Texte grec :
[4,103] Τούτων Ταῦροι μὲν νόμοισι τοιοῖσιδε χρέωνται· θύουσι μὲν τῇ, παρθένῳ τούς τε
ναυηγοὺς καὶ τοὺς ἂν λάβωσι Ἑλλήνων ἐπαναχθέντες τρόπῳ τοιῷδε· (2)
καταρξάμενοι ῥοπάλῳ παίουσι τὴν κεφαλήν. οἳ μὲν δὴ λέγουσι ὡς τὸ σῶμα ἀπὸ τοῦ
κρημνοῦ ὠθέουσι κάτω (ἐπὶ γὰρ κρημνοῦ ἵδρυται τὸ ἱρόν), τὴν δὲ κεφαλὴν
ἀνασταυροῦσι· οἳ δὲ κατὰ μὲν τὴν κεφαλὴν ὁμολογέουσι, τὸ μέντοι σῶμα οὐκ
ὠθέεσθαι ἀπὸ τοῦ κρημνοῦ λέγουσι ἀλλὰ γῇ κρύπτεσθαι. τὴν δὲ δαίμονα ταύτην τῆ
θύουσι λέγουσι αὐτοὶ Ταῦροι Ἰφιγένειαν τὴν Ἀγαμέμνονος εἶναι. (3) πολεμίους δὲ
ἄνδρας τοὺς ἂν χειρώσωνται ποιεῦσι τάδε· ἀποταμὼν ἕκαστος κεφαλὴν ἀποφέρεται
ἐς τὰ οἰκία, ἔπειτα ἐπὶ ξύλου μεγάλου ἀναπείρας ἱστᾷ ὑπὲρ τῆς οἰκίης ὑπερέχουσαν
πολλόν, μάλιστα δὲ ὑπὲρ τῆς καπνοδόκης. φασὶ δὲ τούτους φυλάκους τῆς οἰκίης
πάσης ὑπεραιωρέεσθαι. ζῶσι δὲ ἀπὸ ληίης τε καὶ πολέμου.
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Traduction française :
[4,103] CIII. Ceux d'entre ces peuples qu'on appelle Taures ont des coutumes
particulières. Ils immolent à Iphigénie de la manière que je vais dire
les étrangers qui échouent sur leurs côtes, et tous les Grecs qui y
abordent et qui tombent entre leurs mains. Après les cérémonies
accoutumées, ils les assomment d'un coup de massue sur la tête :
quelques-uns disent qu'ils leur coupent ensuite la tête et l'attachent à
une croix, et qu'ils précipitent le corps du haut du rocher où le temple
est bâti ; quelques autres conviennent du traitement fait à la tête,
mais ils assurent qu'on enterre le corps, au lieu de le précipiter du haut
du rocher. Les Taures eux-mêmes disent que la déesse à laquelle ils
font ces sacrifices est Iphigénie, fille d'Agamemnon. Quant à leurs
ennemis, si un Taure fait dans les combats un prisonnier, il lui coupe la
tête et l'emporte chez lui. Il la met ensuite au bout d'une perche qu'il
place sur sa maison, et surtout au-dessus de la cheminée. Ils élèvent
de la sorte la tête de leurs prisonniers, afin, disent-ils, qu'elle garde et
protège toute a maison. Ils subsistent du butin qu'ils font à la guerre.
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