Texte grec :
[3,12] Θῶμα δὲ μέγα εἶδον πυθόμενος παρὰ τῶν ἐπιχωρίων· τῶν γὰρ ὀστέων περικεχυμένων χωρὶς
ἑκατέρων τῶν ἐν τῇ μάχῃ ταύτῃ πεσόντων (χωρὶς μὲν γὰρ τῶν Περσέων ἔκειτο τὰ ὀστέα, ὡς
ἐχωρίσθη κατ᾽ ἀρχάς, ἑτέρωθι δὲ τῶν Αἰγυπτίων), αἱ μὲν τῶν Περσέων κεφαλαί εἰσι ἀσθενέες οὕτω
ὥστε, εἰ θέλεις ψήφῳ μούνῃ βαλεῖν, διατετρανέεις, αἱ δὲ τῶν Αἰγυπτίων οὕτω δή τι ἰσχυραί, μόγις ἂν
λίθῳ παίσας διαρρήξειας. (2) Αἴτιον δὲ τούτου τόδε ἔλεγον, καὶ ἐμέ γ᾽ εὐπετέως ἔπειθον, ὅτι
Αἰγύπτιοι μὲν αὐτίκα ἀπὸ παιδίων ἀρξάμενοι ξυρῶνται τὰς κεφαλὰς καὶ πρὸς τὸν ἥλιον παχύνεται
τὸ ὀστέον. (3) Τὠυτὸ δὲ τοῦτο καὶ τοῦ μὴ φαλακροῦσθαι αἴτιόν ἐστιν· Αἰγυπτίων γὰρ ἄν τις
ἐλαχίστους ἴδοιτο φαλακροὺς πάντων ἀνθρώπων. (4) Τούτοισι μὲν δὴ τοῦτο ἐστὶ αἴτιον ἰσχυρὰς
φορέειν τὰς κεφαλάς, τοῖσι δὲ Πέρσῃσι ὅτι ἀσθενέας φορέουσι τὰς κεφαλὰς, αἴτιον τόδε·
σκιητροφέουσι ἐξ ἀρχῆς πίλους τιάρας φορέοντες. Ταῦτα μέν νυν τοιαῦτα (ἐόντα εἶδον). Εἶδον δὲ καὶ
ἄλλα ὅμοια τούτοισι ἐν Παπρήμι τῶν ἅμα Ἀχαιμένεϊ τῷ Δαρείου διαφθαρέντων ὑπὸ Ἰνάρω τοῦ
Λίβυος.
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Traduction française :
[3,12] XII. J'ai vu sur le champ de bataille une chose fort surprenante, que les
habitants de ce canton m'ont fait remarquer. Les ossements de ceux qui périrent
à cette journée sont encore dispersés, mais séparément ; de sorte que vous voyez
d'un côté ceux des Perses, et de l'autre ceux des Égyptiens, aux mêmes endroits
où ils étaient dès les commencements. Les têtes des Perses sont si tendres,
qu'on peut les percer en les frappant seulement avec un caillou ; celles des
Égyptiens sont au contraire si dures, qu'à peine peut-on les briser à coups de
pierres. Ils m'en dirent la raison, et n'eurent pas de peine à me persuader. Les
Égyptiens, me dirent-ils, commencent dès leur bas âge à se raser la tête ; leur
crâne se durcit par ce moyen au soleil, et ils ne deviennent point chauves. On
voit, en effet, beaucoup moins d'hommes chauves en Égypte que dans tous les
autres pays. Les Perses, au contraire, ont le crâne faible, parce que dès leur
plus tendre jeunesse ils vivent à l'ombre, et qu'ils ont toujours la tête
couverte d'une tiare. J'ai vu de telles choses ; et aussi j'ai remarqué à
Paprémis quelque chose de semblable à l'égard des ossements de ceux qui furent
défaits avec Achéménès, fils de Darius, par Inaros, roi de Libye.
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