Texte grec :
[3,146] Ταῦτα δὲ ἔλεξε ὁ Χαρίλεως· Μαιάνδριος δὲ ὑπέλαβε τὸν λόγον, ὡς μὲν ἐγὼ δοκέω, οὐκ ἐς
τοῦτο ἀφροσύνης ἀπικόμενος ὡς δόξαι τὴν ἑωυτοῦ δύναμιν περιέσεσθαι τῆς βασιλέος, ἀλλὰ
φθονήσας μᾶλλον Συλοσῶντι εἰ ἀπονητὶ ἔμελλε ἀπολάμψεσθαι ἀκέραιον τὴν πόλιν. (2) ἐρεθίσας
ὦν τοὺς Πέρσας ἤθελε ὡς ἀσθενέστατα ποιῆσαι τὰ Σάμια πρήγματα καὶ οὕτω παραδιδόναι, εὖ
ἐξεπιστάμενος ὡς παθόντες οἱ Πέρσαι κακῶς προσεμπικρανέεσθαι ἔμελλον τοῖσι Σαμίοισι, εἰδώς τε
ἑωυτῷ ἀσφαλέα ἔκδυσιν ἐοῦσαν ἐκ τῆς νήσου τότε ἐπεὰν αὐτὸς βούληται· ἐπεποίητο γάρ οἱ κρυπτὴ
διῶρυξ ἐκ τῆς ἀκροπόλιος φέρουσα ἐπὶ θάλασσαν. (3) αὐτὸς μὲν δὴ ὁ Μαιάνδριος ἐκπλέει ἐκ τῆς
Σάμου· τοὺς δ᾽ ἐπικούρους πάντας ὁπλίσας ὁ Χαρίλεως, καὶ ἀναπετάσας τὰς πύλας, ἐξῆκε ἐπὶ τοὺς
Πέρσας οὔτε προσδεκομένους τοιοῦτο οὐδὲν δοκέοντάς τε δὴ πάντα συμβεβάναι. ἐμπεσόντες δὲ οἱ
ἐπίκουροι τῶν Περσέων τοὺς διφροφορευμένους τε καὶ λόγου πλείστου ἐόντας ἔκτεινον. (4) καὶ οὗτοι
μὲν ταῦτα ἐποίευν, ἡ δὲ ἄλλη στρατιὴ ἡ Περσικὴ ἐπεβοήθεε· πιεζεύμενοι δὲ οἱ ἐπίκουροι ὀπίσω
κατειλήθησαν ἐς τὴν ἀκρόπολιν.
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Traduction française :
[3,146] CXLVI. Ainsi parla Charilée. Maeandrius prit en bonne part son discours. Il
n'était pas cependant, à mon avis, assez insensé pour s'imaginer qu'avec ses
forces il pourrait l'emporter sur le roi ; mais il enviait à Syloson le bonheur
de recouvrer sans peine la ville de Samos, et de la recevoir florissante, et
sans qu'on y eût fait le moindre dégât. En irritant les Perses, il voulait
affaiblir la puissance des Samiens, et ne les livrer qu'en cet état. Il savait
bien, en effet, que, si les Perses étaient maltraités, ils s'aigriraient contre
les Samiens. D'ailleurs il avait un moyen sûr pour se retirer de l'île quand il
le voudrait. Il avait fait pratiquer sous terre un chemin qui conduisait de la
forteresse à la mer. Et en effet il sortit de Samos par cette route, et mit à la
voile. Pendant ce temps-là Charilée, ayant fait prendre les armes à toutes les
troupes auxiliaires, ouvrit les portes , et fit une sortie sur les Perses, qui,
bien loin de s'attendre à cet acte d'hostilité, croyaient que tout était réglé.
Les auxiliaires tombèrent sur ces Perses de distinction, qu'ils trouvèrent
assis, et les massacrèrent. Tandis qu'ils les passaient au fil de l'épée, le
reste de l'armée perse vint au secours, et poussa les auxiliaires avec tant de
vigueur, qu'ils furent contraints de se renfermer dans la forteresse.
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