Texte grec :
[4,154] Ταῦτα δὲ Θηραῖοι λέγουσι, τὰ δ᾽ ἐπίλοιπα τοῦ λόγου συμφέρονται ἤδη Θηραῖοι
Κυρηναίοισι. Κυρηναῖοι γὰρ τὰ περὶ Βάττον οὐδαμῶς ὁμολογέουσι Θηραίοισι λέγουσι
γὰρ οὕτω. ἔστι τῆς Κρήτης Ὀαξὸς πόλις, ἐν τῇ ἐγένετο Ἐτέαρχος βασιλεύς, ὃς ἐπὶ
θυγατρὶ ἀμήτορι τῇ οὔνομα ἦν Φρονίμη, ἐπὶ ταύτῃ ἔγημε ἄλλην γυναῖκα. (2) ἣ δὲ
ἐπεσελθοῦσα ἐδικαίου καὶ τῷ ἔργῳ εἶναι μητρυιὴ τῇ Φρονίμῃ, παρέχουσα τε κακὰ καὶ
πᾶν ἐπ᾽ αὐτῇ μηχανωμένη, καὶ τέλος μαχλοσύνην ἐπενείκασά οἱ πείθει τὸν ἄνδρα
ταῦτα ἔχειν οὕτω. ὁ δὲ ἀναγνωσθεὶς ὑπὸ τῆς γυναικὸς ἔργον οὐκ ὅσιον ἐμηχανᾶτο ἐπὶ
τῇ; θυγατρί. (3) ἦν γὰρ δὴ Θεμίσων ἀνὴρ Θηραῖος ἔμπορος ἐν τῇ Ὀαξῷ· τοῦτον ὁ
Ἐτέαρχος παραλαβὼν ἐπὶ ξείνια ἐξορκοῖ ἦ μέν οἱ διηκονήσειν ὅ τι ἂν δεηθῇ. ἐπείτε δὴ
ἐξώρκωσε, ἀγαγών οἱ παραδιδοῖ τὴν ἑωυτοῦ θυγατέρα καὶ ταύτην ἐκέλευε
καταποντῶσαι ἀπαγαγόντα. (4) ὁ δὲ Θεμίσων περιημεκτήσας τῇ ἀπάτῃ τοῦ ὅρκου καὶ
διαλυσάμενος τὴν ξεινίην ἐποίεε τοιάδε· παραλαβὼν τὴν παῖδα ἀπέπλεε· ὡς δὲ
ἐγίνετο ἐν τῷ πελάγεϊ, ἀποσιεύμενος τὴν ἐξόρκωσιν τοῦ Ἐτεάρχου, σχοινίοισι αὐτὴν
διαδήσας κατῆκε ἐς τὸ πέλαγος, ἀνασπάσας δὲ ἀπίκετο ἐς τὴν Θήρην.
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Traduction française :
[4,154] CLIV. Les Cyrénéens sont d'accord avec eux en tout, excepté en ce qui
concerne Battus. Voici de quelle manière ils le rapportent. Étéarque, roi
de la ville d'Axus, en Crète, ayant perdu sa femme, dont il avait une
fille nommée Phronime, en épousa une autre, qui ne fut pas plutôt
entrée dans sa maison, qu'elle fit voir par ses actions qu'elle était une
vraie marâtre. Il n'y eut rien en effet qu'elle n'imaginât pour faire
maltraiter cette princesse ; enfin elle l'accusa de s'être abandonnée à
un homme, et parvint à le faire croire à son mari.
Étéarque, persuadé par cette femme, se porta contre sa fille à une
action odieuse. Il y avait alors à Axus un marchand de Théra, nommé
Thémison. Ce prince le manda, et, ayant contracté avec lui
l'hospitalité, il lui fit promettre avec serment de lui prêter son ministère
dans toutes les choses où il aurait besoin de lui. Le serment exigé, il lui
remit sa fille entre les mains, et lui dit de l'emmener, et de la jeter
dans la mer. Thémison, fâché qu'on lui eût fait faire un serment pour
le tromper, renonça à l'amitié d'Etearque. Il remit à la voile avec la
princesse ; et, quand il fut en pleine mer, il l'attacha avec des cordes,
et, pour s'acquitter de son serment, il la descendit dans la mer ; mais il
l'en retira, et la mena dans l'île de Théra.
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