Texte grec :
[3,52] Τέλος δὲ ὁ Περίανδρος κήρυγμα ἐποιήσατο, ὃς ἂν ἢ οἰκίοισι ὑποδέξηταί μιν ἢ προσδιαλεχθῇ,
ἱρὴν ζημίην τοῦτον τῷ Ἀπόλλωνι ὀφείλειν, ὅσην δὴ εἴπας. (2) πρὸς ὦν δὴ τοῦτο τὸ κήρυγμα οὔτε τίς
οἱ διαλέγεσθαι οὔτε οἰκίοισι δέκεσθαι ἤθελε· πρὸς δὲ οὐδὲ αὐτὸς ἐκεῖνος ἐδικαίου πειρᾶσθαι
ἀπειρημένου, ἀλλὰ διακαρτερέων ἐν τῇσι στοῇσι ἐκαλινδέετο. (3) τετάρτῃ δὲ ἡμέρῃ ἰδών μιν ὁ
Περίανδρος ἀλουσίῃσί τε καὶ ἀσιτίῃσι συμπεπτωκότα οἴκτειρε· ὑπεὶς δὲ τῆς ὀργῆς ἤιε ἆσσον καὶ
ἔλεγε “ὦ παῖ, κότερα τούτων αἱρετώτερα ἐστί, ταῦτα τὸ νῦν ἔχων πρήσσεις, ἢ τὴν τυραννίδα καὶ τὰ
ἀγαθὰ τὰ νῦν ἐγὼ ἔχω, ταῦτα ἐόντα τῷ πατρὶ ἐπιτήδεον παραλαμβάνειν, (4) ὃς ἐὼν ἐμός τε παῖς καὶ
Κορίνθου τῆς εὐδαίμονος βασιλεὺς ἀλήτην βίον εἵλευ, ἀντιστατέων τε καὶ ὀργῇ χρεώμενος ἐς τόν σε
ἥκιστα ἐχρῆν. εἰ γάρ τις συμφορὴ ἐν αὐτοῖσι γέγονε, ἐξ ἧς ὑποψίην ἐς ἐμὲ ἔχεις, ἐμοί τε αὕτη γέγονε
καὶ ἐγὼ αὐτῆς τὸ πλεῦν μέτοχος εἰμί, ὅσῳ αὐτός σφεα ἐξεργασάμην. (5) σὺ δὲ μαθὼν ὅσῳ
φθονέεσθαι κρέσσον ἐστὶ ἢ οἰκτείρεσθαι, ἅμα τε ὁκοῖόν τι ἐς τοὺς τοκέας καὶ ἐς τοὺς κρέσσονας
τεθυμῶσθαι, ἄπιθι ἐς τὰ οἰκία„. (6) Περίανδρος μὲν τούτοισι αὐτὸν κατελάμβανε· ὁ δὲ ἄλλο μὲν
οὐδὲν ἀμείβεται τὸν πατέρα, ἔφη δέ μιν ἱρὴν ζημίην ὀφείλειν τῷ θεῷ ἑωυτῷ ἐς λόγους ἀπικόμενον.
μαθὼν δὲ ὁ Περίανδρος ὡς ἄπορόν τι τὸ κακὸν εἴη τοῦ παιδὸς καὶ ἀνίκητον, ἐξ ὀφθαλμῶν μιν
ἀποπέμπεται στείλας πλοῖον ἐς Κέρκυραν· ἐπεκράτεε γὰρ καὶ ταύτης· (7) ἀποστείλας δὲ τοῦτον ὁ
Περίανδρος ἐστρατεύετο ἐπὶ τὸν πενθερὸν Προκλέα ὡς τῶν παρεόντων οἱ πρηγμάτων ἐόντα
αἰτιώτατον, καὶ εἷλε μὲν τὴν Ἐπίδαυρον, εἷλε δὲ αὐτὸν Προκλέα καὶ ἐζώγρησε.
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Traduction française :
[3,52] LII. Enfin, Périandre fit publier que quiconque l'admettrait dans sa maison, ou
lui parlerait, encourrait une amendé applicable au temple d'Apollon. Cette
amende était spécifiée dans l'édit. Personne n'osa plus alors le recevoir chez
soi, ni lui parler. Lycophron lui-même, ne jugeant pas à propos de rien tenter
contre la défense de son père, se retirait assidûment sous les portiques. Le
quatrième jour, Périandre le voyant négligé dans tout son extérieur, et mourant
de faim, en eut compassion. Il s'adoucit, et s'étant approché de lui, il lui
parla ainsi : «Hé bien, mon fils ! lequel vaut mieux, à votre avis, ou de votre
état actuel, ou de la souveraine puissance et des biens dont je jouis, et que
vous pouvez partager avec moi en me témoignant de l'obéissance ? Quoique vous
soyez mon fils, et roi de la riche Corinthe, vous préférez une vie errante et
vagabonde, en irritant, par votre résistance et par votre colère, celui que vous
auriez dû le moins offenser. S'il est arrivé dans cette affaire quelque» malheur
qui vous ait inspiré des soupçons sur ma conduite, ce malheur est retombé sur
moi; et je le ressens d'autant plus vivement, que j'en ai été moi-même l'auteur.
Pour vous, qui savez par expérience combien il vaut mieux faire envie que pitié,
et à quoi mène la colère contre un père, et surtout contre un père qui a la
force en main, revenez au palais.»
Périandre tâchait ainsi de faire rentrer son fils en lui-même ; mais celui-ci se
contenta de lui dire qu'en lui parlant il avait encouru l'amende. Périandre,
comprenant par cette réponse que le mal de son fils était extrême et que rien ne
pouvait le vaincre, l'éloigna de sa présence, et le fit embarquer pour Corcyre,
qui était aussi de sa dépendance. Périandre, l'ayant relégué loin de lui, marcha
contre son beau-père Proclès ; parce qu'il était le principal auteur des
malheurs de sa maison. Il se rendit maître de la ville d'Épidaure, et fit
prisonnier Proclès, à qui cependant il conserva la vie.
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