au reste des
Scythes, et vivons avec eux. Nous n'aurons jamais d'autres femmes
que vous.»
«Nous ne pourrions pas, répondirent les Amazones, demeurer avec les
femmes de votre pays. Leurs coutumes ne ressemblent en rien aux
nôtres : nous tirons de l'arc, nous lançons le javelot, nous montons à
cheval, et nous n'avons point appris les ouvrages propres à notre sexe.
Vos femmes ne font rien de ce que nous venons de dire, et ne
s'occupent qu'à des ouvrages de femmes. Elles ne quittent point leurs
chariots, ne vont point à la chasse, ni même nulle part ailleurs.
Nous ne pourrions par conséquent jamais nous accorder ensemble.
Mais si vous voulez nous avoir pour femmes, et montrer de la justice,
allez trouver vos pères, demandez-leur la partie de leurs biens qui
vous appartient ; revenez après l'avoir reçue, et nous vivrons en notre particulier.»
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